Il y a six semaines, la vie de Charles-André Marchand a basculé. L’ancien animateur de radio a reçu un diagnostic de cancer de la prostate de grade 4. Comme si cela ne suffisait pas, il a été informé quelques jours plus tard qu’un de ses seins était également touché.
La nouvelle était d’autant plus consternante qu’il ne ressentait aucun symptôme. Tout se passait bien dans le meilleur des mondes possibles, sur le plan sanitaire.
Charles-André n’avait aucune raison de penser qu’il était malade non plus. Chaque année, il subit les tests préventifs qu’une personne de 63 ans doit normalement subir.
C’est une vilaine gifle et ce n’est pas tout. Il devrait savoir début janvier si ses os sont touchés.
Malgré tout, il ne donne pas l’impression d’être découragé. Il s’exprime avec le même enthousiasme qui l’a toujours caractérisé, que ce soit dans la vie de tous les jours ou lorsqu’il était derrière le micro de CJMS, CKAC, CKAC Sports ou 91.9 Sports.
L’homme est toujours aussi éclairé et passionné.
“Que veux-tu que je fasse?” » demande-t-il en reprenant l’expression chère à l’Acadien Roland Melanson, ancien gardien de la Ligue nationale qui a longtemps dirigé les gardiens du Canadien.
Bonne note pour le système de santé
Tout le monde se sent impuissant face à cette maudite maladie.
«Mais je peux vous dire une chose», poursuit Charles-André. Le système de santé fonctionne quand on y a les pieds. Les médecins et le personnel de soutien de l’hôpital ont pris soin de moi depuis le premier jour. Les suivis sont réguliers. Ils m’appellent semaine après semaine pour me faire passer des examens.
Pour le moment, Charles-André prend des médicaments par voie orale pour son cancer de la prostate. La méthode vise à baisser votre taux de testostérone.
«En d’autres termes, je suis castré chimiquement», dit-il sans vergogne.
Pendant ce temps, la vie continue. Mieux que ça, la vie est toujours belle pour Charles-André.
« Je vais jouer mon rôle de grand-père comme d’habitude pendant les vacances », poursuit-il avec une joie évidente.
« Je vais me mettre à quatre pattes pour m’amuser avec mes quatre petits-enfants. Je l’aime. Je ne veux faire pleurer personne. Il y a des gens qui sont dans une situation pire que moi.
Faites-vous examiner !
Si Charles-André a un conseil à donner, c’est le suivant : « Le seul message que je peux envoyer aux gens, c’est de se faire examiner annuellement. Si je ne l’avais pas fait, mon état serait probablement désespéré. »
Charles-André ne bronche pas lorsque je l’interroge sur son espérance de vie.
« Nous semblons croire que c’est contrôlable », répond-il. Mais je me dis que quelque part, j’ai eu une belle vie et c’est toujours le cas. J’ai trois bons enfants qui m’ont donné quatre petits-enfants. Je suis dépassé.
Sa fille vit à Cincinnati. L’un de ses deux fils habite à Lac-Brome tandis que l’autre habite le quartier Rosemont à Montréal.
Carrière complète et variée
Charles-André est issu d’une génération de journalistes qui ont appris leur métier sur le tas.
Il n’avait que 18 ans en 1980 lorsqu’il a fait ses débuts à l’émission CHGA à Maniwaki. Il se fait rapidement remarquer puisque quelques semaines plus tard, il est embauché par la station montréalaise CJMS, où l’on retrouve une foule de noms connus tels que Gilles Proulx, Paul Arcand, Jean-Luc Mongrain, Rocky Rhéaume Brisebois et Michel Beaudry.
La concurrence est rude à CKAC où Charles-André travaillera plus tard, notamment comme journaliste en couverture du Canadien. Son concurrent chez CJMS n’était autre que Mario Tremblay avec qui il a eu une sérieuse dispute lors d’un dîner réunissant tous les membres de la presse francophone.
Cela s’est produit la veille d’un match du Canada contre les Capitals de Washington. L’équipe logeait dans un Marriott au bord d’une autoroute à Landover, la ville du Maryland où se trouvait le Capital Center. Michèle Lapointe, alors directrice des relations médias du Canadien, craignait que Charles-André et Mario en viennent aux mains. Ronald King, journaliste à la retraite La Presse, et je suis intervenu. Charles-André et Mario étaient deux coqs qui ne cédaient jamais d’un pouce dans une discussion.
Claude Quenneville, qui a décrit les matchs des Canadiens à la radio de -, a allégé l’ambiance en invitant Charles-André à aller se défouler au piano dans le restaurant. À la surprise générale, Charles André avait joué des airs classiques, lui qui a une formation en musique au Conservatoire Royal de Toronto.
À la fermeture de CJMS, Fournier et Mario rejoignent Charles-André à CKAC. De 1992 à 2005, Charles-André change de créneau en assumant le poste de chroniqueur juridique à CKAC. Il a notamment suivi les méga procès des Hells et Maman Boucher.
Chantal Poirier / Le Journal de
Plus tard, il a été descripteur des matchs des Alouettes à CKAC Sports, flanqué d’abord de Bruno Heppel, puis de Jacques Dussault pour analyse. Au 91.9 Sports, il était à la fois animateur et chroniqueur sur le football, son sport favori. Il est également un grand fan des Steelers de Pittsburgh.
En fait, il a couvert une multitude de disciplines sportives, dont les Jeux Olympiques. /À travers tout cela, Charles-André a trouvé le moyen d’écrire quelques romans ainsi que la biographie du pilote automobile Bertrand Godin.
Depuis la fin de sa carrière radiophonique, il fait de la traduction simultanée du français vers l’anglais et vice versa sur Internet.
L’homme a encore beaucoup à offrir.
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