Kévin Germanier rejoint l’élite de la mode. Le créateur de 32 ans entrera dans l’histoire le 30 janvier 2025 en clôturant la prestigieuse semaine de la Haute Couture à Paris. «Je suis très fier», nous a-t-il déclaré au lendemain de l’annonce. Le Romand, qui a lancé sa marque éponyme en 2018, est rapidement devenu une référence en matière d’innovation et d’up-cycling. En quelques années seulement, il a conquis des stars comme Björk, Heidi Klum ou encore Taylor Swift, ont collaboré avec les Galeries Lafayette pour les décorations de Noël et ont même créé les costumes de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques.
Pour ce premier défilé Haute Couture, le couturier voit grand. Le designer, deuxième Suisse à accéder à cet univers prestigieux après Robert Piguet il y a presque cent ans, souhaite démontrer l’étendue de son savoir-faire grâce à son talent, mais aussi ses contacts. « L’important, c’est que je sois fier de mon travail, résume-t-il.
Comment vous sentez-vous après cette annonce ?
Je me sens bien, mais plus stressé que d’habitude. Avec le prêt-à-porter, tout se passe généralement bien. Désormais, avec la Haute Couture, les délais deviennent vraiment serrés. (Rires.) Je veux que les gens remarquent nos progrès en matière de finitions et de savoir-faire. Je suis excité, mais aussi plus nerveux et anxieux que d’habitude.
Vous n’êtes pas le premier créateur suisse à rejoindre la Haute Couture…
Avant moi, il y avait mon modèle, Robert Piguet (ndlr : couturier vaudois décédé en 1953, qui prit sous son aile Christian Dior et Hubert de Givenchy). Mais je suis très honoré et fier d’être le premier Valaisan ! La Haute Couture est la ligue de la mode.
Que représente pour vous la Haute Couture ?
La Haute Couture ne se limite pas à la France ou à la Suisse. C’est aussi l’occasion de mettre en valeur l’artisanat du monde entier. Je collabore notamment avec le designer Gustavo Silvestre au Brésil, des tricoteurs en Valais, des brodeurs aux Philippines, et nous travaillerons prochainement avec des artisans indiens. Mon ambition est de présenter l’excellence à l’échelle mondiale.
Est-il difficile d’entrer dans le monde de la Haute Couture ?
Les critères pour intégrer la Haute Couture sont extrêmement stricts et le processus est très long. Tout d’abord, chaque pièce doit être réalisée entièrement à la main. Ensuite, il y a plusieurs étapes de maintenance. Pour accéder à ce cercle, vous devez être parrainé par l’un des membres du Comité Exécutif de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode, qui sélectionne les participants. J’ai eu la chance d’être appuyé par les deux présidents, Pascal Morand et Sidney Toledano. C’est un véritable honneur.
Pourquoi Germanier a-t-il été choisi ?
J’espère que c’est pour notre sens de l’innovation. Nous avons une approche résolument futuriste et apportons un nouveau regard sur la mode.
Que pouvez-vous nous dire de votre show du 30 janvier ?
Pas beaucoup. (Rires.) Presque toute la collection est prête. Pour ce premier défilé, je souhaite présenter le meilleur de la marque, car le client Haute Couture ne connaît pas forcément Germanier. Je veux aussi prouver notre capacité à travailler le détail et le raffinement, sans toujours privilégier le volume comme lors des derniers défilés de prêt-à-pot.
Qu’est-ce qui sera le plus important lors de cette première expérience ?
Que je suis content du résultat. Le reste ne m’importe pas. Je veux être à l’aise avec ce que j’ai présenté. Je veux être sûr que Kevin est bien avec Kevin.
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