Vous revenez dix-sept ans plus tard à Brest, toujours dans le cadre des Tréteaux chantants, le « télé-crochet » de la région brestoise réservé aux plus de 50 ans. Avez-vous un souvenir particulier de 2007 ?
Sheila : « Oh non, je vais être honnête. Vous savez, j’ai dû faire mille concerts depuis ! Mais j’y reviens avec grand plaisir. Cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus, alors nous allons en profiter au maximum. Un conseil au public : venez en baskets, car ça va bouger et ça va danser ! « .
Venez en baskets, parce que ça va bouger, et ça va danser !
Cela fait bientôt trois ans que vous fêtez votre soixantième carrière. Cette tournée prolongée est-elle pour mieux figer le temps qui passe ?
« C’est avant tout partager de grands moments avec le public fidèle qui me suit. J’ai de la chance, il y a désormais quatre générations dans mes salles. Le retour en grâce du disco m’a ouvert à un nouveau public.
Est-il vraiment raisonnable de chanter « School is over » à presque 80 ans ?
« Cela dépend de la façon dont vous le chantez. Mardi, vous aurez droit à une version rock’n’roll, sans les nattes. Je revisite tous mes succès avec les airs et les tempos du moment.
Sylvie Vartan, autre idole de l’époque yéyé, vient d’annoncer, à 80 ans, qu’elle arrêtait de se produire sur scène. Et vous, vous n’avez pas envie de dire « Bonjour les amis » à votre public adoré ?
« Contrairement à Sylvie, j’ai fait une pause de sept ans à partir de 1989. Alors, tant que j’ai la santé et que je m’amuse, et que le public fait la fête, chante et se lève avec moi, je continue. Je vise soixante-dix ans de carrière ! Nous venons de mixer mon dernier album qui sortira en février 2025. Et j’ai un autre projet mais chut, c’est un secret.
Vous n’êtes donc pas pour l’abrogation de la dernière réforme des retraites ?
« Retraite, quel horrible mot. Ce mot n’appartient pas à mon vocabulaire. Dans ma tête, j’ai encore 40 ans. Parfois, on me propose la carte senior, mais je n’en veux pas. Je veux la carte majeure. Par exemple, lorsque vous réussissez bien à l’université, vous êtes major de promotion.
Il y a quelques jours, sur votre compte Instagram, vous défendiez les agriculteurs qui se mobilisent contre le Mercosur. Vous démarrez une carrière politique ?
« La politique ne m’intéresse pas. Mais il faut arrêter de sucrer nos paysans qui travaillent vingt heures par jour. Les agriculteurs sont très courageux, ils ont la passion de la terre et du travail bien fait et contribuent à la qualité de nos paysages. Si la France est un pays magnifique, c’est aussi grâce à eux. Nous devons être fiers et reconnaissants, au lieu de vouloir importer de la viande volée à on ne sait quoi.
Il faut arrêter de sucrer nos paysans qui travaillent vingt heures par jour.
Vous avez attendu 2023 pour être à l’affiche des Francofolies de La Rochelle. Une consécration ?
« Vous savez, je n’ai pas suivi les modes musicales, je les ai créées. C’est moi qui ai amené le disco en France. J’ai été le premier à travailler avec Nile Rodgers (le fondateur du groupe Chic, NDLR). J’ai longtemps été trop populaire, aussi ceci, aussi cela, mais surtout pas le chanteur des intellectuels. Et aujourd’hui, ce sont les mêmes qui sortent mes disques et les écoutent en cachette. Cela me fait vraiment plaisir, mais je ne suis pas vengeur. Ça montre surtout que je ne me suis pas accroché pour rien.»
Pratique
Grande finale des Tréteaux chantants 2024, mardi 26 novembre, à 14 heures, à Brest Arena, avec Sheila en tête d’affiche. Ouverture des portes à 13h, entrée côté tram. Complet.
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