L’interprète du milliardaire dans le biopic d’Ali Abbasi a dû renoncer à participer à l’émission « Actors on Actors » car aucun des artistes sollicités pour évoquer avec lui son rôle ne voulait parler de Trump.
Par Samuel Douhaire
Publié le 21 novembre 2024 à 16h03
A Hollywood, il ne fait plus bon de porter un regard critique sur Donald Trump. Sebastian Stan, qui incarne le milliardaire qui n’est pas encore chef de l’Etat dans L’apprentid’Ali Abbasi, vient d’en faire l’amère expérience. L’acteur, invité par le magazine professionnel Variété pour participer à son émission de télévision Acteurs sur Acteurs (discussions entre deux acteurs et/ou actrices sur leurs rôles les plus récents, diffusées lors de la campagne pour les Oscars), a révélé mercredi 20 novembre qu’il avait dû y renoncer. La raison ? Personne ne voulait lui parler. “Je n’accuse personne en particulier, dit Sébastien Stanil n’en demeure pas moins que nous n’avons pas pu passer outre le barrage d’agents et d’attachés de presse qui représentent [les acteurs sollicités] parce qu’ils avaient trop peur pour parler du film ». L’un des rédacteurs en chef de VariétéRamin Setoodeh, a confirmé à IndieWire que les « talents » en question “Je ne voulais pas parler de Donald Trump”.
Pour rappel, L’apprenti raconte la jeunesse du 45e et bientôt 47e président des Etats-Unis dans les années 1970 et 1980, lorsque le promoteur immobilier, encore novice en politique, apprend l’art des sales tours auprès de l’avocat Roy Cohn (interprété par Jeremy Strong). Dans une scène choc, on voit même Donald Trump violer sa première femme, Ivana… Le principal concerné a vilipendé un film sur son réseau social Truth Social “diffamatoire”, assimilé à « une machine de guerre politiquement dégoûtante » contre lui, désignant toutes les personnes investies dans L’apprenti comme “écume”. Depuis cette déclaration, le candidat républicain a battu Kamala Harris et, à deux mois de son retour effectif à la Maison Blanche, l’industrie cinématographique, bien que traditionnelle soutien du camp démocrate, ne veut visiblement pas irriter davantage le président élu…
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Sebastian Stan a réagi avec amertume à la pusillanimité de ses confrères lors d’une projection de L’apprenti Mercredi 20 novembre, à Los Angeles. “C’est là que je pense que nous perdons la partie, car si nous avons vraiment peur ou sommes mal à l’aise à l’idée de parler [de Trump], nous allons vraiment avoir un problème. Il y a eu récemment un éditorial de New York Times très intéressant, qui a dit ça “Nous devons cesser de prétendre que Trump n’est pas l’un des nôtres.» […] Vous ne pouvez pas écarter cette personne, surtout après qu’elle a remporté le vote populaire. Ne devrait-on pas y regarder de plus près et tenter de comprendre ce qui la motive ? »
Sebastian Stan a obtenu le soutien de son réalisateur, Ali Abbasi, qui a publié sur X ce commentaire concis : “C’est à cela que nous sommes confrontés!” » Le cinéaste Adam McKay (auteur de Viceun biopic de l’ancien vice-président américain Dick Cheney qui critiquait le soutien à Donald Trump) a exprimé sa colère : “C’est écoeurantil a écrit sur X. La seule façon de surmonter ce qui nous attend est de faire preuve d’une extrême solidarité. C’est exactement le contraire ici. Honte à ces acteurs et agents. Honte. » Les collègues de Sebastian Stan, pour le moment, restent très discrets…
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