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Joanie Simard et cette Clairvoyance retrouvée dans la maladie

En fait, c’est un titre qui s’est imposé à elle. Un mot capté parmi d’autres, à travers ses nombreuses lectures – ou était-ce plutôt dans une chanson ? ― et qui sera resté dans son esprit. En raison de sa résonance avec son processus de guérison.

Ce n’est pas nécessairement le sujet que Joanie Simard entendait initialement explorer pour son projet au Centre d’artistes d’Alma. Mais il y a eu ce diagnostic dans un œil, en cours de route. Ainsi que la nécessité d’en rendre compte.

Notamment en inventoriant toutes les traces de son parcours médical, dont ces images oculaires que l’on retrouve sur le mur de Langage Plus, puis ces centaines de capsules au sol, qui ensemble prennent la forme d’un rangoli.

Les capsules au sol rappellent la maladie, mais prennent aussi la forme du rangoli. (Langue Plus)

Mais aussi en explorant des voies de guérison complètement différentes. Ceux-ci sont davantage en territoire sacré.

“Je suis allée vers cette tension entre la guérison médicale, qui est quelque chose de plus froid, de plus scientifique, et la guérison néo-spirituelle, avec des petits objets, des choses qui se veulent rassurantes”, explique l’artiste dans un entretien avec Le Quotidien.

En entrant dans le showroom de Langage Plus, vous pourrez par exemple sentir le parfum des huiles essentielles. Comme on peut entendre ces gouttes d’eau tomber sur un tambour miniature, ou encore ces bols tibétains – appelés bols chantants – qui offrent une résonance subtile mais constante.

Joanie Simard est originaire de Chicoutimi. (Mathieu Chouinard)

Autant de stimulations associées à une promesse de bien-être, pour certains, et qui se veulent fascinantes aux yeux de Joanie Simard. Elle qui, sans être la plus grande fan de ces objets néo-spirituels – elle avoue tout de même avoir de la sauge à la maison – n’a rien négligé une fois son diagnostic posé.

« Dans ma démarche, je lis aussi des livres de gourous, de yogis, sur la guérison. Nous essayons beaucoup de choses. C’était un peu mon expérience. Celle du médical, du scientifique qui vous emmènera d’un point A à un point B. Mais aussi ces autres ressources que nous allons chercher. J’ai trouvé intéressant d’aller jouer dans ces eaux-là.

L’artiste a également utilisé l’imagerie de ses yeux pour créer des œuvres murales. (Langue Plus)

Ensuite « il y a eu beaucoup de temps », au cœur du processus, précisera Joanie Simard.

Celui – incalculable – qu’il faut pour remplir chaque capsule au sol. Ou celle qu’on compte en gouttes d’eau, sur le petit tambour.

“Donc pour sacraliser le passage du temps, presque pour le voir comme une matière tangible”, note celui qui avec les capsules voulait aussi rappeler le rangoli.

« Ce sont des œuvres créées sur le terrain en Asie. J’ai trouvé qu’il y avait quelque chose de poétique dans l’idée que c’était éphémère, que l’œuvre allait toujours changer.

Plusieurs petits objets de l’exposition nous ramènent en terrain sacré et spirituel. (Langue Plus)

La proposition en question rappelle également les formes et les couleurs du kaléidoscope, que l’on retrouve encore plus clairement dans une projection vidéo sur le mur de l’autre salle.

Ce n’est pas un hasard, confirme Joanie Simard, qui se dit attirée par une vision aussi fragmentée, ainsi que par la possibilité de voir ce qui échappe normalement au regard.

Comme ces nombreuses radiographies, prises sur son propre corps, puis mises en valeur et colorées dans l’œuvre vidéo. Un spectacle devant lequel on comprend un peu mieux ce que veut dire l’artiste, par Voyance.

Pour comprendre par vous-même, vous avez jusqu’au 15 décembre pour visiter l’exposition chez Langage Plus, à Alma.

 
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