“Édith Piaf m’a mis au monde” : le musicien Charles Dumont, compositeur du mythique “Non, je ne regrette rien” et compagnon de voyage de “La Môme”, est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 95 ans.
Cet auteur-compositeur-interprète, qui a également collaboré avec Dalida et Barbra Streisand, est décédé des suites d’une longue maladie à son domicile parisien, a annoncé à l’AFP sa compagne Florence.
Sur X, la ministre de la Culture Rachida Dati a salué la mémoire d'”un monstre sacré de la chanson française”.
La carrière de ce trompettiste de formation prend un tournant majeur au tournant des années 1960 lorsqu’il finit par convaincre la star Édith Piaf d’interpréter une de ses compositions.
« Non, je ne regrette rien » est devenu depuis un standard inoubliable de « La Môme », connu dans le monde entier.
“Ma mère m’a mis au monde mais Édith Piaf m’a mis au monde”, disait ce musicien né à Cahors le 26 mars 1929. “Sans elle, je n’aurais jamais fait tout ce que j’ai fait”, assurait-il à l’AFP en 2015.
Cependant, il aura fallu un long chemin avant que Piaf accepte de mettre sa voix insolente sur le morceau.
C’est en 1956 que surgissent du piano de Charles Dumont, alors musicien méconnu de 27 ans, les notes de ce qui deviendra l’une des chansons françaises les plus connues au monde.
Mais le chanteur n’est pas convaincu. “Piaf m’avait déjà viré trois fois, je ne voulais plus la revoir”, racontait Charles Dumont à l’AFP en 2018. “Mais Michel Vaucaire, qui a écrit les paroles, m’a convaincu de réessayer en 1960. Quand elle a su que je serait là, a-t-elle crié, exigeant que le rendez-vous soit annulé.
«Nous nous sommes toujours présentés chez elle. Elle nous a laissé entrer. J’ai joué le morceau au piano. Et… nous ne nous sommes jamais quittés », a-t-il déclaré. “A cette époque, elle était au plus mal et ce titre lui a apporté la résurrection.”
– Carrière solo –
Commence alors une collaboration qui durera plusieurs années, jusqu’à la mort de Piaf en 1963, qui donnera naissance à plus de 30 pièces, dont « Mon Dieu », « Les floflons du bal » et « Les Amants ».
«Si je suis devenu un compositeur international, c’est grâce à Edith», dit Dumont, qui travaille alors avec l’Américaine Barbra Streisand.
« C’est le destin qui m’a frappé aux fesses. Un éditeur m’a conseillé de lui offrir une de mes compositions. Je suis allé à New York. Je l’ai joué sur un piano dans sa loge de Broadway (…). Elle m’a dit : +J’aime beaucoup.
“Le Mur”, chanté en français sur la face A, et sa version anglaise intitulée “I’ve been Here”, sur la face B, figurent sur le 8ème album de la star, “Je m’appelle Barbra” sorti en 1966.
La carrière de chanteur de Dumont est également marquée par sa compagnie avec Piaf, pour qui il fait parfois la première partie.
« Un soir, je lui ai dit en sortant de scène que le public n’était pas bon. Elle m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit : « Ce n’étaient pas eux qui étaient méchants. C’était toi qui n’étais pas bien+. J’ai alors compris que ce n’est pas le public qui fait le succès, c’est ce qu’on donne qui marche.»
A la mort de Piaf, il reprend le micro avant d’abandonner ses chants contestataires pour adopter un registre de crooner, terme qui ne lui plaît pourtant pas. « Laissons le soin aux Américains, qui le font si bien ! », a-t-il déclaré.
Il a une série d’albums où l’amour se taille la part du lion.
Jusqu’en 2019, il continue de se produire sur scène. “Quand vous revenez devant un public, qui vient vous voir comme il y a 20, 30 ou 40 ans et vous fait le même accueil, alors il vous rend vos 20 ans”, a-t-il expliqué.
Related News :