Parfois, il y a des rôles qui nous collent. Il est difficile de voir Liam Neeson dans un rôle autre que celui de l’action et Chris Hemsworth vit désormais dans l’imaginaire collectif en tant que Thor. De notre côté de l’Atlantique, quelques acteurs sont connus pour jouer souvent des rôles similaires. C’est le cas de Gilles Lellouche. S’il débute dans la comédie, c’est rapidement dans le drame, le polar et le thriller qu’il se distingue le plus. On le retrouve au fil des années aux castings de Ne le dis à personne de Guillaume Canet (2006), À bout portant de Fred Cavayé (2010), La Française de Cédric Jimenez (2014) et plus récemment dans Kompromat de Jérôme Salle (2022). Des rôles plus sombres qui ont fini par lui coller. Mais en 2018, il s’ouvre à d’autres horizons avec Élèveun film de Jeanne Herry diffusé dimanche 17 novembre 2024 à 21h10 sur France 2.
Pourquoi Jeanne Herry a-t-elle choisi Gilles Lellouche pour jouer dans Élève ?
« Honnêtement, je n’avais aucune idée de ce que représente le parcours d’un adoptant en France, même si des amis proches l’ont fait, et je ne connaissais pas l’existence de cette chaîne humaine qui œuvre pour retrouver une famille à un bébé abandonné. J’admire Jeanne d’avoir mis ce sujet en lumière.. Dans le dossier de presse du film, Gilles Lellouche se souvient de cette aventure cinématographique pas comme les autres, au cours de laquelle il incarnait Jean, un assistant familial chargé d’accueillir dans sa famille les enfants en attente d’adoption. Un rôle inspiré par une personne qui existe réellement. « Je sais que mon personnage doit beaucoup à un Jean qui est bien réel, et qui travaille comme assistant familial près de Brest. Jeanne avait beaucoup documenté mon personnage, tellement bien écrit, avec humour et tendresse”il confie. Le réalisateur a particulièrement apprécié ce rôle masculin. « Le monde autour de l’adoption est déjà très, très féminin, j’ai donc choisi un petit garçon et un homme en famille d’accueil. […] Revisiter les gestes de prendre soin d’un bébé en les faisant réaliser par un homme était stimulant et différent du cinéma. Un homme, et si possible un peu viril, qui incarnait au cinéma une masculinité dure, c’était l’assurance d’un étonnement pour moi et le spectateur, d’une image forte.explique-t-elle.
“Je suis papa d’une petite fille de 9 ans” : les confidences de Gilles Lellouche sur son rôle dans Élève
Car oui, celui qui a aussi incarné Anger dans les deux volets de Vice-versa a également été choisi pour cela. « C’est un corps, Gilles, épais, sensuel. Un bébé est charnel, et ça marche entre eux. Et puis ce n’est pas un assistant social, c’est un assistant familial choisi par les sociaux. C’est l’homme de tous les jours, que je me suis amusé à filmer en femme au foyer, un idéal masculin solide, responsable, sérieux, drôle, en couple inversé, avec une femme qui travaille dehors, gagne de l’argent et qui ; l’encourage à continuer à travailler, malgré ses humeurs”. Un registre un peu différent donc, pour ceux qui avouent ne pas avoir « bien d’autres alternatives que d’incarner ce [qu’il est]» au cinéma. « Viril, oui, j’en ai envie, mais ce qui m’attriste, c’est quand les gens me voient comme un machiste, voire un ‘hétéro’, comme je l’ai lu il y a quelques années. Mais grâce à Jean, Gilles Lellouche a réussi à se glisser dans un « bloc de tendresse et de délicatesse ». Avec une certaine lucidité sur la société actuelle, il ajoute : “Je suis papa d’une petite fille de 9 ans.et la différence d’attitude est telle entre le père que je suis et mon père avec moi qu’on dirait un autre monde ! Tout cela est la matière de Pupille et nourrit mon caractère. ».
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