Décidément, Marie-Josée Gauvin est partout cet automne. À la radio, où on peut l’entendre sur Rouge pendant trois ans. Mais aussi de plus en plus à la télévision, notamment à la tête de Quel talent !La grande émission de variétés de Noovo dont la finale est présentée ce lundi soir. Une montée tardive, dont l’animateur de 39 ans profite désormais pleinement.
Publié à 1h13
Mis à jour à 8h00
«À l’âge que j’ai, non seulement je n’en rêvais plus, mais je n’y pensais même plus», confie Marie-Josée Gauvin, qui est aussi l’une des nouvelles coanimatrices de Belle et Clochard.
Elle rêvait de showbiz étant adolescente en écoutant Téléthon Enfant Soleil et lire le 7 jourss. Mais quand on grandit à Dolbeau, dans une famille de forestiers, cet environnement semble inaccessible. Pour se faire une place dans les médias, il faut travailler dur, sans pouvoir compter sur des contacts. Et le chemin pour y arriver est tellement semé d’embûches qu’il serait bien imprudent de se prendre la grosse tête en chemin.
« Mon père travaillait dans les bois. Mon beau-père et mon beau-frère aussi. Alors quand je me lève à 3 heures du matin pour accueillir, je ne me plains pas. À ce moment-là, mon père était déjà dans son camion et on ne le félicitait pas. Nous sommes au chaud. On joue de la musique et on s’amuse», relativise l’animatrice matinale de Rouge, que l’on sent très attachée au milieu dont elle est issue.
Oui, les médias sont une industrie difficile. Mais nous ne sommes pas désolés pour vous.
Marie-Josée Gauvin
Ses origines, dont elle est pourtant si fière, se laissent à peine deviner à travers sa voix radio. Lorsqu’elle a quitté le CEGEP Jonquière à la radio, elle parlait encore avec un accent du Lac-Saint-Jean très prononcé. Toutefois, ses patrons lui ont demandé de l’effacer lors de ses débuts sur FM à Sherbrooke.
«Je suis en quelque sorte en train de le reprendre. Nous sommes aujourd’hui plus tolérants avec les accents. J’ai la liberté d’utiliser certaines expressions, et je trouve cela fantastique, car cela fait partie de la personne que je suis”, se réjouit-elle.
Persévérer
En quittant l’Estrie pour Montréal à la fin des années 2000, Marie-Josée Gauvin était prête à renoncer aux médias. « Oubliez les contes de fées. Il n’y a que les stars qui font de la radio à Montréal», lui disait alors un patron.
L’animatrice raconte même qu’elle s’est inscrite à l’université en enseignement primaire. C’est sa mère qui l’a convaincue de retenter sa chance à CKOI, où elle avait essuyé un premier refus quelques mois plus tôt.
J’ai beaucoup de dynamisme dans la vie, mais je n’ai pas de courage. Une fois que je suis dans un projet, je lui donne tout ce que j’ai. Mais j’ai toujours besoin que quelqu’un me donne un coup de pied dans les fesses pour faire les premiers pas, parce que sinon je n’ose pas.
Marie-Josée Gauvin
« Ma mère, qui a repris les études à 40 ans, a beaucoup plus de cran que moi. C’était une chance que je l’aie eu à ce moment-là», observe avec le recul Marie-Josée Gauvin, qui dit aujourd’hui à son tour à sa fille de 9 ans de croire en ses rêves.
fille radio
Marie-Josée Gauvin a passé 12 ans chez CKOI, avant d’être recrutée en 2021 par Rouge. Depuis, Bell Média a beaucoup mis l’accent sur ce qu’un ancien patron a déjà décrit comme « le prochain Véro ». On a pu la voir à Canal Vie à la tête de J’ai perdu mon bébéun documentaire sur le deuil périnatal dans lequel elle revient sur la mort tragique de sa première fille, malade, trois mois après sa naissance.
Sur Noovo, elle est aux commandes depuis septembre de Quel talent !l’adaptation québécoise du format J’ai du talent. Elle animera également pour la deuxième année l’hiver prochain Régisseurs de scène, le spectacle suivant Célébrités Big Brother le dimanche soir.
Ne vous y trompez pas, cela dit : même si elle gagne de plus en plus en avant sur le petit écran, Marie-Josée Gauvin reste profondément attachée à la radio. Et quand quelqu’un s’autorise à mépriser la radio commerciale dans laquelle elle baigne depuis maintenant près de 20 ans, l’animatrice se lève, comme si une insulte personnelle lui était adressée.
« J’ai longtemps été un peu intimidé par ce snobisme. Pas aujourd’hui. Les gens qui jugent la radio commerciale le font parce qu’ils ne l’ont jamais écoutée. On parle de plein de sujets, des plus légers aux plus profonds. Comme quand on est dans un chalet avec des amis. La radio que nous faisons ressemble à la vraie vie. Ce n’est pas vrai que ce sont juste de la publicité et des concours», tonne l’animateur, qui espère avoir un micro encore longtemps.
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