Yann Perreau fait son grand retour au Québec, accompagné de son épouse Marie-Pier et de leurs trois enfants, Milor, Willie et Louisiana, après deux ans à Paris. Retrouver sa patrie le remplit de joie. Ses valises à peine défaites, il lance son sixième album, chien d’amour. Ce retour fait suite à une période de remise en question qui l’a poussé à prendre du recul. Dans une confession touchante, il nous partage l’immense bonheur de retrouver son monde, sa carrière, la scène et les gens qu’il aime.
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Yann, depuis quand toi et ta famille êtes-vous de retour au Québec ?
Nous sommes revenus le 14 août, juste avant la rentrée scolaire, pour que les enfants puissent s’adapter au décalage horaire et s’orienter avant de retourner à l’école. Milor, notre aîné, a 11 ans, Willie, 8 ans et notre plus jeune, Louisiana, a 6 ans. Après deux années passées en France, ils ont dû abandonner leurs amis, leur école et leurs habitudes. Nous avons souhaité leur offrir un temps d’adaptation, sans oublier l’organisation nécessaire à leur inscription scolaire. Avec trois enfants, cela demande beaucoup de préparation ! Ce qui est merveilleux, c’est que les enfants se sont adaptés très vite, que ce soit à notre départ à Paris ou à notre retour au Québec. Cela m’impressionne !
Etes-vous heureux de rentrer chez vous ?
Oui, notre vie à Paris a été fantastique, mais je ne regrette pas du tout notre retour. J’habite près du mont Royal et chaque matin, je fais du jogging sur la montagne. Je m’arrête souvent à la croix pour parler à mes parents qui ne sont plus là et je leur exprime ma gratitude. Même si je ne suis pas croyant, ma spiritualité se tourne vers mes défunts… mes anges. Je suis vraiment reconnaissant d’être de retour ici, à la maison. Paris est sans doute l’une des plus belles villes du monde, un musée à ciel ouvert, mais rien de tel que la chaleur des Montréalais, la simplicité et la légèreté des interactions humaines. Ce sens du partage vaut de l’or. Mes garçons sont ravis de revoir leurs amis montréalais. Pour ma fille, qui était petite quand nous sommes partis, c’est un peu différent, mais elle s’adapte bien.
Vos enfants sont évidemment une priorité dans votre vie.
Ils ont toujours été ma priorité, même lorsque ma carrière était très active. En fait, depuis cinq ans, depuis que j’ai pris une pause dans mon travail, je suis père au foyer à plein temps. Là, évidemment, ma carrière redémarre, mais je suis et serai toujours très présente !
Nous savons que votre absence de la profession est liée à des accusations d’inconduite sexuelle. Vous en avez déjà beaucoup parlé, nous ne nous attarderons donc pas trop sur le sujet, mais cet événement a dû changer votre regard sur les choses…
Ce que j’ai vécu m’a beaucoup appris. J’ai fait et dit des choses qui n’étaient pas appropriées. Aujourd’hui, je me rends compte que cette vague de dénonciations a été utile. Même si j’en souffrais, cela m’a réveillé et peut-être une prise de conscience. J’ai trouvé ce retrait difficile et parfois trop dur, mais je suis maintenant vraiment reconnaissant pour ma vie, ma merveilleuse famille qui me soutient, mes précieux amis et mes nouveaux projets. Aujourd’hui, je regarde vers l’avenir.
Suite à ce retrait, vous partez pour Paris, ce qui semble avoir été bénéfique dans votre progression.
Marie-Pier a reçu une offre pour travailler à Paris pour Moment Factory. Si je n’avais pas vécu ce que j’ai vécu, nous ne serions probablement pas partis. Nos carrières battaient leur plein à Montréal. Elle m’a avoué qu’elle n’aurait jamais envisagé de saisir cette chance ou de me demander de partir si je n’avais pas été en période de pause. Déménager avec trois enfants demande beaucoup de courage.
Avez-vous rapidement fait votre nid dans la Ville Lumière ?
Nous avons atterri dans un endroit magnifique, au 13e arrondissement. Devant chez nous, il y avait une boulangerie, une boucherie, un petit café et un caviste, où je faisais des petits concerts. Nous avons construit des relations avec nos voisins et, en tant que père au foyer, je m’occupais non seulement de mes enfants, mais aussi de ceux des voisins, notamment pendant les nombreuses grèves. C’était comme vivre dans un film ! Nous avons aussi beaucoup voyagé.
Vos enfants ont-ils appris l’accent français ?
C’est très drôle, car oui, nous sommes revenus au pays avec trois petits Français ! (rires)
Vous avez rapidement repris votre carrière à votre retour au Québec.
Oui, très vite ! J’ai reçu une demande pour faire un spectacle au Québec seulement trois jours après mon retour. J’ai dû trouver des musiciens à distance, et sur les quatre, deux étaient inconnus. Nous avons monté le spectacle la veille de la représentation. Je n’avais jamais préparé un concert de 2 heures en seulement 24 heures. Au final, ce fut un superbe spectacle, devant près de 300 personnes !
Le 7 novembre, vous lancez votre album chien d’amour. Comment vous sentez-vous?
J’ai l’impression d’être au début de quelque chose. A 48 ans, je lance mon sixième album, qui sera disponible sur les plateformes musicales à partir du 8 novembre. Avec l’âge, on perd un peu de cette naïveté, mais ce que j’ai vécu m’a permis de retrouver la joie d’être là, de faire une interview. avec toi. Ce matin, je me suis levé avec impatience de vous rencontrer et de prendre des photos. Je suis heureux d’avoir cette porte ouverte pour recommencer. Je le ferai avec humilité, car je sais que j’ai du terrain à regagner. Je m’entraîne, je suis en forme, j’aime mes chansons et je compose beaucoup.
Pouvez-vous nous parler du titre de votre album ?
Un jour, une personne sur Twitter nommée Dog of Love m’a donné avec douceur de précieux conseils, que j’ai trouvé touchants. Quand j’ai chanté au Mexique, j’ai réalisé que mon nom de famille, Perreau, sonnait comme «chien», qui signifie « chien » en espagnol. J’ai alors pensé que j’étais un peu ce chien d’amour. J’ai toujours été une personne aimante, douce, humaniste, pleine d’espoir en amour. Je déteste les conflits !
C’est donc un album qui vous représente bien.
Je ne voulais pas me limiter à parler de ce qui m’est arrivé, car cela ne définit pas toute ma vie. J’aborde bien d’autres thèmes dans ma musique. Par exemple, chacun peut trouver sa propre interprétation de la chanson chien d’amour. Il existe également des chansons engagées qui traitent de sujets plus larges, comme l’environnement, avec du chant Un pour cent. Je parle aussi de malveillance sur les réseaux sociaux. Cet album reflète qui je suis avec plus de maturité. Il est réalisé par Gus van Go, avec la collaboration de chanteurs comme Beyries et FABjustfab.
Dans la chanson chien d’amourvous rendez également un bel hommage à votre fille Louisiana et à votre fille malheureusement décédée, Marcia…
Oui, la partie chantée en espagnol par FABjustfab est pour ma fille Louisiana, qui pour moi est un arc-en-ciel, car elle était un cadeau du ciel après la mort de notre petite Marcia à la naissance. Vous savez, j’ai beaucoup écrit pour me libérer ces dernières années. A Paris, j’écrivais tous les jours au café. D’ici un an, je prévois de publier ces écrits dans un livre. Oui, j’ai plein de projets en poche !
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