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“Il nous a visiblement manqué quelque chose”, regrette un ancien manager de TF1

C’est un aveu tardif mais essentiel : la direction de TF1 “a forcément raté quelque chose” concernant son ancien présentateur vedette Patrick Poivre d’Arvor, mis en examen pour viol, a reconnu jeudi 7 novembre 2024 Robert Namias, directeur de l’information de la chaîne entre 1996 et 2008.

“Le contexte n’était pas le même” mais “malgré tout, il nous a manqué quelque chose”, a déclaré l’ancienne dirigeante devant la commission d’enquête sur les violences sexuelles dans le cinéma et l’audiovisuel. “Nous n’imaginions pas un seul instant que de tels crimes puissent être commis à TF1”, a-t-il déclaré sous serment.

Un violeur en série protégé ?

“C’est une immense blessure qui s’est ouverte en novembre 2021” lors des révélations sur ce dossier, a-t-il souligné, alors que certaines victimes estiment que la direction de TF1 aurait “protégé” son ancien présentateur star.

Elle-même ancienne journaliste à LCI, chaîne du même groupe, la députée Estelle Youssouffa (groupe Liot) a ainsi affirmé que « le harcèlement (de PPDA) était parfaitement connu ».

Au total, plus de 40 femmes ont témoigné devant la justice contre l’ancienne présentatrice du journal télévisé d’Antenne 2 puis de TF1, âgée de 77 ans, qui conteste les accusations de viol et d’agressions sexuelles.

70 à 80 femmes accusent le journaliste

Une première information judiciaire a été ouverte en 2021, à Nanterre, après une plainte avec constitution de partie civile de l’auteure Florence Porcel, qui accuse PPDA de l’avoir violée à deux reprises. Il a été mis en examen en décembre 2023 pour l’un de ces viols.

“Poivre a présenté le journal pendant vingt ans” et “on parle de 70 à 80” femmes l’accusant publiquement, dont quelques collaborateurs de la chaîne – et pas toujours pour des agressions dans son bureau mais à l’extérieur -, a relevé M. Namias.

“Je n’ai jamais été informé de quoi que ce soit”, a insisté l’ancien dirigeant, “et si nous avions eu une condamnation, il aurait dû quitter l’entreprise immédiatement”.

Mystérieuse « perquisition » du bureau de PPDA

Interrogé sur une visite de policiers au bureau du présentateur dans la tour TF1 après une plainte pour viol déposée en juin 2005 (et classée peu après), M. Namias a nié en avoir eu connaissance : “il n’y avait aucune trace de cette visite”. .

Révélé en octobre par Le mondeCette plainte avait été déposée par Caroline Merlet, alors âgée de 29 ans, qui avait assisté au journal télévisé. L’animateur a ensuite été entendu par la police judiciaire des Hauts-de-Seine.

Notre dossier « Violences sexuelles »

M. Namias a également assuré ne “se souvenir” d’aucun signalement de harcèlement de la part de “Poivre”. Il a toutefois reconnu que « dans les années 1980-1990, voire 2000, nous n’avions pas du tout la même approche de ces questions de harcèlement sexuel ».

 
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