Si Donald Trump a largement remporté l’élection présidentielle américaine, le milliardaire Elon Musk, qui avait tout misé sur lui, apparaît comme l’autre grand gagnant du vote.
L’homme le plus riche du monde s’est lancé à corps perdu dans la campagne de l’ex-président ces dernières semaines, l’accompagnant à des rassemblements et montant même sur scène pour le défendre, notamment en Pennsylvanie.
Il a également investi plus de 100 millions de dollars dans la campagne du nouveau président élu, et n’a pas hésité à utiliser son réseau social, X (ex-Twitter), comme caisse de résonance des messages de Donald Trump, sur l’immigration notamment.
Son comité de soutien a même organisé une loterie offrant un million de dollars par jour aux électeurs inscrits dans des États clés qui acceptaient de signer une pétition conservatrice en faveur de la liberté d’expression et du droit de porter les armes.
Le pari risqué d’Elon Musk a immédiatement porté ses fruits, avec la hausse mercredi des actions de sa société Tesla, qui lui a rapporté 15 milliards de dollars dans la matinée, selon Forbes.
Le patron du constructeur de voitures électriques devrait également être récompensé par un poste dans le futur gouvernement. Le président élu pourrait le charger de réorganiser en profondeur l’administration fédérale, en utilisant son approche agressive dans ses affaires.
La proximité entre les deux hommes est largement représentée des deux côtés. M. Musk a posté sur X une photo le montrant avec Donald Trump lors d’une soirée électorale en Floride, lorsque ce dernier lui a rendu hommage dans son discours de victoire, le qualifiant de « super génie ».
– Ministère de l’Efficacité du Gouvernement –
Reste à savoir comment les deux personnages hauts en couleurs et souvent maussades, qui se connaissaient à peine il y a quelques mois, parviendront à travailler ensemble.
Pour certains, leur relation est vouée à l’échec, à cause de leurs égos respectifs. D’autres estiment au contraire que M. Trump respecte la fortune et la réussite du milliardaire né en Afrique du Sud.
« Les États-Unis sont une nation de bâtisseurs. Bientôt, vous serez libres de construire”, a promis Elon Musk sur X, avec une image retouchée le montrant portant un évier à la Maison Blanche, clin d’œil à son arrivée dans les locaux du réseau social après l’avoir acheté en 2022.
Il s’est présenté au siège de Twitter avec un évier à la main pour symboliser sa détermination à transformer radicalement l’entreprise. Dès la conclusion de l’acquisition, il licencie l’équipe de direction, puis des milliers d’employés.
Elon Musk devrait prendre la tête d’un nouveau ministère de « l’Efficacité du gouvernement », dont l’objectif premier sera de réduire le budget fédéral de 2 000 milliards de dollars, actuellement à 7 000 milliards de dollars.
– Conflits d’intérêts possibles –
Il a assuré vouloir importer à Washington la même approche « dure » que dans ses entreprises, tout en promettant un traitement « humain et équitable » aux employés fédéraux qui seraient concernés, y compris des indemnités de départ équivalant à deux années de salaire.
“Nous devons réduire considérablement les dépenses publiques et amener les gens à occuper des postes plus productifs dans le secteur privé”, justifiait Elon Musk, toujours sur X, quelques heures avant la victoire de M. Trump.
Sa proximité avec le prochain président fait toutefois naître des risques de conflits possibles pour ses entreprises, notamment concernant la technologie de conduite autonome développée par Tesla.
Les régulateurs étudient actuellement cette fonctionnalité après plusieurs accidents de la route impliquant des Tesla, malgré l’assurance que la technologie est prête.
Sa nomination dans un gouvernement Trump pourrait aussi avoir un impact sur l’activité de SpaceX et ses relations avec la NASA, dont son entreprise est devenue un partenaire incontournable.
Lors de son discours de victoire, Donald Trump a vanté les prouesses techniques de SpaceX, notamment le spectaculaire rattrapage en octobre du premier étage de sa mégafusée Starship lors d’un vol d’essai, qui a ouvert la voie à une éventuelle réutilisation de ce lanceur lourd.
“Il descendait et descendait, on voyait le feu brûler et je me suis dit : ‘Ça doit être à Elon (la fusée), seul Elon peut faire ça'”, a assuré le président élu.
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