Par
Brian Le Goff
Publié le
3 novembre 2024 à 14h02
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Son nom ça ne te le dit probablement pas Rien. Par contre, tu l’as sûrement déjà traversé et entendu dans la rue à Rennes. Edwin est un musicien de rue. Avec sa guitare, il sillonne depuis une quinzaine d’années les rues animées, les places et les marchés de la capitale bretonne pour interpréter ses chansons et quelques classiques de la chanson française. A 37 ans, il vient de sortir son premier album, Nomadedisponible sur Spotify et en vente au prix de 10 euros. “Une copie de moi”il se glisse dans une interview accordée à l’actualité Rennes.
Acte : Comment la musique vous est-elle venue ?
Edwin : À trois ans, j’ai développé un appétit pour la musique. J’étais sur le canapé. Mes parents écoutaient Mozart sur des disques 33 tours. Puis, ils m’ont inscrit en éveil musical à l’âge de quatre ans. Chez Mozart, il y avait du piano. Alors, à sept ans, j’ai demandé à mon professeur de musique si elle pouvait me donner des cours particuliers. Cela a duré jusqu’à mes 14-15 ans.
Ensuite, j’ai commencé le solfège. Je n’ai pas compris ce que je faisais là, j’ai arrêté très vite. Ensuite, j’ai eu un groupe de piano-jazz.
À la maison, il y avait une guitare pour que mon père apprenne à jouer, mais il n’a pas réussi. Quand j’avais 19 ans, j’avais un ami qui m’a appris à en jouer. J’ai commencé à chanter des chansons de Renaud, puis des chansons françaises. C’était obsessionnel, j’avais même un bandana rouge. C’est aussi à ce moment-là que j’ai commencé à écrire des poèmes.
Qu’est-ce qui vous a poussé à faire de la musique dans la rue ?
Musicien de rue : La première fois, ça m’a vraiment pris du temps. Je voulais y aller, mais il m’a fallu un an et une soirée bien arrosée pour commencer. J’ai tout de suite adoré ce mode d’expression, ce côté qui peut déranger, mais aussi plaire. Il y a cette notion d’être là où on ne nous attend pas.
Mais vous avez décidé de ne pas en faire d’emblée un métier à part entière…
Musicien de rue : Oui, j’ai fait de l’animation pour des cours de découverte et des colonies de vacances. Mais je ne voulais toujours pas vivre ma vie en me déplaçant partout. Alors, j’ai vendu des voyages scolaires. Parallèlement à une vie quotidienne routinière, j’ai continué à chanter dans la rue. C’était mon exutoire.
A 29 ans, j’ai repris mes études à l’Université de Rennes pour un master d’Histoire. J’aurais pu continuer avec une thèse, mais c’était quand même plusieurs années d’études et je ressentais déjà beaucoup de solitude.
À 33 ans, je voulais voir le monde. Je suis partie en camping-car parcourir la France, et même l’Europe, en chantant dans la rue. J’ai enchaîné avec des reprises de Renaud, Cabrel, Alain Souchon, etc. Très vite, dans des villes comme Dieppe ou Lille, ça se passe bien, les gens sont très généreux, j’ai pu recevoir jusqu’à 70 euros dans mon plafond.
Comment en êtes-vous arrivé à réaliser ce premier album ?
Musicien de rue : En 2021, je reviens à Rennes. J’avais un ami musicien. Je lui ai parlé de cette idée. Cela a mis du temps à se réaliser, mais nous avons commencé à travailler ensemble. En 2022, nous avons composé une ou deux pièces. Le projet s’est véritablement concrétisé en 2023. Nous avons terminé le mixage en 2024. « Nomade » est sorti le 26 septembre. Le premier extrait de l’album du titre « La Vadrouille » est sorti deux semaines plus tôt.
Que signifie ce premier album ?
Musicien de rue : Il est une copie de moi. Ce sont des chansons assez réalistes. Il fait référence à mes voyages, mes amours, mes ennuis (rires), d’où son nom, Nomade. Mais cela parle aussi de ma colère face à une société injuste. Par exemple, le titre « Le bord de l’étang » aborde mon militantisme dans cette société, l’addiction générale aux réseaux sociaux. J’ai aussi fait une chanson pour féliciter Philippe Poutou d’avoir obtenu ses 500 parrainages en 2022 intitulée « Aller Poutou ».
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