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sur les traces d’Émile dit « Corne d’Aurochs », l’ami méconnu de Georges Brassens

l’essentiel
Émile Miramont, alias « Corne d’Aurochs », ami fidèle de Georges Brassens, a laissé des souvenirs vivants à Lombez. Sa fille raconte les détails d’une amitié empreinte d’esprit fraternel et d’aventures mémorables entre Sète et Paris. Portrait.

Il s’appelait « Corne d’Aurochs », Émile Miramont, bien connu à Lombez où il a passé la fin de sa vie avant de rejoindre le ciel en 2004. « Je n’ai jamais vraiment su d’où venait ce surnom », raconte Véronique Bonaldo, sa fille. Un surnom donné par son ami d’enfance, avec qui les liens sont restés inébranlables : Georges Brassens. Le célèbre chanteur lui a dédié cette chanson éponyme quelque peu moqueuse. Une revanche amicale après qu’Émile Miramont ait quitté Paris, où les deux amis partageaient une vie de pauvreté, pour fonder sa famille.

Dans le salon, les étagères abritent les livres écrits par son père, soigneusement conservés par Véronique Miramont-Bonaldo. Aujourd’hui à la retraite, elle s’est replongée dans les pages de souvenirs où elle découvre encore, parfois avec surprise, les anecdotes de jeunesse d’Émile Miramont avec Georges Brassens.

Émile Miramont est né à Richelieu (Indre-et-Loire) avant que la famille ne s’installe à Sète dans l’Hérault. « Ils étaient voisins des Brassen, c’est là qu’ils sont devenus amis et ne se sont jamais séparés », raconte Véronique. Loin d’être deux étudiants studieux, « ils ont fait les pires bêtises. À tel point qu’ils étaient punis et punis tous les dimanches.

From Sète to Paris before Lombez

Les grands-parents de Véronique Miramont-Bonaldo n’appréciaient pas vraiment le jeune Brassens, une mauvaise influence, selon eux, sur Émile Miramont. « Mais mon père était petit et branlant, ce qui ne l’empêchait pas de se battre. Brassens était souvent là pour le défendre. Les années passent et leurs chemins se séparent un moment mais les deux amis restent en contact. La famille Miramont se retrouve dans l’Aude et Georges Brassens, fatigué de l’école et du travail avec son père, part vivre à Paris. “Quand mon père a appris cela, il est parti le rejoindre, au grand désarroi de mes grands-parents fous de rage”, précise Véronique Bonaldo. Ils étaient à peine adultes.

Après un séjour chez sa tante dans le Paris occupé, c’est dans cette auberge pour personnes sans domicile ni lieu que Georges Brassens trouva refuge, parvenant à échapper au STO. Il y rencontre Jeanne Le Bonniec et Marcel Planche qui lui inspireront ses chansons les plus mythiques.

Émile Miramont aka “Corne d’Aurochs” alongside Georges Brassens.
Photo : famille.

Émile Miramont le rejoindra. « Ils sont restés dans la pauvreté pendant plusieurs années, avec à peine de quoi manger. Mais mon père y avait un cousin, René Alquier, il était commissaire et en même temps parolier de Bourvil !”, sourit Véronique. Ce même commissaire qu’évoque Brassens dans « Corne d’Aurochs », écrivant : « qu’il avait un cousin germain, haut placé chez les Argousins ​​», il finit par se lier d’amitié avec lui. Ce dernier a accueilli le jeune Émile à bras ouverts dans des moments difficiles.

Et puis la vie les a de nouveau séparés. Brassens se lance dans la musique. Son ami d’enfance quitte Paris et fonde une famille. Véronique Bonaldo se souvient de cette première rencontre avec Georges Brassens à Lyon où vivait la famille dans les années 1960. “Il était venu pour les funérailles d’un de leurs amis communs avec mon père, c’est à cette occasion qu’il avait mangé à la maison.”

Après cet événement, lors des concerts du chanteur de passage dans la ville, Émile assistait à chaque représentation. “Il emmenait mon frère ou moi, tour à tour, le voir sur scène, on passait souvent dans sa loge pour le saluer”, révèle-t-elle.

“Il a été assez discret sur son enfance”

Adulte, ce dernier est venu vivre dans la maison familiale située à Lombez, dans le sud du Gers. Après sa carrière de représentant à Lyon, Émile décide également de revenir en Gascogne. « Il était bricoleur, chasseur et pêcheur, dès qu’il avait le temps, écrivait-il », explique Véronique.

La famille Miramont, à Lyon, avec Georges Brassens.
Photo : famille.

Sur les conseils de ses amis, « Corne d’Aurochs » écrit des récits* évoquant Brassens, leur amitié, leurs jeunes années, la pauvreté et leurs aventures. “C’est grâce à ces livres que j’ai découvert la vie de mon père, ce n’était pas quelqu’un qui aimait trop en parler, il était assez discret sur son enfance et ses amis, explique aujourd’hui sa fille, “c’était les amis avant la famille. .» Émile Miramont évite également les grands événements, où Brassens est invité. “Il n’aimait pas vraiment cette ambiance avec toutes ces célébrités et tout ce monde, il préférait le cadre intimiste.”

Près de trois décennies après la mort de Brassens en 1981, qui a inévitablement laissé un vide dans l’esprit d’Émile Miramont, il retrouve Georges Boulard. Il est le fondateur du Festival de Brassens et les deux vont devenir amis. Il a ainsi pu rejoindre un réseau qui entretient la mémoire du chanteur. « Il pouvait trouver des gens qui partageaient leur passion pour Georges et cela convenait à mon père. »

*Brassens before Brassens: From Sète to Impasse Florimont, L’Archipel edition, 2001
 
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