La série doit être diffusée en fin d’année sur France 2. Il raconte le quotidien d’un magazine parisien en faillite, derrière la magie des froufrous et des paillettes. “Il y a le même principe en coulisses, (…) s’intéresser aux gens de l’ombre”, explique le réalisateur Marc Fitoussi à l’AFP, à Los Angeles pour présenter la série au festival du film français américain (TAFFF).
Le cinéaste a participé aux saisons 3 et 4 de “Dix pour cent”, un succès international réalisé et imaginé par les ex-agents Dominique Besnehard et Michel Feller. Deux hommes que l’on retrouve en opération sur « Ça, c’est Paris ». « Nous voulions raconter les coulisses d’un cabaret, pour aller à contre-courant des clichés sur la vie nocturne, la drogue, les filles qui se prostituent », se souvient Michel Feller. “Nous ne sommes pas du tout intéressés par cela, ce sont des athlètes et des femmes plus modernes qui prennent leurs responsabilités.”
Alex Lutz en patron
Dès son ouverture, la série joue avec les clichés. Nous rencontrons Gaspard (Alex Lutz), directeur d’un cabaret peu fréquenté après la pandémie, en pourparlers avec un investisseur qui souhaite racheter son entreprise pour la transformer en supermarché. Surpris par un employé, le showman ne parvient pas à admettre son projet de vente. « C’est la mafia », murmure-t-il, pour avoir la paix.
Fasciné par le mythe des nuits parisiennes que lui a inculqué son père, Gaspard finit par changer d’avis, au grand soulagement de sa troupe. Mais au grand désespoir de son épouse et de sa fille adolescente, qui ne comprennent pas cette envie « d’exposer des femmes nues sur scène au XXIe siècle ».
Pour échapper à la désuétude, le cabaret doit se réinventer. Faute d’argent, il se retrouve contraint d’embaucher Adrien, un nouveau directeur artistique très avant-gardiste. Ce dépressif hypersensible incarné par Nicolas Maury, qui a déjà joué dans “Dix pour cent”, va faire des étincelles. “On a tout de suite pensé à lui en écrivant ce personnage assez ingérable et qui ose aller très loin”, raconte Michel Feller.
Ce « drame » a été tourné au « Paradis Latin », doyen des cabarets parisiens, construit par Gustave Eiffel. Un décor de rêve très immersif, à l’image des chorégraphies conçues par Kamel Ouali, l’ancien professeur de danse à la Star Academy. Au fil des aventures, on découvre les personnages de la troupe et leurs déboires dans la capitale : une immigrée polonaise, qui fait croire à ses parents qu’elle danse à l’Opéra, un serveur, une ex-délinquante en quête d’un nouveau départ, ou encore un mère célibataire de banlieue, tiraillée entre la scène et son fils.
A travers le cabaret, la série capture « une radiographie de Paris, et même de la France d’aujourd’hui », estime Marc Fitoussi. Car « cette troupe ressemble effectivement à une famille : il y a des gens très, très différents ». Empruntant à l’autodérision, cette plongée dans les coulisses du music-hall propose une relecture moderne, loin de la vie de bohème glorifiée dans les canons du genre – « Cabaret », « Moulin Rouge » ou « Chicago ».
Reste à savoir si le public sera aussi accro qu’avec “Dix Pour Cent” : les aventures d’imprésarios chargés de soigner les maux et les égos de stars comme Isabelle Adjani, Jean Dujardin et Sigourney Weaver, d’abord séduits sur France 2, avant d’être séduits. rebaptisée « Call My Agent » par Netflix et remportée un International Emmy Award en 2021. La série avait également été adaptée dans plusieurs pays, dont le Royaume-Uni. « Je me suis posé la même question avec « Dix pour cent », note Michel Feller. “Mais comment cette profession pourra-t-elle s’exprimer ailleurs que chez elle ?”
Le producteur compte cependant sur l’imagination du cabaret, prisé des touristes, pour exporter sa création – des « discussions avancées » sont en cours avec une plateforme de streaming. D’autant que la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques a rendu hommage au patrimoine nocturne de Paris et au French cancan. “Quand on voit Lady Gaga imiter Zizi Jeanmaire, cela montre bien que cette imagerie séduit encore aujourd’hui et peut séduire le public”, conclut Marc Fitoussi.
(AFP)
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