Grosse frayeur. Tandis que son film Émilie Pérez Sort dans les salles américaines ce vendredi 1er novembre, le réalisateur Jacques Audiard, actuellement en promotion à Los Angeles, se dit “terrifié”. Pas par peur de l’échec. Plus par celui d’un potentiel succès de masse qui, selon le cinéaste de 72 ans, “a quelque chose d’inquiétant”. « Ce n’est pas votre vraie vie », dit-il.
Un film inclassable
Candidat français aux Oscars (le film mettait à mal la politesse à Tout ce que nous imaginons comme lumière, Le Comte de Monte-Cristo et la Miséricorde), Émilie Pérez est présenté par la presse américaine comme l’un des favoris de la cérémonie qui aura lieu le 3 mars 2025. C’est en tout cas un film inclassable.
Prix du jury à Cannes, il raconte le repentir de Manitas, puissant baron de la drogue mexicain au sommet de la pyramide machiste, qui orchestre sa disparition pour réaliser son aspiration la plus profonde : devenir une femme, Emilia…
Grâce à ce double rôle, l’actrice transgenre Karla Sofía Gascón est entrée dans l’histoire de Cannes en remportant le prix de la meilleure actrice, aux côtés des autres actrices du film, Zoe Saldaña, Selena Gomez et Adriana Paz.
Premier verdict le 17 décembre
En attendant la cérémonie du 3 mars 2025, Jacques Audiard devra d’abord attendre le 17 décembre, date à laquelle l’Académie des arts et des sciences du cinéma annoncera les noms des quinze demi-finalistes retenus pour l’Oscar du meilleur film. cinéma étranger.
Mais la pression augmente pour le cinéaste : Netflix, qui a acheté son dixième long-métrage, compte également le soumettre dans les catégories générales (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure actrice, etc.). Avec ce film, la plateforme streaming “Il détient peut-être la combinaison gagnante cette année” pour l’Oscar du meilleur film, soulignait la semaine dernière le magazine Variety.
Une campagne plus intense
«C’est comme si on passait d’une compétition provinciale à une compétition olympique», raconte Audiard. Pour lui, la campagne 2025 s’annonce bien plus intense qu’en 2010, où son film Un prophète a été nominé pour l’Oscar du meilleur film international.
Un éventuel sacre couronnerait la carrière du dandy parisien, dont le cinéma est friand de personnages différents ou sobres. « Je suis curieux », résume Jacques Audiard. «Je m’intéresse aux gens qu’on a du mal à décrire, qu’on ne sait pas nommer.» DheepanPalme d’Or en 2015, fait suite à l’exil des Tamouls en banlieue parisienne ; De rouille et d’osa fait la chronique de la reconstruction d’un dresseur d’orques amputé par son protégé. Un prophète plongé dans la violence du monde carcéral.
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