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Validé par Eddy de Pretto, le phénomène Claude livre un premier album sous « tension » : Actualités

Après des débuts remarqués et des premières parties d’Eddy de Pretto, l’ovni de la scène française Claude débarque vendredi avec un premier album « In extremis » enveloppé de techno, constamment à la limite entre « tension » et questionnements.

Pour un artiste de 26 ans, apparu pendant les confinements liés à la pandémie de Covid-19, titrer un premier opus « In extremis », aux portes de la mort au sens étymologique, assène le personnage.

“J’ai trouvé que ça résumait bien l’ambiance de l’album qui est souvent en tension, qui n’est pas en résolution” jusque dans ses “structures musicales”, révèle à l’AFP Claude, lunettes à lentilles épaisses et moustache fine.

Le regard pensif ou la pose inquiétante, il joue de cette image passe-partout mais déroule sans ciller des chansons aux paroles sensibles, sur les premières émotions (« Baisodrome ») ou les errances existentielles (« Micro-ondes », « La presse »). Treize titres avec leur propre identité apparaissent, dont un instrumental (« La nausée »).

– Pain aux bananes –

Pensez-vous que vous pouvez l’étiqueter comme original ? Le natif de Saint-Germain-en-Laye, à l’ouest de Paris, est titulaire d’un master d’une grande école de commerce, certes fait pour être « facile » car il n’est pas passionné par ces études.

Pouvez-vous imaginer qu’il gratte des textes depuis son enfance ? Encore un échec : il a construit sa discographie sur YouTube et affirme avoir des lacunes dans la chanson française.

Ce n’est qu’en 2020 qu’il ose se lancer dans l’écriture. « Je n’avais jamais vraiment écrit de chansons, jamais vraiment composé. Alors là, je me dis +pourquoi pas ? + Il y a beaucoup de gens qui font du pain aux bananes. Je vais essayer ça », dit-il avec son débit de mitrailleuse.

Après quelques morceaux autoproduits sous un autre pseudonyme, il se transforme en Claude – un prénom à la fois « dépassé » et « un peu étrange donc un peu moderne » -, fonde son label actuel Microqlima, trouve des soutiens, sort de nouvelles chansons et prend l’ascenseur du succès, étage par étage.

Il est remarqué par plusieurs artistes, dont Eddy de Pretto, qui valide les similitudes artistiques de ce cadet et lui propose ses premiers rôles.

Éternel insatisfait au conservatoire où il a appris la guitare – « pas un très bon musicien », se critique-t-il – Claude écrit méthodiquement sur son téléphone qu’il dessine dès qu’il capte « un joli mot ».

“Ensuite, j’ai un réveil (une alarme, NDLR), et de 0h30 à 1h du matin environ, j’écris”, comme une “obligation, ça me fait des exercices tous les jours”, confie cette ancienne élève. « assez turbulent » et hyperactif.

– Gamme de machines –

Ces deux adjectifs collent d’ailleurs à son disque, réalisé avec le compositeur et arrangeur Alexis Delong, sans forcément chercher à “vérifier la carte de la chanson française”.

L’ambiance est résolument électro, voire techno, avec un sérieux penchant pour l’acide, dérivé de la house née dans les années 80 et toujours utilisée lors des rave parties.

Pour y parvenir, les deux amis ont utilisé une panoplie d’instruments électroniques : des boîtes à rythmes à trois chiffres – 606, 808, 909 -, le grand Pulsar 23 qui délivre des sons de batterie et est embarqué dans « tous les morceaux », sans oublier le Moog Opus. reproduire l’orgue, “quelque chose de très sacré” pour un rendu “relativement sombre, un peu cynique, mais en même temps très classe”, énumère notamment Claude.

Au final, « ce qu’il y a dans l’album, c’est de la franchise à tous les niveaux », estime l’artiste, qui avoue néanmoins avoir « du mal à tirer satisfaction des choses ».

Mais il prend de plus en plus goût à la scène, avec un groupe pour l’accompagner. « Une chose joyeuse » comme le « kayak », sourit-il, dans une comparaison qui résume bien le phénomène.

 
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