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De la saga Harry Potter à Downton Abbey, l’incroyable destin de Maggie Smith

L’actrice manquera également terriblement à ses innombrables fans à travers le monde.

Au cours de sa carrière, Margaret Natalie Smith, dite Maggie Smith, a en effet connu de multiples visages et transformations. L’un des plus populaires est sans doute celui de Minerva McGonagall, professeur de « métamorphose » dans les films Harry Potter (2001-2011), saga à laquelle elle rejoint pour «pour faire plaisir à ses petits-enfants » et à travers lequel elle a démontré un savoir-faire indéniable.

L’actrice reste tout aussi inoubliable dans le costume de la capricieuse et impassible Lady Violet Crawley, comtesse douairière de Grantham dans la série Abbaye de Downton puis transposé sur grand écran rôle qui lui vaut une nouvelle génération d’admirateurs. Ces deux rôles, appréciés des fans, pourraient presque éclipser ses prestations précédentes. Mais qui peut vraiment oublier sa performance de chaperon névrotique dans Chambre avec vue (1986), de Mère Supérieure aux côtés de Whoopi Goldberg dans Loi sur les sœurs (1992) ou une vieille dame sans abri (Margaret Shepherd) à La dame dans la camionnette (2015) ?

Humour féroce, franchise cinglante

Tous ceux qui ont eu la chance de travailler avec l’actrice ne tarissent pas d’éloges à son égard. Maggie Smithpeut capturer plus d’émotion en un instant que de nombreux acteurs ne peuvent en transmettre dans l’intégralité d’un film. Elle peut être à la fois vulnérable, féroce, sombre et hilarante et apporte chaque jour sur le plateau l’énergie et la curiosité d’un jeune acteur débutant.a dit d’elle Nicholas Hytner, qui l’a dirigée dans La Dame dans la camionnette (2015).

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C’est vrai que je ne tolère pas les imbéciles

Perfectionniste, l’actrice était connue pour son humour féroce, sa franchise souvent cinglante et son souci du détail. “C’est vrai que je ne tolère pas les imbéciles et donc eux non plus ne me tolèrent pas, alors je me hérisse. C’est peut-être pour ça que je suis assez doué pour jouer les vieilles dames acariâtres.avait-elle admis en 2014 au quotidien The Guardian.

Son interprétation de la très snob et glaçante Lady Constance dans le film Parc Gosford par Robert Altman, en 2001, préfigurait celui qu’elle tiendra plus tard en Abbaye de Downtonun univers également disponible sur grand écran. Rien de bien étonnant à cela puisqu’un autre point commun lie les deux univers, ils ont le même scénariste : Julian Fellowes. Le succès de l’un a sans doute fait naître l’idée de l’autre.

Ces rôles n’éclipsent pas la centaine de pièces dans lesquelles l’actrice s’est illustrée. Un art éphémère quivient et disparaît comme un fantôme » auquel l’actrice est restée extrêmement attachée. Au fil des productions, elle a été Cléopâtre, Lady MacBeth, Virginia Woolf, la reine Elizabeth (dans Richard III) et même, plus récemment, Brunhilde Pomsel, la secrétaire de Goebbels dans Une vie allemande. Preuve qu’aucun rôle majeur ne lui a fait reculer.

Le prix de la gloire

Deux Oscars – meilleure actrice pour Le premier de Miss Jean Brodie en 1969 et meilleure actrice dans un second rôle pour Suite Californienne en 1978-, trois Golden Globes, quatre Emmy awards, un Tony Award et six Baftas : Maggie Smith avait récolté un nombre impressionnant de récompenses, s’assurant de l’attachement indéfectible du public. Au point de trouver cet enthousiasme largement exagéré.

«C’est ridicule. Avant Downton Abbey, je menais une vie tout à fait normale. » confiait-elle en avril 2017 au British Film Institute (BFI). « J’allais seul au théâtre, dans des galeries d’art, des choses comme ça. Maintenant, je ne peux pas.elle a déploré. Un aveu aux accents vachard qui trahissait sa proximité avec son personnage de comtesse. En six saisons (2010 à 2015), cela lui a permis de remporter un Golden Globe et trois Emmy Awards, les récompenses les plus prestigieuses de la télévision américaine. Tandis que son allure hautaine, son sourcil levé et son regard d’acier étaient affichés sur les petits écrans dans plus de 150 pays.

Une vie palpitante sur scène

Apparaissant dans 68 longs métrages, elle fait ses débuts sur scène en 1952. Née le 28 décembre 1934 à Ilford, dans le sud-est de l’Angleterre, Margaret Smith débute sur scène dès l’Oxford Playhouse au début des années 1950. Elle rejoint ensuite la troupe du théâtre Old Vic de Londres puis celle du Royal National Theatre où elle enchaîne les succès, aux côtés de son premier mari, l’acteur Robert Stephens. Maggie Smith a deux fils nés de cette union : les acteurs Chris Larkin et Toby Stephens. Elle divorce en 1975 et se remarie peu après avec la dramaturge Beverley Cross, avec qui elle part vivre et travailler au Canada.

Ses débuts au cinéma remontent à 1958 dans Le criminel aux abois par Basil Dearden et Seth Holt. Elle a été nominée pour le premier Oscar en 1965 pour son interprétation de Desdémone dans l’adaptation de Othello, filmé par Stuart Burge. Elle joue face à un géant du septième art britannique, Laurence Olivier. Sa prestation sur scène l’année précédente reste à jamais marquée dans la mémoire de Julian Fellowes. Elle joue également dans la pièce Rhinocéross d’Eugène Ionesco, mise en scène Orson Welles. Quant à sa performance dans Mort sur le Nil, en 1978, elle laisse une marque durable sur les rétines.

Dame Maggie

Au cours de sa longue carrière, Maggie Smith a également travaillé avec certains des cinéastes les plus prestigieux tels que Joseph L. Mankiewicz (Guêpier pour trois abeilles), George Sugar (Voyage avec ma tante) ou Steven Spielberg (Hook ou la vengeance du capitaine Hook) qui lui a offert son premier rôle de grand-mère… Un rôle qu’elle a encore interprété à la perfection dans l’un de ses derniers longs métrages, Le club des miracles.

Preuve de sa détermination à toute épreuve, l’actrice avait non seulement complètement vaincu un cancer du sein, diagnostiqué en 2007, mais elle avait participé au tournage du film. Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé (2009) en pleine chimiothérapie.

Maggie Smith, l’une des artistes britanniques les plus connues, a été nommée Dame Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique en 1990 et membre des Compagnons d’honneur en 2014, récompenses obtenues pour « services rendus au pays dans le domaine des arts ». Elle partage ce titre rare avec une autre très grande artiste, née la même année qu’elle, mais à York, Dame Judi Dench.

 
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