Carey Price a récemment livré un témoignage émouvant au Journal de Montréal qui a touché le cœur de nombreux sympathisants.
En paix avec lui-même, sobre, l’ancien gardien du Canadien de Montréal se concentre sur sa famille et profite pleinement de chaque instant passé avec ses enfants.
Cependant, c’est lorsqu’il aborde l’avenir que l’émotion atteint un triste niveau. Price sait très bien que sa santé, notamment son genou meurtri, se détériorera avec l’âge.
Il prédit que les difficultés physiques s’intensifieront vers 45 ou 50 ans. Il affronte cette réalité avec une sagesse touchante, sans amertume, mais avec une lucidité poignante.
Bien entendu, cette situation rappelle forcément un épisode marquant de sa carrière : l’accrochage avec Chris Kreider en finale de la Conférence Est en 2014.
Cet incident a changé à jamais le destin du Tricolore et celui de Price. Plusieurs croient que sans cette blessure, le Canadien aurait pu soulever la Coupe Stanley cette année-là.
Price, de son côté, maintient une approche mesurée, pleine de maturité.
“Je ne pense pas qu’il l’ait fait exprès, mais je ne pense pas non plus qu’il essayait de m’éviter.” expliqua-t-il avec un sourire mélancolique.
Le gardien de but le plus victorieux de l’histoire du Canada aurait-il encore pu jouer aujourd’hui sans cet événement ?
C’est une question qui hantera toujours l’esprit des supporters. Price n’avait aucune rancune envers Kreider, même s’il a pris sa revanche sur la glace en lui administrant un solide échec à son retour la saison suivante.
Depuis cet incident notable, Chris Kreider n’a jamais exprimé publiquement de remords envers Carey Price.
Pour lui, cette collision fatidique n’était qu’un incident de jeu parmi d’autres, un événement parmi tant d’autres dans un sport rapide et brutal.
Toutefois, l’absence d’excuses formelles demeure une tache de marque dans cette histoire qui a bouleversé la carrière de Price et, par extension, le destin du Canadien de Montréal.
Les partisans du Tricolore n’ont jamais oublié cette séquence où Kreider, lancé à toute vitesse, est entré en collision avec le gardien vedette.
Beaucoup pensent que, malgré l’intensité du moment, une action aussi violente aurait pu être évitée. Mais au-delà des spéculations, c’est l’attitude de Kreider qui choque encore aujourd’hui.
Un simple appel, une poignée de main, une reconnaissance de la douleur infligée à un adversaire respecté – autant de gestes qui auraient pu démontrer un minimum de classe et de respect.
Carey Price, fidèle à lui-même, a toujours fait preuve d’une grande dignité en refusant d’alimenter la polémique. Il a choisi d’aller de l’avant, de se concentrer sur sa famille et de vivre sa vie loin du ressentiment.
Mais on ne peut s’empêcher de penser qu’au fond, le pardon aurait pu apporter un peu de paix.
Après tout, Price a payé un prix élevé : une carrière interrompue, une santé endommagée à vie et des rêves brisés pour lui et ses partisans.
Kreider reste fidèle à ses positions. Il soutient qu’il n’a rien à se reprocher, une position qui laisse un goût amer chez plusieurs amateurs de hockey.
-Car si le hockey est un sport de contact et d’émotions fortes, c’est aussi un sport de respect et de fraternité. Des excuses, même tardives, ne changeraient peut-être pas le cours de l’histoire, mais elles démontreraient une certaine reconnaissance de la réalité et du respect envers un joueur qui a marqué de son empreinte la LNH.
Au final, si Price a tourné la page, le silence persistant de Kreider reste une triste réalité qui en dit long sur sa perception du jeu et de l’honneur.
Mais comme toujours, Carey Price, avec humilité et sagesse, choisit de regarder vers l’avenir sans jamais s’attarder sur le passé.
Malgré les douleurs physiques qui le menacent, Price ne regrette rien de son parcours.
« Cela valait le coup à 100 %. Si c’était à refaire, je ne changerais rien. »» affirma-t-il avec conviction.
Il envisage son avenir en famille, présent pour ses enfants et reconnaissant pour les belles années passées devant le filet du Tricolore.
Toutefois, une question demeure : verra-t-on un jour son pull flotter dans les hauteurs du Centre Bell ? Avec ses 361 victoires et son immense influence sur la franchise, beaucoup estiment qu’il le mérite pleinement. Mais cette décision appartiendra aux Canadiens de Montréal.
En attendant, Carey Price incarne l’humilité et la résilience, rappelant que les carrières professionnelles prennent souvent fin brusquement, mais que parfois les plus grandes victoires se trouvent hors de la glace.
Price n’a jamais remis son genou en pleine forme et, même s’il peut toujours jouer avec ses enfants, il reconnaît que sa santé en est affectée à vie.
« Il y a des jours où je ressens plus de douleur, et des jours où je ne la ressens pas du tout. Au moins, je suis en assez bonne santé pour être là pour mes enfants.» dit-il, prouvant une fois de plus qu’il est avant tout un père de famille.
Malgré tout, lorsqu’on lui a demandé s’il croyait que son maillot méritait d’être hissé au plafond du Centre Bell, Price est resté d’une humilité exemplaire.
« Oui, je pense que je le mérite, mais il y a eu tellement de bons joueurs avant moi. C’est une décision qui appartient à l’organisation »il a répondu avec retenue, refusant de mettre la moindre pression sur Geoff Molson et la direction du CH.
Pourtant, si l’on considère tout ce qu’il a donné pour l’organisation, sacrifiant son corps pour défendre les couleurs bleu-blanc-rouge, il est difficile d’imaginer que son numéro 31 ne trouve pas une place d’honneur aux côtés des plus grandes légendes du club.
Il s’est donné corps et âme pour cette équipe, et même s’il reste modeste, les faits parlent d’eux-mêmes.
L’histoire de Carey Price est celle d’un homme qui a tout donné, d’un joueur qui a affronté l’adversité avec courage et dignité.
Et aujourd’hui, même si son genou ne sera plus jamais le même, il regarde l’avenir avec espoir et gratitude.
Les partisans savent très bien que Price mérite sa place dans les hauteurs du Centre Bell.
Reste à voir si les Canadiens de Montréal sauront rendre hommage à celui qui a tant donné à cette organisation.
