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Charlie Dalin, vainqueur en 2024-25, la revanche d’un marin qui a les pieds sur terre

Charlie Dalin, vainqueur en 2024-25, la revanche d’un marin qui a les pieds sur terre
Charlie Dalin, vainqueur en 2024-25, la revanche d’un marin qui a les pieds sur terre

A 40 ans, le Normand a été une nouvelle fois le premier, au large des Sables-d’Olonne, à franchir la ligne d’arrivée d’une course autour du monde qu’il a menée sur une grande majorité du parcours, à bord de sa dernière génération. voilier volant (Macif). Et contrairement à la précédente édition qui sacrait Yannick Bestaven à ses dépens, son premier poursuivant ne bénéficiera pas cette fois d’un bonus de temps pour le dépasser au classement, pour le priver d’une victoire dont il rêve depuis ses premiers bords, l’âge de six.

Cette deuxième place (en 2021) c’était une grande frustration. Pendant longtemps, je me réveillais la nuit, refaisais la course, les manœuvres, les choix de voiles pour comprendre où j’avais laissé passer ce temps», a déclaré le skipper à l’AFP avant le départ. Elle aurait pu le dévorer… mais la déception n’a fait que renforcer la détermination de ce grand rationnel, rigoureux et perfectionniste, considéré par tous ses pairs comme l’un des plus grands marins de sa génération.

Il a le caractère taciturne des grands solitaires »

J’en fais deux et je veux faire mieux, donc il n’y a pas beaucoup d’autres solutions», a-t-il déclaré, peu inquiet à l’idée de passer à côté, malgré l’aspect très aléatoire de son sport, découvert par hasard lors de vacances à Crozon (Finistère). Le Havrais exilé à Concarneau, Dalin est marin professionnel depuis 2011. Architecte naval de formation, «il a toujours eu ce côté déterminé, très orienté performance, capable d’énormes efforts pour arriver à son objectif“, reports skipper Fabien Delahaye, training partner at the Finistère offshore racing center in Port-La-Forêt, to AFP.

De la Suède à l’Australie, Dalin pose ses valises un peu partout sur terre pour financer sa passion pour la mer. Et “dès ses premières régates, il était déjà accro aux réglages de gréement. Il a le caractère taciturne des grands solitaires», estime Jeanne Grégoire, ancienne concurrente sur le circuit Figaro, où Dalin a brillé pendant des années.

Le Normand a lancé son premier Imoca, Apivia, en 2019, fruit du travail conjoint de l’architecte naval Guillaume Verdier et du bureau d’études MerConcept – l’équipe de François Gabart -, ainsi que de ses propres choix de conception. Pourtant, il part d’une table presque vierge dans le monde offshore : sa mère est vendeuse, son père tour manager pour des groupes de rock. “Il a su s’entourer et ses résultats ont vite été étonnants.“, admits Fabien Delahaye.

« Charlie a énormément mûri depuis son dernier Vendée »

Après sa 2e place au Vendée Globe 2020/2021, il remporte la majorité des courses qualificatives pour l’édition suivante, met à l’eau un nouveau bateau et s’élance des Sables-d’Olonne le 10 novembre, dans la peau du grand favori face 39 autres marins expérimentés.

D’abord prudent lors de la descente de l’Atlantique, il a saisi sa chance dans l’océan Indien, devançant in extremis la plus grosse tempête de cette 10e édition pour mettre définitivement à distance la quasi-totalité de ses poursuivants.

Charlie a énormément mûri depuis son dernier Vendée», raconte Marine Cerbelle, sa cuisinière personnelle avant chaque départ depuis 2016. «Il sait quand et comment prendre des risques, il a un esprit fou», ajoute-t-elle.

Preuve s’il en était une : Yoann Richomme (Paprec Arkea), grand ami de vingt ans et seul capable de traquer le Normand, a tenté en vain de le faire craquer mille fois lors d’une course-poursuite haletante en plein milieu de l’Atlantique Nord. . . Car Dalin a gardé la tête froide jusqu’au bout. “Le piège c’est de penser à la victoire, dès que mon cerveau y pense, j’essaye de le recadrer», expliquait-il quelques jours avant de s’emparer du trophée… qu’il peut enfin se permettre d’apprécier.

 
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