Serge Lama, Pierre Arditi, Catherine Jacob… Quand Jean-Luc Petitrenaud mettait des stars à table pour Paris Match

Serge Lama, Pierre Arditi, Catherine Jacob… Quand Jean-Luc Petitrenaud mettait des stars à table pour Paris Match
Serge Lama, Pierre Arditi, Catherine Jacob… Quand Jean-Luc Petitrenaud mettait des stars à table pour Paris Match

Journaliste, chroniqueur, présentateur mais avant tout gourmand : Jean-Luc Petitrenaud, décédé ce vendredi à l’âge de 74 ans, l’Auvergnat faisait chanter les papilles, lui dont le plat préféré était le pâté de pommes de terre de sa grand-mère. mère Louise. Pour Paris Match, il a écrit une chronique en 2008 et 2009 dans laquelle il recueillait les confidences de ses invités, son titre y ressemble : A table.

Extrait :

Hermé, l’architecte de la douceur. « En pâtisserie, tout est précis, précis, pesé, mais il ne faut jamais ressentir de super-technique. Elle se glisse entre la langue et le palais, elle se cache… Elle est très timide, mais c’est quand même elle qui tient les commandes. Je cherche à façonner l’excellence, mais plus on s’en rapproche, plus elle s’effondre. » L’idée de notre déjeuner le ravit. Il est 13 heures précises chez Chez Fernand, son QG rue Guisarde. À 13h01, il m’envoie un texto parce qu’il a soif, il a faim et qu’il veut vraiment parler.

En attendant le concours, il s’échauffe en discutant avec Jean-Luc Roulière, l’aubergiste. Tous deux ressemblent à des acteurs de cabaret. Pierre Hermé est vêtu de noir comme l’auteur-compositeur-interprète habitué au théâtre de poche. C’est un blanc saumâtre qui impose les virgules et les ellipses à cette conversation. Pierre Hermé boit son verre comme le merle au bord de la fontaine. La tête en arrière, « il roucoule la boisson ». « J’aime ce vin parce qu’un ami l’a fait. »

Le reste après cette annonce

A table avec Pierre Arditi

Extrait

Adossé à un tonneau au garde-à-vous sur la terrasse du « Père Claude », il termine une première petite marmite de rillettes qu’il tartine généreusement sur du pain grillé. Dans une gueule de lion, il avale ce petit poème avec un verre de Sancerre blanc du vigneron Lucien Crochet pour ouvrir cette rencontre. Il sélectionne ce vigneron comme il choisit la plume de Sacha Guitry. Rien n’est laissé sous silence. Chance, surprise sont salées, poivrées puis déposées sur la langue. En face, je décide de goûter un vrai Americano. Il adore cet apéritif mais ne l’aime qu’à Venise, au pied du Rialto. Esthète, Arditi, jusqu’au bout du palais !

A table avec Catherine Jacob

Extrait

La rencontre avec les autres est comme un jeu, elle en abuse avec délectation. Vêtue de noir, les lèvres soulignées d’un trait rouge coquelicot, elle dépose un baiser sur le bord du verre. L’ardoise est posée devant nous. Elle annonce la chasse sous forme de daube ou de lièvre à la royale (un des meilleurs de Paris), de coquillages rares et de vaisselle sale. « Cet homme a l’art d’adapter le plat à mon humeur du jour. Quand j’ai déménagé [elle a habité trente ans le VIe avant de choisir le XIXe]Mark a pu me préparer une salade de tomates fraîche et fabuleusement rafraîchissante. Ce n’était pas sur l’ardoise, il l’a sorti de son chapeau. » Elle choisit des couteaux farcis au parmesan. Pas de fourchette, les doigts sont les meilleurs ustensiles. Elle accepte sans hésiter une portion de ma terrine de tête de veau. Elle l’apprécie sans détour.

« Pour fredonner l’instant, Serge choisit un Kir »

A table avec Serge Lama

Extrait

Pour célébrer l’instant, Serge choisit un Kir, l’apéritif du célèbre chanoine de Dijon. J’emboite le pas en buvant un cardinal (rouge cassis). On se sent bien dans cette même église. Par habitude, il ne déjeune pas, ne prend pas de collations, ne dîne pas non plus. Il mange. Il partage la table après l’émotion de la scène et jamais avant le lever de rideau. Il aime cette abstinence, cette retenue. « Je me lève toujours très tôt… vers 11 heures, voire midi ! Un café, une tartine, j’ai l’air d’un moine. » Son premier rire fait vibrer l’auberge. Le Lama de Denise est comme un conscrit qui revient du bal. Nous l’entourons. On le fait parler.

Nous posons une main sur son épaule. Ce n’est pas une paire de lunettes noires avec un attaché de presse et une secrétaire, c’est un ami dans toute la noblesse du terme. Le patron de jour et le patron de nuit de La Tour le connaissent par cœur. Pas de carte chez Denise. L’ardoise est là comme un miroir. Les noctambules se retrouvent dans l’œuf et la mayonnaise, le pâté en croûte, le filet de hareng et sa pomme à l’huile. Les plats sont mijotés : haricots de mouton, cabillaud à l’auvergnate, bœuf bourguignon, caquelon à fondue de tripes. Le filet de vinaigre balsamique et les épices saupoudrées sur le bord de l’assiette sont ici interdites. Cette cuisine dressée dans ses sandales ressemble à Serge, ses chansons, ses tours de chant.

A table avec Macha Méril

Extrait :

Chez Serge Alzerat, les villes et leurs produits défilent au rythme des gares de province. Notre autorail de plaisance s’arrête à Brouilly, Roanne, Moulins et Charolles. « Ce que nous mangeons reflète qui nous sommes. La table vous rend intelligent. Philippe Faure-Brac (meilleur sommelier du monde) m’a appris les vins locaux, c’est mon jus principal, ma sève. » L’aubergiste reste accroché à son crayon et à son carnet. Il parle de sa terrine, de son boudin, de sa côte de veau, de son entrecôte, de ses œufs et de sa mayonnaise. Tout l’intéresse. « L’acteur ne doit pas être coupé de la vraie vie, l’assiette est la base de sa réussite » (déclaration faite aux actrices grignoteuses de céréales). « D’ailleurs, la cuisine est une terrible arme de séduction. Comment peuvent-ils s’en passer (les grignoteurs évoqués plus haut). Faire plaisir à un homme et lui montrer qui vous êtes à travers un repas est un succès garanti. »

 
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