Le reste après l’annonce
Neuf fois championne de France, cinq fois championne d’Europe, trois fois médaillée d’argent aux championnats du monde, Surya Bonaly a grandi jusqu’à l’âge de 12 ans dans une petite bergerie isolée du village de Gilette, à 45 minutes de route de Nice. . Une cabane en ruine que ses parents appellent « Sannyâsa », ce qui signifie, en sanskrit, « ccelui qui n’est pas attaché aux biens matériels», et qui possédait trois hectares de terrain. Interviewé par Beau matinelle en dit plus sur son enfance à la campagne dans cette petite maison qui au départ n’avait ni eau ni électricité. Parlant de ses parents, elle confie : «C’étaient des citadins qui voulaient vivre à la campagne. Ils voulaient retourner à la terre et élever des enfants sur de bonnes bases, proches de la nature. Ils cherchaient la liberté« .
Ils ont pu acheter cette ruine
Elle poursuit : «Nous n’étions vraiment pas une famille riche mais ils ont pu acheter cette ruine. Au début il n’y avait que quatre murs, il n’y avait pas de toit ! Nous avons refait cette maison de A à Z, sans jamais faire appel à des professionnels. Par exemple, nous avons ramené les pierres une à une. (…) Nous avions des oliviers. Nous avons cueilli et sommes allés à Gilette, là où se trouvait le moulin, pour faire de l’huile d’olive (…) Nous vivions de manière indépendante. Nous sommes allés chercher de l’eau à la Source un peu plus loin et nous avons utilisé une bouteille de gaz pour cuisiner. Tout était organisé. C’était original. Ces images laissent une impression durable. Dans le bon sens« .
Surya Bonaly : la bergerie de son enfance vendue
Au fil des années, les parents de Surya Bonaly ont acheté des animaux. Un âne, un cheval, pour s’occuper du terrain. Mais aussi 26 chèvres. “C’est un animal gentil et familier. Il fallait les traire matin et soir, même si l’on était fatigué. Et comme nous n’avions pas de télévision, cela faisait partie de notre quotidien», raconte la sportive qui était alors scolarisée à la maison, sa maison étant à 30 km de l’école la plus proche. Alors qu’elle avait 12 ans, les parents de Surya Bonaly ont vendu cette cabane pour partir à Paris avec leur fille et réaliser son rêve de gloire sportive. Un gros sacrifice pour la famille.Gilette a toujours fait partie de notre cœur. C’était une lutte pour partir. Quand je suis allé à Paris, mon père est resté un an à Gilette, mais nous ne nous sommes vus que deux ou trois fois. Pour être avec nous, il a tout vendu, il s’est débarrassé des animaux. Personne n’en parle dans ma famille. C’est presque tabou, entre mon père et moi. Cela fait trente ans que nous avons une boule au ventre.“