Le Splendid, ce groupe d’acteurs mythique, a marqué des générations avec des œuvres comme Le bronzé ou Le Père Noël est une poubelle. Fondé dans les années 1970 par des amis inséparables rencontrés sur les bancs du lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, le Splendid a tout d’une famille.
Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Josiane Balasko and Bruno Moynot s’imposent rapidement comme les figures marquantes de la comédie française. Leur complicité, leur humour caustique et leur vision satirique de la compagnie ont donné naissance à des œuvres mémorables.
En coulisses, leur fonctionnement était atypique : pas de leader, décisions prises à l’unanimité et partage équitable des revenus. Mais cette dynamique, bien que démocratique, posait également quelques défis. Les séances d’écriture pourraient être compliquées, chaque membre défendant ses idées.
« Il appartenait à chacun de pouvoir convaincre les autres de son point de vue, de son idée. Et puis, si ça marchait, c’était bien. Et puis, si ça n’a pas marché, tant pis», a expliqué Marie-Anne Chazel sur RTL.
Succès solo
De 1979 et le film Les gens bronzés vont au ski, Michel Blanc fut le premier à s’éloigner du processus d’écriture, trouvant l’exercice collectif fastidieux. Il confiera plus tard qu’il ressentait le besoin de tester ses capacités en solo, se demandant s’il avait une quelconque valeur en dehors du groupe. « Nous entretenons des relations fraternelles avec les gens du Splendid. Il arrive un moment où si on ne quitte pas la maison familiale, l’appartement partagé avec les frères, ce n’est pas possible. a-t-il confié.
Lentement mais sûrement, les acteurs chacun s’oriente vers sa propre carrière. Avec Martin Lamotte, Christian Clavier se concentre sur l’écriture de Grand-père résiste en 1983, réunissant une dernière fois toute la troupe. Mais après ce film, il devient clair que le Splendid, en tant qu’entité collective, touche à sa fin.
En 1984, Michel Blanc réalise son premier film, Marcher à l’ombre qui a rencontré un immense succès. Gérard Jugnot suit avec Pinot simple flictandis que Josiane Balasko réalise Sac de noeuds. Ces réussites ouvrent la voie à des carrières individuelles, où chacun explore son propre univers.
« On savait qu’ensemble on pouvait faire rire, mais on s’est dit, quand on est tout seul, est-ce qu’on a le moindre intérêt ? Il y a des choses qui n’ont de valeur qu’ensemble. Et à cette époque, cela avait atteint un niveau d’inquiétude tellement important que cela risquait de gâcher nos relations”, expliquait Michel Blanc en 2006 sur RTL.
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