une enquête ouverte pour complicité de cyberharcèlement visant X, suite à une plainte de Magali Berdah

une enquête ouverte pour complicité de cyberharcèlement visant X, suite à une plainte de Magali Berdah
une enquête ouverte pour complicité de cyberharcèlement visant X, suite à une plainte de Magali Berdah

En conflit avec le rappeur Booba, la femme d’affaires a porté plainte contre le réseau social affirmant que X continuait de donner accès à ses services à l’artiste, “lui permettant ainsi de la harceler”.

C’est la première fois que la plateforme X est visée par une telle procédure. Depuis juillet, un juge d’instruction parisien enquête sur les accusations portées contre Paris. “Nous espérons que cette procédure permettra de rétablir l’État de droit dans le Far West numérique en obligeant les plateformes à modérer enfin les contenus illégaux qui leur sont signalés.», ont réagi dans un communiqué ses avocats, Mes Antonin Gravelin-Rodriguez, Rachel-Flore Pardo et Elie Touitou.

« Des milliers de messages menaçants »

Magali Berdah est en conflit depuis de nombreux mois avec le rappeur Booba, mis en examen en octobre 2023 dans une autre affaire à Paris pour cyberharcèlement à son encontre. Elle estime que les équipes X sont «pleinement informés que leur plateforme numérique est utilisée délibérément et quotidiennement» par Booba, suivi par six millions d’abonnés, pour la harceler. Mais ces derniersintentionnellement continué à fournir [l’intéressé] leurs services, refusant de suspendre son compte malgré les démarches entreprises en ce sens» par Magali Berdah. Elle accuse donc le réseau social d’avoir sciemment continué à donner accès à ses services à l’artiste.lui permettant ainsi de la harceler».

Ses avocats soulignent dans la plainte que leur client a reçu «des milliers de messages menaçants, y compris des menaces de mort, notamment à caractère antisémite et sexiste, et d’innombrables appels téléphoniques malveillants, jour et nuit« . Les menaces concernaient également l’entourage familial de l’entrepreneur, puisqu’un mail avait été envoyé à ses filles, alors âgées de 12 et 14 ans, menaçant d’attirer un réseau de cambrioleurs au domicile familial si une somme d’argent n’était pas versée. L’adresse, l’étage et la porte du logement de Magali Berdah ont été publiés par un compte Instagram suivi par 120 000 abonnés.

“Je te dis qu’on va mourir”

Sur son compte, Booba a relayé à plusieurs reprises des publications à l’encontre de la plaignante, comme cette rumeur sur l’existence d’une vidéo pornographique la mettant en scène. Lors d’un live sur le réseau social, le rappeur n’a pas hésité à déclarer : «Eh bien, de toute façon, nous allons mourir. Je te dis qu’on va mourir, je vais mourir« . Magali Berdah a été agressée à plusieurs reprises lors d’apparitions publiques, son véhicule et les locaux de son entreprise ont également été endommagés. Aux yeux des avocats du requérant,plateforme est le principal instrument du harcèlement moral aggravé dont est victime Magali Berdah.»

La fondatrice de Shauna Events avait déjà porté plainte en avril 2023, mais l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris avait été classée sans suite.au motif qu’aucune infraction n’était suffisamment grave« . En novembre 2023, elle porte donc à nouveau plainte, cette fois avec constitution de partie civile, et obtient le renvoi devant un juge d’instruction. Cette information judiciaire doit permettre «pour que la justice évalue le rôle de la plateforme», ont estimé les avocats du plaignant.

Toujours selon la plainte que nous avons consultée, 23 personnes ont déjà été interpellées en lien avec son cyberharcèlement. Parmi eux, 18 ont été convoqués devant un tribunal correctionnel et une personne a été mise en examen dans le cadre d’une information judiciaire. Or, “à ce jour, non seulement certains messages signalés restent en ligne, mais aucune autre mesure n’a été prise par les sociétés Twitter pour mettre fin à ces actions.» par Booba, dénoncent les avocats.

Manque de modération

La période couverte par la plainte de Magali Berdah s’étend avant et après le rachat de la plateforme par le milliardaire américain Elon Musk. Mais les critiques accusant le réseau de servir de chambre d’écho à la haine et au harcèlement en ligne n’ont pas attendu ce changement de propriétaire. Il est rare que des poursuites pour des affaires de harcèlement en ligne aillent aussi loin que la justice pénale française.

Au civil, Twitter a notamment été assigné en justice en par six associations dès 2020, et condamné en mars 2023 par la Cour de cassation à détailler ses moyens de lutte contre la haine en ligne. Depuis son rachat par Elon Musk, les accusations liées au manque de modération du réseau social se multiplient. Selon le régulateur australien, le nouveau propriétaire du réseau a licencié quelque 1.200 personnes chargées de modérer les contenus.

Dans le cas de Magali Berdah, le réseau social est notamment accusé par le plaignant d’avoir ignoré les alertes envoyées sur la plateforme de modération ou les mises en demeure émises par ses avocats.

 
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