L’artiste a parlé d’une voix douce et feutrée. Son discours, éclairé par de grands yeux, a retenu encore plus l’attention. A son image, sa production éclectique puise à toutes les sources, inspirée par la beauté et la fragilité du monde et des êtres qui l’entourent.
Récipiendaire d’un prix prestigieux du Conseil des arts et des lettres du Québec en 2003, guidée par une dose égale de modestie et de talent, Carolane Saint-Pierre a travaillé fort pour documenter et magnifier le travail de ses pairs.
En 2004, elle reçoit le Prix Contemporain pour son film Jean-Pierre Larocque, sculptor-ceramist, au Festival International du Film sur la Céramique de Montpellier, France.
En 2017, sous sa direction, musiciens et comédiens ont fait revivre l’œuvre du poète Alphonse Piché, à la Maison de la culture de Trois-Rivières, dans une mise en scène qui a laissé des traces.
Plus récemment, avant son décès lui aussi en 2018, c’est le sculpteur trifluvien Pierre Landry qu’elle a immortalisé avec son appareil photo. Le film a été salué comme « l’un des meilleurs films d’art » de cette année-là.
Le regard de Carolane Saint-Pierre se pose aussi sur la douleur du monde. Son rapport Détresse des agriculteursréalisé pour le compte de Télé-Québec, lui a valu un prix Gémeaux en 2010 dans la catégorie du meilleur reportage.
En 2013, elle réalise quatre courtes capsules intitulées Carpe Diem, un regard, une approche, un combat, au profit de la Fondation Carpe Diem Maison de Trois-Rivières.
La Trifluvienne fait partie des événements qui font vibrer la fibre artistique dans la capitale mauricienne. Conférencière à l’UQTR, son nom est également associé au Festival international de poésie, à la Biennale nationale de sculpture contemporaine, à la Société des écrivains de la Mauricie, au Musée de la culture populaire du Québec, au Festival de films sur l’art, au Corpus Rhésus Danse, au l’Orchestre Symphonique de Trois-Rivières, à l’Atelier Silex et lors de nombreux événements artistiques encore plus éphémères ou éphémères.
Son amie et ancienne directrice de la Galerie d’art du Parc, Christiane Simoneau, parle d’« une artiste intransigeante, une amante inconditionnelle ». Elle-même artiste et poète, Mme Simoneau dit avoir perdu une sœur, et affirme, émue, que c’est toute la communauté artistique de Trois-Rivières, au sens large, qui est aujourd’hui en deuil.