Le 7 novembre 2024, le livre est publié chez Robert Laffont Né pour jouer, ses vérités. Rédigée par Nathalie Simon avec le concours de Pierre Arditi, cette biographie, qui Multi-Loisirs savait lire, retrace la vie personnelle et la carrière de l’acteur. Celui qui a joué pour de grands noms du cinéma français comme Claude Lelouch, Claude Berri ou Bernard Murat et qui a remporté le César du meilleur acteur en 1994 pour son rôle dans Fumeur/Non-fumeur s’exprime ouvertement dans cette œuvre. Il se confie notamment sur une addiction très tenace. Un défaut qui a suscité certaines inquiétudes chez l’acteur.
De quelle addiction souffrait Pierre Arditi ?
Pierre Arditi est un homme travailleur, qui s’est beaucoup investi dans sa carrière d’artiste depuis son plus jeune âge. Une implication telle que le moindre échec devenait difficile à supporter. Pour compenser, l’acteur a commencé à jouer à des jeux de hasard. Cependant, ce passe-temps est devenu disproportionné. Dans sa biographie, il dit : « Flamber m’a fait vibrer. C’est comme les cigarettes. Je ne fume pas depuis 2011, mais je suis un miracle, je devrais être mort. J’ai compensé mes déceptions professionnelles par le plaisir du jeu, car je ne pouvais pas vraiment avancer dans ma carrière, même si je demandais simplement à travailler. Je me cherchais. » Vite, ça moyen d’échapper à la réalité est devenu une addiction aux conséquences graves.
La Descente aux enfers de Pierre Arditi
Pierre Arditi confie que le point culminant de l’addiction a duré “deux ou trois ans”. Complètement absorbé par le métier d’acteur durant cette période, l’acteur a eu du mal à se consacrer aux auditions ou à ses proches. Outre cette première conséquence, cette activité aliénante représente également un gouffre financier. L’acteur y a laissé beaucoup de plumes en empruntant de l’argent. Criblé de dettes, il lui faudra une dizaine d’années pour rembourser la somme. Son penchant pour les casinos l’incite même à puiser dans la réserve familiale. Il reconnaît : « Une nuit, j’ai tout perdu. Même l’argent des vacances de ma femme et de mon fils, qui partaient le lendemain. De cinq heures du matin jusqu’au départ du train, j’ai cherché de l’argent comme un fou. Une épreuve très difficile, le jeu m’ayant séparé de tous mes amis. Il n’était pas rare que Florence Giorgetti, l’ex-femme de Pierre Arditi décédé en 2019, ne puisse pas payer le loyer car tout l’argent avait été mis dans le jeu. Au fil du temps, la situation s’est tellement aggravée que l’acteur envisage de mettre fin à ses jours. Mais c’est finalement son tourment qu’il décide de mettre un terme et prend une décision radicale. Il est banni des casinos. La rémission a été longue et difficile, mais Pierre Arditi y est parvenu. L’homme qui fêtera ses 80 ans ce 1er décembre déclare : « Mon narcissisme m’a sauvé parce que je me perdais. Il m’a fallu dix ans pour m’en sortir, j’ai tout remboursé. Jamais plus.”