Ce lundi 25 novembre marque le premier anniversaire du décès de l’ancien maire de Lyon. Une de ses filles, aujourd’hui âgée de 20 ans, raconte son quotidien avec un père qui a consacré sa vie à la politique.
Un maire, un ministre… et un père. Ce lundi 25 novembre marque le premier anniversaire du décès de Gérard Collomb, qui fut pendant 20 ans à la tête de la mairie de Lyon. A cette occasion, sa fille, Clémence Collomb, raconte à BFM Lyon le quotidien d’un père qu’elle et sa sœur ont été contraintes de partager, d’abord avec les Lyonnais, puis avec la France entière lorsque Gérard Collomb a fait un passage au Ministère de l’Intérieur.
« Il avait trouvé un juste équilibre. Il était strict, notamment concernant nos résultats scolaires. Il nous demandait tous les soirs si nous avions eu des notes, même lorsqu’il était ministre de l’Intérieur”, raconte Clémence Collomb sur le plateau de BFM Lyon. « Il nous appelait tous les soirs. C’est une des dernières choses qu’il nous a dit avant de partir : ‘le travail à l’école, les filles’.»
“C’était dur pour nous”
Avec sa sœur Camille, Clémence Collomb a dû partager son père avec le reste de la France, Gérard Collomb ayant été ministre de l’Intérieur entre 2017 et 2018.
« C’était une chance, car je réalise avec le recul tout ce que j’ai pu vivre grâce à lui. Les campagnes électorales, la découverte du ministère de l’Intérieur, voyager avec lui », raconte la jeune femme. « Mais c’était compliqué aussi. (…) La vie politique a impacté notre vie de famille. C’était dur pour nous. Les moments que nous passions avec lui en famille n’étaient plus les mêmes.
La jeune femme elle-même a été confrontée à des difficultés lorsqu’elle a dû entendre des critiques à l’égard de la politique de son père.
« J’étais jeune, j’avais 14 ans. Je ne comprenais pas de quoi on l’accusait. Il a été beaucoup critiqué car il revenait à Lyon le week-end pour nous voir. Et pourtant, il n’a jamais été vraiment disponible pour nous. Il passait beaucoup de temps au téléphone, il travaillait et ça m’a vraiment attristé. Je l’ai vu très affecté par ces critiques.
Malgré ce rapport compliqué au politique, c’est néanmoins un domaine vers lequel se tourne aujourd’hui Clémence Collomb. « Quand j’étais petite, je me disais que je ne me lancerais jamais en politique. Mais aujourd’hui, quand je suis avec mes amis, je ne peux m’empêcher de parler de politique. Je veux m’impliquer, mais de manière raisonnable, car je sais aussi ce que la politique m’a fait perdre.»
Père et homme politique, « la même personne »
L’annonce en 2022 du cancer de Gérard Collomb marque un tournant dans sa vie de famille, à laquelle il souhaite alors consacrer davantage de temps.
« Il a dit que c’était l’été de la résurrection. (…) Nous sommes partis en vacances, et là j’ai retrouvé mon père tel que je l’avais connu auparavant. Les vacances ont été une pause. Cela nous a fait beaucoup de bien. Ce sont des souvenirs émouvants et heureux.
Aujourd’hui, elle se souvient d’un père « très aimant, très attentionné ». « Il nous rapportait toujours quelque chose de ses voyages. Un stylo, un aimant… Il pensait toujours à nous. Difficile pour Clémence Collomb de différencier son père de l’homme politique. “Pour moi, c’était la même personne, à la maison et à l’extérieur.”
Les obsèques de Gérard Collomb ont eu lieu le 29 novembre 2023 en la cathédrale Saint-Jean, un « moment hors du temps » pour les filles de l’ancien maire. «C’était un hommage public, mais aussi privé pour nous», raconte Clémence Collomb, qui se souvient encore de la foule venue rendre hommage à son père.
« Ils ont rendu hommage à l’homme d’État mais aussi à l’homme qu’il était. La politique était toute sa vie », conclut-elle.
Élodie Ployade with Laurène Rocheteau
