Laurent Gerra : le chanteur inimitable

Laurent Gerra : le chanteur inimitable
Laurent Gerra : le chanteur inimitable

L’humoriste « se met à table » pour croquer allègrement les personnalités qui font l’actualité. Nous l’avons retrouvé en tournée, à Alençon.

Vingt minutes avant de monter sur scène, Laurent Gerra est en vidéo dans sa loge. À l’autre bout du fil, Célestine, sa fille de 4 ans, bavarde déjà. « C’est un phénomène. Elle fait le générique de RTL depuis toute petite et connaît par cœur la chanson « Ma fille » de Serge Reggiani que j’interprète dans l’émission », s’amuse le père de famille. Il lui a déjà demandé si elle voulait être comme son père quand elle serait grande et elle a dit oui. Il avait son âge, 5 ans précisément, lorsque sa vocation est née. Son grand-père, résistant, président de la fanfare du village, l’a amené sur la scène de la salle des fêtes pour chanter Sardou. La mémoire est intacte. L’attrait pour le public a été immédiat. Depuis trente-cinq ans, il ne quitte plus la scène, son exutoire.

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L’imitateur, originaire de Bourg-en-Bresse, présente son dernier spectacle à travers le pays, “Laurent Gerra est à table !” « . Nappe à carreaux et musiciens derrière les fourneaux, il annonce la carte avec un sourire malicieux : « Nouvelle carte et plats signatures. » Et, soyez-en sûr, il y en a plein à déguster ! Au fil des deux heures, on croise Luchini qui se moque du « pot-tofu » vegan, Hollande avec son casque de scooter sur la tête, tandis que Macron porte une Phryge, la mascotte des JO. Quant à l’abbé Pierre, la voix historique du comédien, il se concentre désormais davantage sur le sexe que sur la lutte contre la pauvreté.

Les sketches alternent avec des chansons ou des parodies existantes, comme « Lettre à trans » de Michel Polnareff, ou « Les belles écolos de la » de Pierre Perret. La quinquagénaire s’attriste devant l’importance des écrans et des « réseaux de cas sociaux » dans notre quotidien, les diktats des végétaliens, des leaders écologistes, des féministes actuelles. Sans oublier une petite pique auprès de la presse « so gauche ». « Notre époque est tellement consumée de bonnes intentions, tellement avide de faire le bien qu’elle voit le mal partout », résume-t-il en citant l’essayiste Philippe Muray. Amoureux des livres, fin gourmet, élevé par Jacques Martin, son « papa télévision », Gerra croque l’époque avec malice. Elle ne le rendra jamais malheureux tant qu’il aura la scène. « C’est le dernier espace de liberté ! Ils ont commencé à filmer la radio, les idiots ! » nous dit-il.

Réagir ? “Qu’est-ce que cela signifie? »

Il préfère la mélancolie, plus poétique, à la nostalgie. Plus douloureux aussi. Dans une époque qui manque de nuances, il serait tentant de le ranger dans des cases : comédien de droite, réactionnaire, pas du tout écolo. Réagir ? “Qu’est-ce que cela signifie? Ce sont les journalistes qui disent ça. Le public pense que je le fais rire. » De droite ? «Je ne le suis pas, je suis libre. » Pour le reste, il se revendique « plus vert que les écologistes ». « Je suis pour le bon sens paysan, explique-t-il, je trie mes déchets, j’aime les saisons et je déteste gaspiller la nourriture. »

Fin connaisseur de plantes – qui ont permis à son grand-père de survivre lors de sa fuite pendant la guerre –, il l’assure : « Je peux survivre dans la nature, contrairement aux écologistes lyonnais qui ne le savent pas. qu’est-ce que l’achillée millefeuille ou la chénopode bon-Henri ! » Pourtant, avec Grégory Doucet, le maire écologiste de la capitale des Gaules, ils ne sont pas d’accord, mais ils ne vont « pas se priver d’une bonne soirée pour ça ».

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Après quelques gorgées de vin sur scène – mais surtout pas bio, « piquette dégoûtante sans sulfites » – Laurent Gerra convoque les stars pour apaiser les cœurs et fait revivre Nougarou, Salvador, Trenet en chansons… Un dessert sucré et poétique pour terminer une repas plutôt équilibré.

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Actuellement en tournée. A Paris (Casino de Paris) du 27 novembre au 4 janvier.

©DR

 
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