Traquez les mauvais élèves à Saint-Tropez. Lors du dernier conseil municipal, les élus ont longuement discuté de la gestion de l’enseigne.Saint-Tropez”. Un dossier sensible qui donne du fil à retordre à la municipalité au quotidien. “Nous devons contrôler et sanctionner les entreprises qui profitent de ce nom et qui utilisent ce nom pour tout et n’importe quoi.»s’irrite Christophe Coutal, adjoint en charge du dossier.
Pour réprimander les entreprises hors des sentiers battus et développer considérablement l’exploitation du nom commercial, la municipalité a confié, en 2023, la gestion de sa marque à une agence de marketing : Markeyters.
Grâce à cette assistance spécialisée, le conseil vote régulièrement des accords de concession d’usage de la marque afin d’encadrer ou réglementer juridiquement l’usage de cette dernière.
« Je vois qu’on rattrape les entreprises qui utilisent la marque, c’est très bien. Je me demandais si c’était la même chose pour la musique. Le rappeur Gims cite par exemple Saint-Tropez. C’est même le titre d’une de ses chansons… Est-ce que cela relève de la protection du nom ? » demande Fanny Briffa, conseillère d’opposition du groupe Frédéric Blua.
Une situation inédite pour Christophe Coutal qui n’a pas encore trouvé de solution pour cette catégorie. “Il faudrait en discuter avec nos avocats parce que c’est un dossier tellement vaste et compliqué. Pour le moment, nous nous concentrons sur la régularisation des entités », il admet. Selon le code de la propriété intellectuelle, il est possible de citer une marque dans une œuvre artistique si elle ne porte pas atteinte à l’honneur de ses propriétaires.
Négociations en cours
Autre problème évoqué lors de la séance : le vote d’un protocole d’accord entre la commune et la société de collecte des Baobabs. “En 2022, notre cabinet d’avocats a contacté cette entreprise qui produisait le « Baobab Saint-Tropez ». En septembre 2024, elle a lancé une action en déchéance contre la marque invoquée par la commune. Dans l’intérêt d’une conciliation amiable, un accord a été négocié. présente l’élu. L’entreprise s’engage alors à ne plus utiliser le nom comme marque sans l’accord de la municipalité. Désormais, “Saint-Tropez”sera enregistré comme emplacement “en caractères plus petits » sur les produits. Pour remplir l’usage du nom, elle «fournira également 50 bougies parfumées par an pendant trois ans ».
“C’est notre pire négociation mais nous étions trop vulnérables”, il murmure. Face à cette annonce, les opposants ont soulevé de potentiels nouveaux enjeux. “Ne craignez-vous pas que cela crée un précédent et que d’autres utilisateurs suivent cette approche ?questions Vérane Guérin.
Face à l’évolution du débat, le maire a décidé d’arrêter cette discussion : «Je préférerais que nous parlions ensemble lors d’une réunion privée. On parle ici de la survie de notre marque, c’est très légal et complexe. Si nous en révélons trop, nous pouvons attirer des personnes malveillantes… »