Les révélations se succèdent et font de plus en plus froid au tribunal correctionnel du Vaucluse. Alors que le procès pour viol de Mazan vient d’entrer dans sa dixième semaine, la victime présumée de l’affaire, Gisèle Pelicot, a été appelée à la barre pour témoigner. L’épouse de Dominique Pelicot, qui aurait été violée par des dizaines d’inconnus recrutés sur internet après avoir été droguée par son mari, a fait sombres confidences sur l’un des 50 coaccusés.
A la barre, la victime de 71 ans a révélé avoir déjà rencontré un de ses bourreaux présumés, un certain Simon M., aux alentours de Mazan. Parfois elle le croisait à la boulangerie, où l’homme de 51 ans s’est montré très courtois envers elle. “Il m’a toujours dit bonjour, toujours très poli”» a déclaré Gisèle Pelicot au tribunal, déconfite.
La majorité des coaccusés résidaient dans un rayon de 50 kilomètres autour de Mazan
Particulièrement choquante, cette révélation fait d’autant plus froid dans le dos qu’elle signifie que Gisèle Pelicot a côtoyé certains de ses violeursqui habitait tout près de chez lui. Selon Le Parisienla majorité des 50 coaccusés de Dominique Pelicot résidaient en effet dans un rayon de 50 kilomètres autour de Mazan. Certains habitaient même à quelques minutes de la maison Pelicot.
Et les suspects étaient si proches géographiquement que
certains se connaissaient. Depuis le début du procès, différents coaccusés ont révélé avoir déjà rencontré leurs compagnons de banc au quotidien. C’est notamment le cas de Patrice N., qui explique avoir “a grandi dans le même village» qu’un autre accusé. « Je buvais un apéritif chez son frère Christophe le soir de l’accident. C’est moi qui l’ai emmené chercher son fils sur le bord de la route », il s’est confié sur un drame survenu en 2016.
Un réseau autour de Dominique Pelicot ?
Joseph C. a reconnu avoir parlé à deux reprises avec un coaccusé et échangé 13 SMS avec un autre. Quant à Quentin H., deux de ses connaissances ont été en contact avec au moins 6 coaccusés.
« Le monde est petit, disons… », a commenté ce dernier devant le tribunal.
Aucun des 50 coaccusés de Dominique Pelicot n’explique ni la nature ni la raison de ces liens. C’est donc pour le moment
Il est impossible pour la police de conclure à l’existence d’un réseau, mais la possibilité existe. Pourquoi les bourreaux de Gisèle Pelicot apparaissent-ils tous dans les annuaires des uns et des autres ? Quelle était la nature de leurs échanges avant leur arrestation ? Le mystère demeure.