« Vivre cela en communauté est important » ou le phénomène joyeux des « viewing parties »

« Vivre cela en communauté est important » ou le phénomène joyeux des « viewing parties »
« Vivre cela en communauté est important » ou le phénomène joyeux des « viewing parties »

En deux ans, « Drag Race France » s’est imposée dans la culture populaire et audiovisuelle française. La saison 2, dont la qualité a été saluée à l’international, a été suivie sur France 2 et sur le site de France Télévisions par 11,2 millions de personnes, selon Médiamétrie. C’est 4 millions de plus que le premier. Une réussite d’image pour le service public mais aussi un événement fédérateur pour les personnes LGBTQIA+ et leurs sympathisants.

«C’était plus qu’un spectacle, c’était quelque chose qui descendait dans la rue. Nous avons vu une communauté et des alliés se rassembler. C’était mon rêve, un peu naïf, de rassembler les gens en s’amusant, en réfléchissant”, se réjouissait l’année dernière Raphaël Cioffi, auteur de cette adaptation française de la franchise américaine “RuPaul’s Drag Race”.

« Retrouvez les chiffres vus à la télé dans la vraie vie »

Un des effets du phénomène, que la production n’avait pas forcément anticipé, est la les soirées de visionnage, c’est-à-dire des visionnages collectifs d’épisodes, dans des bars ou autres lieux festifs, qui n’ont cessé de prospérer. A Lille, ils sont cinq cette année, contre deux pour les éditions précédentes. L’une d’elles aura lieu au Garage, un espace de coworking qui, en mode événementiel, peut accueillir jusqu’à 400 personnes.

«Ils m’ont proposé d’héberger un visualisation. La capacité d’accueil est plus grande que la plupart des autres soirées qui tournent autour de 150 ou 200 personnes. Cela me permet d’inviter deux personnes de Course de dragsters », explique la drag queen Stargirl à 20 minutes. Pour la première, elle accueillera ce vendredi l’icône parisienne Cookie Kunty et Alvilda, la gagnante en titre du « Drag Race Belgium ».

“Je pense que ce sera comme chaque année : nous allons voir de plus en plus de monde et d’enthousiasme au fil des épisodes”, prédit Stargirl. Les gens se reconnaîtront dans le casting et viendront les découvrir sur scène. Les familles LGBT et amicales aiment voir en vrai les personnages qu’elles voient à la télévision. »

« Comme avec mes amis, mais à 100 personnes »

Minima Gesté, figure de la scène drag française, la présentera visualisation seul. Ce vendredi, puis tous les samedis pour les épisodes suivants, elle attendra, comme les deux dernières années, son public à La Folie (Paris 19e).

« Mon objectif était de retrouver l’ambiance que j’avais avec mes amis il y a six ou sept ans où chaque semaine nous nous retrouvions pour regarder le nouvel épisode de la « Drag Race » américaine autour d’un apéritif. . Alors là, c’est pareil, mais avec 100 personnes, dit-elle. Pas question de regarder l’épisode d’un seul coup, on prendra le temps de faire une pause après le minichallenge, après le maxidechallenge ou après le runway pour discuter et chienne à propos de ce qui vient de se passer. »

« Je prends beaucoup de plaisir à « animer » ces soirées qui, pour moi, sont là pour réunir plusieurs types de personnes : les queers, les fans de Drag Race, les curieux qui ne connaissent ni drag ni drag. spectacle, et qui profitent de l’occasion pour découvrir tout ça…», résume Beauregard, qui organise son regarder la fête tous les vendredis – le premier, en compagnie de Soa de Muse, finaliste de la saison 1 – sur la péniche Sonic, à Lyon.

“Je ne serai pas intermittent du spectacle sans le spectacle”

Le programme a changé sa vie, même si elle n’y a pas (encore) participé. « Je ne ferais tout simplement pas partie du spectacle sans « Drag Race France ». Depuis l’arrivée du spectacle j’ai fait beaucoup plus de représentations qu’avant, que ce soit des enterrements de vie de jeune fille, des drag shows, des anniversaires… Je vais aussi fêter mon premier mariage d’un couple de lesbiennes qui m’a découvert lors d’une regardez la fête! », se réjouit-elle.

Kitty Space, candidate de la saison 2 de « Drag Race France », a décidé de lancer sa propre soirée, intitulée « Laissez-moi être RAMEN mes reines ». Elle le co-animera les dimanches à Wanted (Paris 19e) avec Madame Wasabi. “Nous sommes des drag queens asiatiques, il est important de montrer que nous existons, de montrer la diversité, parfois oubliée, dans le monde du drag et dans la société”, souligne-t-elle.

L’ex-participante n’aura pas un pincement au cœur au lancement des épisodes. Elle considère avant tout l’expérience comme quelque chose de « passionnant ». « Je partagerai des anecdotes sur ce que j’ai vécu lors du tournage de ma saison, je dirai ce que j’aurais fait si j’avais concouru à celle-ci… C’est toujours génial de découvrir une nouvelle saison, mais, quand on a participé, on n’a pas participé. Je n’ai pas le même regard que le public extérieur, et c’est ça qui est intéressant à raconter, même si je ne peux pas tout dévoiler. » Tous les candidats ont signé une clause de confidentialité avec Endemol, qui leur interdit les spoilers et les révélations de certains éléments confidentiels. Mais le monde du drag ne serait pas ce qu’il est s’il n’y avait pas de fréquents ragots à déchiffrer entre les lignes…

« Si vous venez seul, vous aurez des gens autour de vous avec qui discuter »

Edeha Noire, participante à la saison 3 de « Drag Race France » sera à la fois à l’écran et au Chromatique de Lyon. “Nous allons essayer de nourrir la curiosité des spectateurs et de proposer des moments uniques et singuliers avec évidemment mon ressenti et celui de mes sœurs de la saison que j’inviterai à chaque diffusion”, promet-elle.

fusion de regarder des soirées – il y en a une douzaine au menu rien qu’à Paris dans les semaines à venir – le public a l’embarras du choix. Si presque tous proposent également des performances de drag live, chacun a ses spécificités (options « meet and greet » pour rencontrer les artistes, jeux, DJ sets, etc.) mais tous les drag actes contactés ont mis en avant le côté expérience collective de leurs soirées. .

« Ce moment est important pour moi et pour la communauté car vous pouvez venir seul, vous aurez autour de vous des gens avec qui échanger et donner votre avis », précise Minima Gesté. « Quand, au fil des épisodes, les reines parlent de leurs expériences et traumatismes, ce sont de grands moments de sensibilisation et de prévention. Tout le monde est silencieux et se concentre sur ce qui se passe, note Stargirl. Vivre cela en communauté est beau et important. »

 
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