Le 4 octobre 2024, l’acteur et réalisateur français Michel Blanc est décédé à l’âge de 72 ans. Depuis l’annonce de son décès, les hommages ne cessent de se multiplier. La plupart viennent de ses anciens collègues du Splendid et de ses amis du 4ème arrondissement de Paris. Pourtant, parmi ces éloges unanimes, une voix dissonante est apparue, celle du compositeur René-Marc Bini.
Souvenirs d’une collaboration complexe
Compositeur de musiques de films depuis les années 1990, René-Marc Bini a collaboré avec Michel Blanc sur le tournage de Grosse Fatigue, comédie aujourd’hui qualifiée de «génial» du compositeur lui-même. Mais ce tournage ne s’est pas déroulé sans difficultés !
Dans une interview accordée à Cinézik, le compositeur a souligné le caractère désorganisé de Michel Blanc. Une caractéristique qui selon lui rendait leur collaboration compliquée : «Il ne savait pas du tout ce qu’il voulait, il passait son temps à me dire qu’il fallait que je fasse attention à la musique, parce que dans une comédie la musique est difficile, qu’on n’a pas le droit de faire quelque chose d’émotionnel , parce que ça casse la comédie» dit-il.
Une expérience à la fois chaotique et enrichissante
Pour autant, René-Marc Bini ne garde pas un souvenir amer de sa collaboration avec Michel Blanc. Dans son entretien, il a notamment déclaré : «Sa méfiance n’était pas une méfiance à mon égard, c’était par rapport à la musique, cela n’avait rien de personnel.”.
Le compositeur regrette seulement que leur travail n’ait pas été plus fluide : «C’est juste dommage de ne pas avancer main dans la main dans quelque chose. J’ai passé beaucoup de temps à imaginer des choses très différentes les unes des autres. Je lui ai même proposé un boléro espagnol qui a semblé lui plaire. Puis finalement je l’ai mis dans un tiroir »il a ajouté.
Mais malgré les difficultés qui ont marqué leur collaboration, René-Marc Bini reste admiratif de Michel Blanc, qu’il considère comme un être brillant et intelligent. Pour lui, travailler avec une telle personnalité était un honneur, même si ce n’était pas toujours facile. Le compositeur garde donc un souvenir mitigé de cette collaboration, entre appréciation et regret.