Invité de “Quotidien”, sur TMC, l’acteur s’est lancé dans un plaidoyer pour le “groupe”. Un terme qu’il oppose à l’égocentrisme et à la division, malheureusement tellement dans l’air du temps.
Par Emma Defaud
Publié le 26 avril 2024 à 14h30
Mis à jour le 26 avril 2024 à 17h14
EEn d’autres temps, on aurait parlé de « former une nation », de « corps social », de « vivre ensemble ». Omar Sy a choisi un autre mot, un mot qu’il « envie de remettre à la mode : le groupe ». Invité jeudi à Tous les jours (TMC) pour la sortie de son livre, Allez, parlons-en, co-écrit avec la journaliste Elsa Vigoureux, l’acteur s’est lancé dans un émouvant plaidoyer pour reconstruire la société. Contre la stigmatisation des communautés, contre l’individualisme, Omar Sy a tenu bon pendant plus de trois minutes et demie, le dos droit, les paumes ouvertes, sa sincérité dans les mains. « Chacun parle de soi, et on oublie le groupe. Ce qui veut dire que nous avons des individus qui se prétendent leaders et qui ne sont que des individus, souvent mégalomanes. En fait, un leader est celui qui prend soin du groupe. Aucun de ceux-ci ne parle du groupe. Ils parlent d’eux, de ce qui les blesse, de ce qui les dérange, de ce qui leur fait peur. Ils prétendent parler au nom du groupe, mais ils sont juste avec leurs propres névroses. Nous devons nous réveiller », il a dit.
L’œil d’Omar Sy brille plus fort, devient un peu liquide. La quatrième personnalité préférée des Français choisit toujours consciencieusement les sujets sur lesquels il s’exprime. La dernière fois, c’était en juillet pour demander “ une justice digne de ce nom » après la mort de Nahel M., tuée par un policier. “Quand quelque chose me touche, je le dis, avec qui je suis”dit-il dans Le Nouvel Observatoire cette semaine. Alors que le débat politique français s’enlise une nouvelle fois sur les thèmes de la sécurité et de l’autorité à l’approche des élections européennes, il nous raconte une autre histoire, et nous lui disons merci. “Je ne sais pas si la haine est une nouvelle valeur républicaine, mais je crois une chose : le vrai problème de la France est social”, dit-il dans son livre. Dimanche soir, il sera l’invité du JT de France 2. Sur la première chaîne, au même moment, Marion Maréchal prendra la parole.