la voix française de Son Goku, star des Geek Days à Brest

la voix française de Son Goku, star des Geek Days à Brest
la voix française de Son Goku, star des Geek Days à Brest

Que représente Dragon Ball dans votre vie et dans votre riche carrière ?

Brigitte Lecordier : « Pour moi, Dragon Ball, c’est la vie ! C’est beau, c’est une connexion incroyable que j’ai avec toutes les familles, parce que je suis entrée dans toutes les maisons, et je fais partie de la famille. Il faut qu’il y ait trois générations de téléspectateurs aujourd’hui, et c’est merveilleux de partager.»

Cette série a provoqué l’explosion des mangas et des séries d’animation en France. Quand vous l’avez découvert, comment l’avez-vous perçu ?

« Au début, nous ne savions pas du tout ce que c’était : nous l’avons découvert en même temps que les enfants ! Dans l’équipe, certains pensaient « trop bien », d’autres « c’est quoi ce truc ? ». J’ai eu la chance d’être invité au Japon pour rencontrer mon homologue japonais, car les Japonais ont vu que cela fonctionnait extrêmement bien en France. Chez nous, les « Seiyū », ces personnes qui fournissent la voix des héros, sont si importants qu’ils étaient persuadés que si ça marchait en France, c’était grâce à ma voix ! Là, j’ai compris que c’était un phénomène incroyable et international.

Mais dans un premier temps, ces animations japonaises ont suscité la polémique en France. Comment l’avez-vous vécu ?

« Pendant un temps, on m’a accusé de faire des enfants des dégénérés, qui deviendraient des « tueurs en série » ! Et aujourd’hui, on voit cette communauté, lors de conventions comme les Geek Days, si bienveillante, si magnifique. Mais à l’époque, c’était dur pour moi. Parce que j’étais marginalisé dans mon travail. Pendant un moment, il y avait des chaînes qui ne fonctionnaient pas avec moi. Et cela arrive encore. Parce que j’ai réalisé des « œuvres japonaises ».

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Samedi et dimanche, la file d’attente était toujours pleine, aux Geek Days de Brest, pour obtenir une dédicace de la comédienne. (Photo Le Télégramme/Pierre Chapin)

Au final, pourquoi Dragon Ball a-t-il si bien fonctionné ? Qu’y a-t-il de si universel chez Son Goku ?

« Parce que c’est un personnage qui grandit en même temps que les enfants : ils découvrent la vie en même temps que lui, éprouvent les mêmes sentiments. Au début, on découvre un petit bonhomme. On ne sait pas si c’est un singe, un enfant, un petit garçon… Et je ne le savais pas moi-même, en jouant ! Alors, je lui ai donné une identité. Et nous avons grandi ensemble. Et puis, Toriyama (l’auteur) a su le faire grandir, lui faire vivre sans cesse de nouvelles aventures, découvrir le monde et avoir de belles valeurs : la solidarité, le travail, la paix, l’écologie… Dragon Ball, finalement, c’est un conte initiatique.

Ces derniers mois, vous êtes devenus la voix en France des acteurs alarmés par la concurrence de l’intelligence artificielle (IA). Où se situe votre inquiétude ?

« Nous ne sommes pas contre l’IA en général. Mais ils doivent rester des outils, et en aucun cas l’IA ne doit remplacer un artiste. Nous aimerions que cela soit légiféré, réglementé et qu’il y ait une traçabilité. Parce que l’IA peut nous faire dire n’importe quoi. Et tout dans l’IA est généré par le vol. Le vol de nos voix, de tout ce que les artistes ont fait jusqu’à présent. Aujourd’hui, il existe déjà des livres audio et des doublages réalisés avec l’IA. Et ce qui me dérange le plus, c’est que ces produits sont destinés aux enfants. Et je me dis, c’est comme donner de la merde à manger aux enfants et espérer qu’ils grandissent bien.

 
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