Entretien. Marie-Sophie Lacarrau parle des marchés, « les derniers lieux où l’on prend le temps de se parler »

Entretien. Marie-Sophie Lacarrau parle des marchés, « les derniers lieux où l’on prend le temps de se parler »
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Par Anne-Laure Petit-Hénon
Publié le

23 avril 24 à 18h38

Dinan, Revel, Thann ou encore Hauteville. Dans l’une de ces villes se trouve le futur gagnant de l’opération 13h TF1, votre plus beau marché.

Au lendemain de l’annonce de la liste des 24 marchés encore en lice, le présentateur du JT, Marie-Sophie Lacarrau, se confie à- sur la septième édition de cette opération. C’est aussi l’occasion de partager vos souvenirs de marché.

«Quand un marché veut gagner, c’est impressionnant l’énergie qu’il peut développer»

Nouvelles: Cette année, c’est la septième édition de Votre Plus Beau Marché. Faisons le point : qu’est-ce qui a changé depuis le début et quels en sont les marqueurs ?

Marie-Sophie Lacarrau : Ce qui n’a pas changé, c’est qu’il existe toujours 24 marchés concurrents, un marché pour chaque ancienne région. Ce qui nous anime pour ce concours, c’est toujours la passion de nos terroirs, mettant en valeur ces lieux agréables que sont nos marchés et nos producteurs qui travaillent dur.
Mais maintenant, le rythme est un peu différent. Nous avons voulu resserrer cette compétition : nous avons arrêté une première fois les votes avant de passer à une finale à 10.
En arrivant au JT de 13 heures, j’ai installé le super jury composé de trois personnalités (différentes chaque année) et de trois téléspectateurs, qui postulent par visio. Et ce jury choisit un favori, en plus du grand gagnant.

Votre plus beau marché mobilise beaucoup de téléspectateurs en termes de votes.

MS.L. : L’année dernière, c’était un record absolu avec 9,5 millions de voix, ce qui est considérable. Et ce qui est impressionnant, c’est la façon dont les municipalités et les organisateurs s’emparent également de cette compétition et se mobilisent davantage année après année.
Dans certaines villes, on installe même des QR codes dans les toilettes pour inciter les gens à voter ! D’autres organisateurs confectionnent des t-shirts, des flyers… Quand un marché veut gagner, c’est impressionnant l’énergie qu’il peut développer.

Selon vous, pourquoi l’opération Votre Plus Beau Marché fonctionne-t-elle toujours aussi bien ?

MS.L. : Cette année, c’est la première fois qu’il y a autant de nouveaux participants avec 18 nouveaux marchés sur 24. Cela montre tout l’enthousiasme et l’envie de gagner qui apporte des bénéfices incroyables. Gagner Votre plus belle affaire est de gagner un label et le message commence à passer.
Cela prend des proportions folles et c’est passionnant. Il y a un côté passionnant et passionné dans cette opération. En fait, je pense que nous sommes profondément amoureux des bons produits de notre pays et nous allons sur les marchés pour trouver ces bons produits et parce que nous aimons nos producteurs.

« Le marché est le dernier endroit où l’on prend le temps de se parler »

Que représente le marché pour vous ?

MS.L. : Le marché, selon moi, est le dernier endroit où l’on prend le temps de se parler. On arrive avec notre panier, avec notre liste de courses et on se laisse emporter, on repart avec des choses complètement différentes. On écoute les conseils des traders, on se donne des nouvelles et je trouve ça très agréable.
C’est définitivement une ambiance différente qui, je pense, transparaît dans nos reportages. L’attachement au marché est l’attachement aux bonnes valeurs positives de bien-être et de partage.

Et vous, qu’est-ce qui vous plaît dans ce rendez-vous à Votre Plus Beau Marché ?

MS.L. : J’aime découvrir de nouveaux endroits, car il existe des milliers de marchés que l’on ne connaît pas. Au point même que l’on reçoit des lettres de téléspectateurs qui disent attendre les résultats des votes pour choisir leur lieu de vacances ! Nos marchés se déroulent aussi souvent dans de très beaux endroits, dans des cadres privilégiés et c’est notre patrimoine qui est mis en valeur dans ce concours.
J’aime aussi les personnages qu’on y retrouve : c’est un endroit très vivant, où l’on vous demande d’acheter ces fraises ou ces pommes. Ce sont des gens passionnés qui parlent avec beaucoup d’amour de leurs produits.

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Défendre son marché et ses produits locaux, c’est aussi être fier de ses racines ?

MS.L. : Oui, j’en suis convaincu et ce que j’aime dans ce concours, c’est que vous pouvez voter pour le marché de vos racines, mais aussi celui de vos vacances, celui de votre enfance, celui pour lequel vous avez un immense coup de cœur… Tellement raisons qui peuvent justifier le vote du peuple.

Nous constatons que d’année en année, depuis votre arrivée à la présentation de 13 heures, le marché Midi-Pyrénées monte dans le classement. C’est un peu chauvinisme, n’est-ce pas ?

MS.L. : C’est une consigne que nous transmettons à nos correspondants régionaux : défendez votre marché bec et ongles ! Là, il n’est plus question d’objectivité. C’est un rapport où nous sommes ouvertement chauvins et nous le revendiquons !

Existe-t-il un véritable « marché français », selon vous ?

MS.L. : Ce que j’aime, ce sont les marchés qui sont sous les halles. Je viens du Sud-Ouest et il y a là-bas beaucoup de salles médiévales en bois, en pierre… J’aime la déco ancienne, très authentique.

Avez-vous un souvenir particulier avec un marché ?

MS.L. : C’est le marché de ma ville natale, Villefranche-de-Rouergue, en Aveyron. Il y avait un jour de marché hebdomadaire. Mais en été, il y a tout un tas d’activités. Je me souviens, enfant, que je vendais sur le stand d’une de mes tantes. C’était mon petit plaisir. J’y suis allé tôt le matin pour tout installer, j’ai fait tourner la caisse… J’ai adoré. Elle vendait des gadgets, son magasin était à une rue de là, mais elle avait un stand au marché et j’étais au milieu des fruits et légumes.

Quand vous rentrez du marché, qu’y a-t-il dans votre panier ?

MS.L. : Je suis très « produits de saison », donc en ce moment il y a des asperges, des fraises. Mais j’attends avec impatience les fruits d’été, qui me manquent en hiver : abricots, cerises… J’adore aussi les nectarines !
Je prends souvent du fromage aussi, plutôt coulant ! Je passe toujours par le stand de fromages.
Et c’est vrai que je suis très friande de canard, j’en mange un peu de toutes les manières : magret de canard, confit, foie gras…
Et puis je pense aussi à l’Aveyron et aux produits du terroir : la barquette d’aligot, le farçous… Des produits très aveyronnais.

« La vie régionale, c’est mon quotidien »

L’ADN de 13h, c’est la France de nos régions. Est-il encore indispensable de regarder l’actualité sous cet angle local ?

MS.L. : C’est absolument essentiel. Pour moi, l’information a trois missions : informer bien sûr, mais aussi accompagner les téléspectateurs dans leur quotidien, en commençant par les régions, et si possible sourire un peu et quand on peut – parce qu’on en a vraiment besoin.
Le prisme des territoires est essentiel pour parler au plus grand nombre et s’y retrouver. L’actualité est un journal miroir, le téléspectateur doit se sentir concerné, que cela lui parle, que c’est son quotidien. On ne commence pas par des décisions qui viennent d’en haut, on part d’en bas avec ceux qui les vivent, ces décisions.

C’est la quatrième saison que vous présentez à 13 heures après avoir succédé à Jean-Pierre Pernaut. Comment respectez-vous son héritage ? Et comment insufflez-vous également votre personnalité ?

MS.L. : Je n’ai aucun problème avec la ligne de 13 heures. Quand on regarde mon parcours, j’ai débuté à France 3 Midi-Pyrénées : la vie en région, c’est mon quotidien. Aujourd’hui je suis à Paris, mais il y a neuf ans, j’étais dans un village de 1 000 habitants dans la campagne toulousaine et je tiens à le souligner.
Quant aux nouveautés, elles me viennent naturellement : l’actualité est une matière vivante, qui évolue en fonction de la société et donc c’est à moi de la faire évoluer. Ce que j’ai essayé d’apporter, par exemple, c’est le journalisme de solutions : aborder les sujets par la solution plutôt que par le problème, pour que le plus grand nombre puisse en bénéficier.
C’est mettre du positif sans être angélique – et c’est tout le sens de « 13h à vos côtés » avec Thierry Coiffier. En deux saisons, il est devenu un événement aussi fort que Vos plus beau marche ou SOS Villages, qui marquent depuis des années.

Cette année, Revel représente votre région Midi-Pyrénées. La dernière fois qu’il a concouru, en 2022, il avait terminé en cinquième position. Est-ce son année pour gagner ?

MS.L. : Peut-être, je ne sais pas (rires). Nous n’en sommes qu’au début du concours, seuls deux candidats ont été dévoilés et Revel a toutes ses chances, mais comme beaucoup d’autres.
Il arrive qu’après un rapport, j’aie envie de voter pour celui-ci ou pour celui-là, et c’est ça qui est génial. Que le meilleur gagne et que tout le monde soit content !

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