Décès de Didier Roustan, l'éternel romantique du foot à la télévision

Décès de Didier Roustan, l'éternel romantique du foot à la télévision
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Le journaliste sportif, commentateur emblématique du football au sein de l'émission Téléfoot puis sur Canal+, Antenne 2 et la chaîne L'Equipe, est décédé subitement.

Dans un message posté sur son compte X (ex-Twitter), David Lisnard, maire de Cannes, a annoncé ce mercredi 11 septembre le décès du journaliste Didier Roustan, à l'âge de 66 ans. « J’ai appris avec émotion le décès de Didier Roustan. Joueur cannois passionné, attaché aux Rouge et Blanc, il aimait le football, avant tout le beau jeu et les belles histoires. Il avait inventé un nouveau langage télévisuel autour du ballon rond, empli d’esprit positif et de poésie. »

Selon L'Equipe, le journaliste est décédé subitement dans la nuit de mardi à mercredi après plusieurs semaines de lutte contre la maladie. Didier Roustan a été emporté par un cancer fulgurant du foie. Figure de la Chaîne L'Equipe depuis 1999, il avait auparavant travaillé dans les rédactions sportives de TF1 et Canal+, où il était devenu le présentateur emblématique d'émissions telles que Téléfoot et Mag Max.

La folie du football

Au fil de sa carrière, Didier Roustan est devenu une figure médiatique incontournable du football français. Sa grande silhouette longiligne arpente les terrains de football du monde entier pendant près de quarante ans. Didier Roustan aimait le football au plus profond de lui-même. Amoureux du jeu et de ses acteurs, le natif de Cannes était guidé par une passion qui l'a d'abord conduit comme joueur sous le maillot de l'AS Cannes avant de devenir journaliste. Son regard sombre empreint de poésie et de bienveillance, ses analyses pertinentes et ses critiques parfois sans concession lui ont valu une forte popularité auprès des supporters.

Né en 1957 à Brazzaville (Congo) en Afrique Equatoriale Française, c'est sur la Côte d'Azur que grandit le jeune Roustan, fils d'un père employé du Fonds Monétaire International et d'une mère journaliste. Très tôt, le turbulent gamin ne pense qu'au football. « J'ai dormi avec mon ballon »il le racontera dans le premier tome de son autobiographie Puzzle, paru en 2023. Adolescent, Didier Roustan portait le maillot rayé blanc et rouge de l'AS Cannes, où sa famille s'était installée et où il s'asseyait souvent sur la balustrade du stade des Hespérides.

A seize ans, il s’entraîne avec les professionnels du club mais le sélectionneur le met rapidement sur la touche en raison de son comportement indiscipliné et parfois insolent. Le gamin a du caractère et possède déjà une vision très personnelle du jeu. Fou des dribbles du roi Pelé, son idole, il remplit ses cahiers d’école de commentaires sur les matchs de la Coupe du monde 1970 au Mexique, qu’il écoute à la radio. En 1974, le jeune Didier vénère le génie de Johan Cruyff, surnommé le « Hollandais volant », magnifique perdant de la Coupe du monde face au Kaiser Franz Beckenbauer. Bac en poche, Didier Roustan a déjà tiré un trait sur une carrière de footballeur lorsqu’il s’installe à Paris et décroche un stage chez TF1.

Pillar of Téléfoot

Arrivé sur la pointe des pieds à la rédaction au milieu des années 70, il se fait rapidement remarquer pour ses idées originales. « J'aimais sortir et jouer au football. Je n'avais pas de grandes ambitions. » La patte Roustan va se forger en douceur au fil des reportages qui lui sont confiés. Didier observe et apprend quotidiennement aux côtés de Pierre Cangioni, Christian Quidet, Daniel Pautrat, Georges Dominique et Jean Raynal, qui le prend sous son aile, au sein d'une équipe éditoriale formée par Georges de Caunes, le patron. « Raynal m'a emmené au bowling, à la Fête de l'Humanité, voir des spectacles de Ferré et de Reggiani, m'a encouragé à lire de grands poètes, à écouter Brel et Ferrat… » Roustan confiera plus tard, profondément affecté par la mort de son ami en 2015.

Au milieu des costumes-cravates de rigueur à l’époque, son style surprend. Et séduit. En 1976, la première chaîne lance Téléfoot, émission dont Didier Roustan devient l’un des piliers avant d’en prendre la direction de 1986 à 1989. Créateur libre, Roustan inspire ses confrères de l’audiovisuel au-delà du monde du football. Toujours d’actualité, le journaliste ose ce que nul autre n’a tenté jusqu’alors : il habille des joueurs professionnels en Lucky Luke ou en Zorro, et les met en scène dans des reportages scénarisés originaux. Cette imagination débordante le conduit jusqu’à Canal+ où il présente Mag Max avant qu’Antenne 2 ne le recrute. Didier Roustan cultive sa différence lors des commentaires de matchs en direct, au sein du duo qu’il forme avec l’ancien entraîneur Michel Hidalgo, un homme et un technicien pour lesquels il voue une réelle admiration. « Les années Michel, c’était ma génération », écrit-il.

Eternel admirateur des joueurs et empreint d'idéalisme, Didier Roustan quitte le journalisme au milieu des années 90 pour fonder l'Association Internationale des Joueurs Professionnels (AIFP), premier syndicat mondial de footballeurs. Parmi ses soutiens figuraient Diego Maradona et Eric Cantona.


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