Une rentrée à ne pas oublier, Catherine Ribeiro, Toumani Diabaté et Hasna El Becharia

Une rentrée à ne pas oublier, Catherine Ribeiro, Toumani Diabaté et Hasna El Becharia
Une rentrée à ne pas oublier, Catherine Ribeiro, Toumani Diabaté et Hasna El Becharia

Pas très réjouissant pour une rentrée scolaire ? Le contraire serait pire. Oublier ces trois artistes disparus récemment et entourés d’une aura incroyable serait pour nous un sacrilège.

Il n’y a pas que dans le monde du cinéma que l’on est touché. Moins médiatisées que la mort d’un Delon, mais ô combien fondamentales dans le domaine musical, ces trois morts qui se succèdent depuis le mois de mai, nous rappellent que lorsque l’on perd un artiste, c’est une part de notre humanité dans ce qu’elle a de plus beau qui s’envole avec eux. Séraphins et chérubins s’amuseront dans les cieux avec ces trois-là dans des bacchanales qui feront pleurer Monseigneur Lefebvre. Le 1er mai 2024, Hasna El Becharia s’éteignait. Surnommée la rockeuse du désert, elle était née le 28 juin 1950 à Colomb – Béchar en Algérie. Féministe dans un pays machiste, elle fut la première femme à jouer du Guembri contre vents et marées, cette guitare à trois cordes tendues sur une peau de chameau. Instrument réservé aux hommes que l’on retrouve dans la musique Diwane aussi appelée Gnaoua au Maroc. Son chant au timbre étrange exalte ce style appelant à la transe et aux incantations mystiques. Album recommandé : « Hasna ».

Hasna El Becharia, une féministe en Algérie
Photo : Wikimedia Commons

Toumani Diabaté le Hendrix de la kora

Chronologiquement, le 19 juillet, c’est Toumani Diabaté qui nous quittait. Maître de la Kora, né au Mali à Bamako le 10 août 1965, héritier d’une ascendance prestigieuse dans l’art difficile de cet instrument de 21 cordes attachées à cette énorme caisse de résonance qu’est la calebasse, Toumani Diabaté était le Hendrix et le Paco de Lucia de la Kora. Avec une dextérité phénoménale, il emmenait l’auditeur à travers le son de cette harpe-luth ouest-africaine, à rêver de grands espaces vierges oubliés des Data Centers. Il faudrait au moins le temps libre de Gérard Larcher pour pouvoir accorder correctement une kora. Toumani Diabaté, descendant d’une famille de koristes et de griots, avait porté ses arpèges magiques au firmament du genre, tout en collaborant avec des personnalités telles que Ry Cooder, Ali Farka Touré ou Matthieu Chedid. Album recommandé : « Les Variations Mandé ».

Toumani Diabaté, grand maître de la Kora
Wikimedia Commons

Ribeiro, liberté totale de création

La dernière de cette liste de morts est une figure française. Catherine Ribeiro, décédée le 22 août à l’âge de 82 ans. Elle ne parlera pas aux fans de Taylor Swift et pourtant, cette rebelle que l’on voyait sur la photo iconique de Salut les Copains en 1966, n’a rien fait comme les autres. Se démarquant de la vague un peu bête des yé-yé, Ribeiro a sorti des albums de free-rock avec des compagnons qui ne se contentaient pas de renifler de la camomille. Liberté totale de création avec des instruments inventés, comme le cosmophone, sur des vers révolutionnaires et perchés, Catherine Ribeiro a été la grande poète de la liberté des seventies. Album recommandé : « Le Rat Débile et l’Homme des Champs ».

 
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