Françoise Souchon, l’épouse discrète qui a traversé toutes les tempêtes

Françoise Souchon, l’épouse discrète qui a traversé toutes les tempêtes
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Elle l’aimait quand il n’était qu’un peintre en bâtiment et traversa avec lui les tumultes qu’apporte malgré lui le succès. Mariée à Alain Souchon depuis 1970, Françoise est son « centre solide », comme il le confie dans l’autobiographie Alain Souchon, la vie est théâtre et souvenirs.

Les règles ont été fixées entre eux dès le début. Alain Souchon a sa vie de chanteur, d’idole de la jeunesse ; elle garde son anonymat. Depuis cinquante-trois ans, tous deux ne s’en écartent pas. Rares sont les sorties officielles lors desquelles ils s’exposent, les photos de gala. L’interprète de Foule sentimentale n’a jamais cessé de le dire : Françoise, sa femme, ne veut pas qu’il parle d’elle dans les médias. Sa « Bellote », comme il l’appelle, préfère l’accompagner dans l’ombre et préserver leur vie privée. Véritable repère dans le tourbillon de la célébrité, elle lui donne deux enfants, Pierre et Charles, et lui assure une stabilité tout au long de sa carrière.

Dans sa biographie Alain Souchon, La vie est théâtre et souvenirs, publié le 11 avril aux Éditions l’Archipel, l’artiste de 79 ans raconte sa rencontre avec le grand amour de sa vie. Et tout n’était pas gagné pour ce rêveur alangui, plus doué pour jouer de la guitare que pour draguer les filles. Sous la plume de Jean-Dominique Brierre, on découvre un chanteur gêné dans sa jeunesse et peu séduisant. «Pour moi, c’était un mystère», dit-il à propos des femmes. En plus de ses quelques tentatives de séduction, adolescent, il préférait être « laissé tranquille ». « Je me souviens très bien de ces aspirations : tranquillité dans la nature, évasion dans la solitude. La vie était trop compliquée. Du moins, jusqu’à ce que ses yeux croisent ceux de sa jeune Françoise, un soir de fin d’été.

« Un petit air de vieille France »

Alain et Françoise Souchon au 6ème gala caritatif Ifrad contre la maladie d’Alzheimer à l’Opéra-Comique de Paris.
Bertrand Rindoff Petroff / Getty Images

En mai 1968, Alain Souchon a vingt-quatre ans. Il observe de loin les grandes révolutions, préférant écrire des chansons et gagner un peu d’argent en rénovant des appartements. Chaque été, il se rend dans sa maison familiale à Cour-Cheverny, dans le Loir-et-Cher, où il « côtoie toujours les paysans mais fréquente aussi la jeunesse dorée de la région ». Guitare à la main, il est souvent invité à des soirées, durant lesquelles il chante devant son premier public. Un soir de septembre, à la fin de l’été, alors qu’il organisait une fête chez une famille du coin, il rencontra Françoise Villechevrolle, une jeune fille à l’élégance « un peu vieille France : mocassins, pantalons en velours milleraies et Shetland jaune ». .»

Brune, cheveux courts, look triste comme Jeanne Moreau, Françoise vit à Paris avec sa mère, près du jardin du Luxembourg. À l’époque, celle qui se destinait à devenir architecte entame enfin des études de biologie avec pour objectif de devenir pharmacienne. Tout chez elle impressionne le jeune Souchon : sa beauté, certes, mais aussi son intelligence. “J’ai eu de la chance de ne pas avoir rencontré d’idiot”, a-t-il déclaré en 1999 auExprimer . Pour la séduire, il s’assoit à côté d’elle et essaie de la faire rire. « Ce qui l’a attiré chez moi, c’est sans doute mon côté bohème, confie-t-il dans sa biographie. J’étais comme je l’ai toujours été, entre deux eaux. J’aimais le décorum de la bourgeoisie, les jolies maisons, la politesse. J’aimais la religion sans être religieux, et en même temps j’aimais les conneries de ceux qui disaient que le monde allait mal. Pendant plus d’un an, ils se sont vus « de loin », flirtant à quelques reprises dans le Quartier Latin. Dans le documentaire Alain Souchon, le chanteur d’à côté, de Laurent Thessier (2008), Françoise dira ces rares mots : « Je n’avais jamais rencontré quelqu’un comme ça. Aussi drôle et avec cette profondeur.

Un mariage et deux enfants

Alain Souchon et ses fils, Charles (Ours) et Pierre à la Salle Pleyel en janvier 2017.
Getty Images

Fin 1969, le chanteur et sa « Bellote » (dérivé de « mignonnette ») emménagent ensemble dans une garçonnière du 15e appartement à Paris. Un an plus tard, en novembre, ils se marient à Montils, village du Loir-et-Cher. « C’est moi qui ai eu l’idée, de la garder. Au début, j’étais le plus amoureux et j’avais peur qu’elle parte avec quelqu’un d’autre”, poursuit-il pour Jean-Dominique Brierre. Françoise étant issue d’une famille plutôt pieuse (sa mère faisait du catéchisme), Alain Souchon « sentait que son avenir était de se marier et d’avoir des enfants ». Leur union a lieu dans une petite église de campagne ; elle dans une robe de style hippie, lui dans un costume de velours noir. En 1972 naît leur premier fils, Pierre Souchon, aujourd’hui âgé de 51 ans. Un prénom symbolique puisqu’il reprend celui du père d’Alain, Pierre Kienast. Six ans plus tard, son petit frère, Charles, 46 ans, vient au monde.

Entre ces deux naissances, Françoise continue de porter son mari pour qu’il réalise ses rêves et puisse vivre de sa musique et de sa poésie. Elle écoute ses brouillons, « le rassure et le conseille ». Surtout, c’est elle qui rapporte l’argent à la maison, alors qu’il tente en vain de réussir sa vie. En 1973, suite à sa rencontre et sa collaboration décisive avec Laurent Voulzy, Alain Souchon connaît enfin son premier succès avec le titre j’ai dix ans. Il a maintenant 29 ans. Entre son nouveau statut de père et d’étoile montante de la chanson, sa femme devient pour lui une référence. « Avec (elle), je reviens à quelque chose de structurant (…) Comme elle travaille, il ne faut pas se coucher tard. Même si je suis vague, elle a une détermination et une volonté farouches. Elle est bien plus bâtie que moi. J’aime la façon dont il organise la vie quotidienne.

Le printemps de l’infidélité

Alain Souchon et Isabelle Adjani au Festival de Cannes en 1983.
ABACA

Alain Souchon a néanmoins commis quelques écarts. Objet de désir de toute une génération de femmes, celle qui « chante un baiser » en 1999 n’a pas pu résister à la tentation des groupies. En tant que chanteur, « nous sommes très demandés. Après le concert, vous retournez à l’hôtel. Une voiture vous suit, une fille en descend. Elle se jette sur toi, veut venir dans ta chambre, se donne à toi, murmure-t-il. Alain Souchon, La vie est théâtre et souvenirs. Dans ce tourbillon, il n’y a pas que des aventures d’un soir. Et Françoise doit alors composer avec l’idylle naissante entre son mari et une certaine Isabelle Adjani. Alors qu’au début des années 1980, le chanteur s’essaye au cinéma (il réalise au total 8 films) et apparaît dans le film Tout le feu, toutes les flammes de Jean-Paul Rappeneau. C’est là qu’il rencontre la jeune actrice. « Elle était très, très belle et très, très compliquée. Comme moi, elle trouvait que les relations humaines – parler avec les autres, se dire des choses vraies – n’étaient pas faciles. Son malheur m’a touché. Leur mariage a duré deux ans. Mais bien que pris entre deux femmes, Alain Souchon ne quittera jamais Françoise. Y a-t-elle pensé ? L’artiste n’y répond pas mais utilise cette allégorie : « Par mauvais temps, quand le bateau va quelque part, il y a tellement de vent, on affole toutes les voiles et on les amarre. »

Lire aussi“Elle était très belle et très, très compliquée” : Alain Souchon revient sur son histoire d’amour avec Isabelle Adjani

Car en cinquante-trois ans, des tempêtes ont évidemment traversé le couple Souchon, mais les rafales n’ont jamais suffi à les amener à terre. Françoise représente son « centre solide », dit-il ; avant tout, elle est la mère de ses deux enfants. Alain Souchon est également très proche de ses fils, avec qui il partage la même passion. En effet, tous deux ont suivi ses traces dans la musique : Pierre est auteur-compositeur, notamment pour son père et a monté un groupe avec l’aîné de Laurent Voulzy, baptisé Les Cherche midi. Charles, dit Ours, également chanteur, a sorti 4 albums et a notamment collaboré avec Lily Allen. Quant au père, il continue de se produire. Parmi les artistes les plus récompensés aux Victoires de la Musique, son 15ème album, Âme quinquagénairepublié en 2019, a été très bien accueilli par la critique.

Outre les rendez-vous qu’il honore, il mène désormais une vie plus tranquille avec Françoise, appréciant tous deux de passer du temps dans les différentes maisons qu’ils possèdent. L’un est situé dans le Loir-et-Cher, où ils sont basés depuis plusieurs années, deux autres sont dans les Alpes et en Bretagne, où ils se rendent plusieurs fois par an. Le couple possède également un appartement à Paris, acquis en 1978 : un immense 200 m2 rue Notre-Dame-des-Champs. Avec Françoise, ils aiment l’ambiance surannée qui y règne. Sa décoration se compose de meubles anciens, de papiers peints originaux et d’une cheminée « grotesque ». « À la maison, c’est démodé », avoue-t-il. J’aime les ambiances traditionnelles où l’on ne voit rien. Quand on vit dans des meubles qui sont là depuis cent ans, on ne se montre pas. Là, entouré de Françoise et de tous ses meubles anciens, c’est comme si lui aussi avait conservé une partie de son anonymat avec elle.

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