« Dans la vie, il faut décider soit d’être heureux, soit d’avoir raison. Vous ne pouvez pas avoir les deux » – .

« Dans la vie, il faut décider soit d’être heureux, soit d’avoir raison. Vous ne pouvez pas avoir les deux » – .
Descriptive text here

En janvier dernier, Guillaume Canet a participé aux Rendez-vous Unifrance, où nous l’avons rencontré pour évoquer ce rôle de miroir et la méthode de travail très particulière de Brizé. A cette occasion, l’acteur et réalisateur nous a confié travailler sur l’écriture de son nouveau film. Ce qui ne sera pas le résultat deAstérix : L’Empire du Milieu, sorti il ​​y a un an et qui a finalement enregistré 4,6 millions d’entrées en France. Un semi-échec… “C’est bien d’en avoir fait un…”sourit Canet.

Notre avis sur « Hors saison »

Stéphane Brizé est connu pour mélanger fiction et réalité dans ses films. Là aussi, il joue un peu avec ça en utilisant votre image. A-t-il beaucoup utilisé Guillaume Canet pour écrire ce personnage ?

Certainement pas. Il a écrit le film sans penser à moi, avant même de me le proposer. Il a écrit ce rôle d’acteur peut-être pour Vincent Lindon ou d’autres acteurs. Je ne sais pas…

Mais quelle part de vous-même avez-vous mis dans ce personnage, qui vous ressemble encore un peu ?

Ce que je peux sentir proche de moi, c’est par exemple mon comportement avec les gens qui viennent vers moi et me demandent des autographes ou des selfies à des moments qui ne sont pas forcément les bons… Cela arrive souvent. C’est vrai que je réagis toujours un peu comme ça. Quand je l’ai lu, j’ai aimé le personnage, car je l’ai trouvé respectueux, sympathique et pas désagréable. J’avais l’impression que c’était comme moi, parce que ce n’est pas toujours facile de dire non à quelqu’un quand ce n’est pas le bon moment… Il y a aussi de la sensibilité dans cette histoire avec cette femme. Une manière, peut-être, de ne pas toujours garder un bon souvenir du passé, des choses qu’on a pu dire, sans se rendre compte qu’on a pu blesser. Mais avec cette envie, tout de même, de ne pas s’entêter et d’accepter de faire un petit travail sur soi. Ce personnage se trouve à un moment de sa vie où il souffre de ne pas être très heureux. Il se rend compte qu’il a peut-être été très dur avec cette femme, sans s’en rendre compte, à une époque de sa vie où tout allait bien pour lui. Il a beaucoup réfléchi à son parcours, à sa notoriété… Il y a une sensibilité dans ce personnage qui pourrait me rapprocher. Mais ce n’est pas ma vie ou quoi que ce soit…

mouette

Je me retrouve dans cette façon de ne pas toujours garder un bon souvenir du passé, des choses qu’on a pu dire sans se rendre compte qu’on a pu blesser.

Comme dans ton film Rock n Roll en 2016, vous jouez pas mal avec votre image dans le film. Avez-vous ajouté des petites choses personnelles ? Quand Mathieu compare la taille des scénarios avant de choisir celui qu’il va lire par exemple, cela sent la vraie vie…

C’est moi qui ai ajouté ça dans la scène, parce que ça m’a fait rire. Cela nous est tous arrivé en tant qu’acteurs… Quand on a plusieurs scénarios à lire et qu’on n’est pas très motivé, on ne va pas forcément commencer par celui qui fait 600 pages…

Stéphane Brizé : « Je ne veux pas devenir la caricature du réalisateur de gauche »

Le film évoque également la peur panique de votre personnage face au théâtre. On dit parfois qu’il existe un sentiment d’infériorité chez les acteurs de cinéma par rapport aux acteurs de théâtre. Vous avez fait du théâtre il y a longtemps. Est-ce que ça te manque?

Personnellement, je n’ai jamais ressenti de sentiment d’infériorité par rapport aux acteurs de théâtre, car jouer au cinéma n’est pas non plus facile. Au théâtre, on peut recommencer tous les soirs. Au cinéma, on peut recommencer deux ou trois prises, puis c’est fini. Nous ne vous donnerons pas une autre chance. Mais j’adorais jouer au théâtre. Mon père spirituel, Jean Rochefort, me disait toujours : « Chonchon, attends avant de rejouer au théâtre. Attendez d’être vieux et ridé. Jouez dans des films tant que vous avez une belle peau et que vous ne ressemblez pas à une vieille croûte. J’ai suivi ses conseils, mais cela me manque. J’ai vraiment, vraiment envie de jouer au théâtre. Mais c’est vrai que c’est terrifiant de se retrouver sur scène devant je ne sais combien de personnes, chaque soir, avec la peur de se perdre… Et en même temps, c’est une montée d’adrénaline complètement folle. Ce qui me manque, c’est cette adrénaline. Quand vous terminez une représentation le soir, vous ne pouvez pas dormir avant 3 ou 4 heures du matin, car vous êtes surchargé par l’adrénaline que vous avez reçue du public. C’est une vie un peu à part du théâtre. Quand vous jouez sur scène, vous vous couchez très tard. Tu as souvent des amis qui viennent te voir, tu vas dîner avec eux, tu ne rentres pas avant 3-4 heures du matin. Je ne me vois pas finir le théâtre à 3 heures du matin et me lever à 7 heures pour prendre mes six- ans à l’école et retour. Je vais attendre qu’ils soient plus âgés, que je sois un peu plus âgé. Après, je pourrai avoir un petit studio à côté du théâtre et dormir le matin, tranquillement…

mouette

La façon de travailler de Brizé est fascinante. C’est très intelligent.

Quelles étaient vos attentes de ce tournage avec Stéphane Brizé ?

Je suis fan de son cinéma, de la véracité qui se dégage de ses films. Chaque fois que je voyais ses films, j’étais très impressionné par la vérité des situations. On a l’impression que c’est de l’improvisation, même si je sais que ça ne l’est pas, que c’est écrit. C’est complètement fou. J’étais curieux de voir sa façon de travailler, qui est passionnante, car très intelligente. En fait, il vous fait lire le scénario et vous le reprend ensuite. Et tu ne l’as pas depuis un an. La veille du tournage, il vous livre les scènes, mais pas les dialogues. Il vous donne un texte, dans lequel il est marqué par exemple : « Vous entrez dans le bar, elle n’y est pas encore. Vous l’attendez. Tout d’un coup, elle entre, vous lui demandez si elle veut boire quelque chose. Elle répond : un coca. Vous demandez un coca au serveur et vous allez vous asseoir. Mais à Alba, il a donné un autre texto… Elle arrive. Je lui ai dit : “Tu vas bien ? Tu veux un coca ? Elle me dit non ! J’ai ce moment de surprise. Je lui ai dit : “D’accord, mais es-tu sûr que tu ne veux pas de coca ?” Donc, je ne demande rien au serveur. Nous nous asseyons et commençons la scène. Brizé parvient à créer des accidents comme ceux-là. Ce n’est pas de l’improvisation, car je suis censé dire : “Tu veux boire quelque chose ?” Et elle me dit non. Donc chacun dit son propre texte, sauf que ce ne sont pas forcément les réponses que l’on attendait. Nous sommes donc obligés d’être vraiment à l’écoute de notre partenaire. Quand on apprend un texte, on connaît déjà ses réponses, ce n’est pas la même qualité d’écoute. Alors que là, tu dis ton texte et l’autre va te dire quelque chose auquel tu ne t’attendais pas. Vous avez vraiment une qualité d’écoute énorme. Et c’est là que la magie opère… C’est un exercice très savoureux.

Aux côtés d’Alice (Alba Rohrwacher), Mathieu (Guillaume Canet) va retrouver le goût des choses simples, de la beauté de la vie… ©Michael Crotto

Comment avez-vous construit l’alchimie avec Alba Rohrwacher ?

C’est très important, quand on fait un film comme celui-là, avec une histoire d’amour aussi forte, qu’il y ait cette connexion, cette alchimie avec l’actrice ou avec l’acteur. Mais c’est quelque chose que nous ne pouvons pas contrôler. C’est vrai qu’avec Alba, on s’adore. J’ai adoré travailler avec elle. C’est une actrice extraordinaire. Et j’ai adoré la femme qu’elle est aussi, parce qu’elle est très drôle. C’était très très agréable. Sur certains films, on ne sait pas pourquoi, il y a des gens qui sont un peu distants. Vous jouez simplement la scène et ensuite ils s’en vont. Là, je m’amusais entre les prises à rester avec elle, à discuter avec elle. Nous étions très proches. Honnêtement, j’aime beaucoup.

Hors saison aborde le genre de la comédie romantique de manière très délicate et décalée. Est-ce que c’est ce qui vous a plu dans la lecture du scénario ?

J’ai simplement lu un scénario qui m’a ému et que j’ai trouvé très très beau. Après, je ne veux pas que ça appartienne forcément à un genre plus qu’à un autre. A la lecture du scénario, je n’ai pas forcément vu le potentiel comique de certaines séquences, comme celui de la machine à café par exemple. Quand on lit la séquence, on ne se doute pas forcément que ça va vous faire rire comme ça… Mais j’aime cette richesse des genres dans un même film.

Au contact de cet ancien amour, votre personnage semble reprendre goût à la vie…

Je crois vraiment à ce qu’on m’a dit un jour, à un moment où je n’étais pas très heureux. “Vous savez, dans la vie, il faut soit décider d’être heureux, soit d’avoir raison, mais on ne peut pas avoir les deux.” Je trouve ça assez juste, surtout en couple. Dans une relation, on se bat toujours pour avoir le dernier mot. Mais parfois on se rend compte qu’on peut se dire : «Je m’en fiche, ça n’a pas d’importance. D’accord, tu as raison… » Je pense que Mathieu est un homme qui a décidé, depuis longtemps, d’avoir raison. Et là, au moment où il s’arrête brusquement, où il fait une petite pause dans son travail, où plus rien ne va, il change. Je trouve que c’est un personnage assez touchant…

En janvier 2023 sort le très attendu « Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu », de et avec Guillaume Canet dans le rôle du petit Gaulois. Le film a réalisé 4,6 millions d’entrées en France. Un semi-échec… ©Pathé
 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV son palais Vivienne bientôt mis aux enchères pour rembourser ses dettes
NEXT Anne Hathaway a dû embrasser 10 hommes successifs et feindre l’excitation lors d’un casting