« Je ne m’inquiète pas beaucoup pour mon avenir, nous ne sommes pas très nombreux à savoir présenter un jeu » – .

« Je ne m’inquiète pas beaucoup pour mon avenir, nous ne sommes pas très nombreux à savoir présenter un jeu » – .
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Né en Isère entre le tirage de la première boule noire de l’histoire de « Motus » – « Oh-ohohohoh » – et la première visite des candidats à « Fort Boyard », Ludovic Galtier est journaliste à Puremédias depuis octobre 2021. Il est passionné par la politique, l’économie des médias et leur stratégie de programmation.

Après avoir évoqué la pièce « Bungalow 21 » diffusée ce mardi 26 mars 2024 sur France 2, Benjamin Castaldi a confié à puremedias.com son envie d’animer un jeu, le format le plus excitant, selon lui, pour un animateur.

Le format TV qui le passionne le plus. En marge de la diffusion de la pièce “Bungalow 21”, dont il est à l’origine, ce mardi 26 mars 2024 à 21h10 sur France 2, Benjamin Castaldi est revenu, lors d’un entretien donné à Paris pour puremedias.com, sur son appétit pour les jeux télévisés, dont il fut longtemps l’un des ambassadeurs sur TF1 avec « Un contre 100 » (2007-2008) et « La roue de la fortune » (2012). Quelques mois avant le retour de “Secret Story”, qu’il présentait à la Une, le célèbre animateur a évoqué sans détour la télé-réalité et ses codes dont il revendique fièrement la paternité mais aussi ses relations avec ses anciens employeurs, TF1 et M6 en la tête.

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Propos recueillis par Ludovic Galtier Lloret

Le succès du « 100% logique » fait revenir le jeu en grâce en France. La Deux a récidivé avec “The Floor” et M6, qui avait abandonné le genre depuis 2007, a relancé “The Fair Price” le 11 mars. Un format de jeu pourrait-il vous faire revenir à l’antenne ?
Benjamin Castaldi
: Oh oui ! C’est mon genre préféré ! C’est, pour moi, la Rolls Royce des formats. Il y a le talk-show et le jeu.

Vous avez présenté « Un contre 100 » et « La roue de la fortune » sur TF1. Il semble que ce dernier jeu ait le vent en poupe au niveau international. Arthur ne vous a pas appelé pour l’héberger en France ?
Non ! Mais si cela revenait, il ne me le demanderait pas. Il ferait sa demande en mariage à Christophe (Dechavanne) ou je ne sais qui.

Pour quoi ? Vous sentez-vous marginalisé au sein du PAF ?
Non pas du tout ! Je ne suis pas très inquiet pour mon avenir. Nous ne sommes pas nombreux à savoir présenter un jeu. À un moment donné, on reviendra à l’essentiel (rires)…

Et ton téléphone sonne ?
Peut être !

Avez-vous des informations que nous n’avons pas ?
Oui, mais je n’en donnerai pas (rires). Pour le moment, côté divertissement, c’est le calme plat. Côté production, après cette interview, je vous laisse aller proposer un jeu original à un producteur mais je ne pense pas y parvenir. Les chaînes ne souhaitent pas lancer un jeu original. Mais ce n’est pas grave, je continuerai à les créer.

Ils ont dit

“La France n’a malheureusement jamais été leader dans la création de jeux à la télévision”

Benjamin Castaldi

M6 vient de relancer « Le Juste Prix ». Cela pourrait-il donner des idées à d’autres chaînes ?
Ils se lancent avec « The Right Price », super ! Quel risque ! Ouah!

Auriez-vous refusé de présenter « Le Juste Prix » ?
Ce n’est pas mon truc. Je préfère les relations au suspense.

Quel est votre jeu préféré à animer ?
“Un contre 100.” J’ai aussi adoré faire « Qui peut battre Benjamin Castaldi ? (animé par Denis Brogniart et Carole Rousseau en novembre 2008, ndlr), qui a été, avec le recul, un beau succès mais « Un contre 100 », c’était la Rolls. Le format quotidien était extraordinaire. J’en faisais 7 ou 8 par jour. La qualité de l’animateur sur ce genre de chose, c’est de pouvoir livrer beaucoup de programmes par jour sans nécessiter beaucoup de montage. Ce sont presque des images diffusées. Nagui, par exemple, excelle très bien dans ce domaine avec « N’oubliez pas les paroles ! ». Je ne pense pas qu’il ait beaucoup coupé et c’était pareil pour moi. Nous avons tourné 42 minutes pour en livrer 39.

Est-ce passionnant d’animer un jeu ?
C’est le type qui offre le plus de liberté. En tant qu’hôte, nous ne savons pas quel est le scénario. Il y a une relation avec le candidat, avec le suspense, avec le spectateur.

Quelle est votre analyse sur le retour des anciennes marques de jeux à la télévision ?
La France n’a malheureusement jamais été leader en matière de création de jeux. J’ai eu la chance, grâce à C8 et Cyril Hanouna, de lancer le format « Hold-up » en 2016. Mais d’une manière générale, les chaînes ont peur de lancer de nouveaux jeux, c’est culturel. Il existe très peu de jeux français exportés. Simone Halberstadt Harari (Efervescence) a réussi avec « Slam » et « Tout le monde veut prendre sa place », mais c’est un peu une exception culturelle.

Ils ont dit

“Dans 50 ans, on se souviendra que la première émission de télé-réalité a été présentée par Benjamin Castaldi”

Benjamin Castaldi

“Secret Story”, une autre marque historique de télé-réalité s’apprête cette fois à revenir à l’antenne. Avez-vous postulé pour prendre en charge la gestion du programme ?
Non, je n’aurais jamais postulé. Pour que les choses soient claires, c’est moi qui ai quitté la série et non l’inverse. J’en avais assez du format et comme à l’époque, TF1 se bouchait le nez, je savais que ça allait se terminer sur la TNT (l’émission s’était terminée sur NT1 en 2017, ndlr). Ce qui n’est pas humiliant mais qui rend ce format moins événementiel. Je n’avais plus envie de faire « Secret Story » et je ne suis plus en âge pour faire ce type d’émission. Les candidats pourraient être mes enfants.

Alors, la télé-réalité, c’est définitivement fini pour vous ?
Ah oui, je trouve que c’est bien là ! J’ai 53 ans, je m’adresse désormais davantage aux 4 ans vieillissants et plus qu’aux pétillants 15-34 ans qui ne regardent plus la télé.

Que pensez-vous de Christophe Beaugrand ? On vous soupçonnait d’ironiser dans un message alors qu’il était officialisé comme présentateur de la nouvelle saison.
J’ai été le premier à dire que ce serait mon remplaçant idéal. Je le répète. Les gens pensaient que j’avais fait un post pour me moquer de lui, ce qui n’est pas du tout le cas. Je pense qu’il est très bon dans ce programme. Après, comme je l’ai dit avec un peu de prétention, je resterai celui qui a lancé ce type de programme en France. Je fixe les codes, le vocabulaire, les rappels et c’est ma fierté. Je resterai le premier et le seul (sourire). Non, mais vous ne devez pas faire preuve de fausse modestie à l’égard des choses que vous possédez. À la télévision, nous ne sommes pas nombreux à laisser une marque indélébile. Dans 50 ans, on se souviendra que la première émission de téléréalité avait été présentée par Benjamin Castaldi. C’est une médaille, je l’expose et je la réclame.

Ils ont dit

“Les dirigeants de TF1 ne m’aiment pas et je les rends justice”

Benjamin Castaldi

Quelles sont vos relations avec TF1 aujourd’hui ?
Je n’ai aucune relation avec eux. Les managers ne m’aiment pas et je les remercie (rires). J’ai atteint un âge où j’ai décidé de ne plus faire d’effort.

Et M6 ? Vous leur avez reproché en 2023 de ne pas vous avoir invité pour les 20 ans de « Nouvelle Star »…
Il y a une vieille dispute mais elle n’est pas sérieuse. Pour l’instant, M6 est une chaîne que j’apprécie beaucoup. J’aime beaucoup Thomas Valentin, je respecte énormément Nicolas de Tavernost. Nous avons eu une fin qui ressemblait à celle d’un vieux couple. Une femme trompée n’aime pas être trompée. Je n’ai aucune animosité.

Avec le recul, diriez-vous que « TPMP » vous a fermé plus de portes qu’il ne vous en a ouvert ?
Non, elle ne m’a pas tellement exclu. Après, j’ai toujours une grande gueule. Oui, j’ai bouleversé TF1. Quand je l’ai fait, je pensais avoir raison. Quand un programme est mauvais ou mal réalisé, autant le dire.

Avez-vous déjà regretté ce que vous avez dit à l’antenne ?
J’ai un regret, c’est d’avoir causé de la peine à mon camarade Nikos. J’ai fait un voyage stupide quand Johnny Hallyday est mort. Je lui ai fait du mal, je le regrette, il n’était pas responsable contrairement à ses patrons. Pour l’instant, nous l’avons expliqué et je lui réitère mes excuses. J’ai été maladroit.

Ils ont dit

“Je n’ai jamais été accro à l’air”

Benjamin Castaldi

Etes-vous proche de certains animateurs ?
Mes amis animateurs sont Michel Drucker, Jean-Pierre Foucault et Cyril Hanouna.

Christophe Dechavanne ne fait pas partie de cette liste ?
Dechavanne, je suis fan, c’est pas pareil ! Même si ça m’énerve parfois prodigieusement et de plus en plus (rires). Il n’a pas changé lui-même. Mais bon, je suis fan. C’est un homme qui m’a donné envie de faire de la télévision donc je le respecte pour ça.

Vous avez été à l’antenne quotidiennement pendant sept ans dans “TPMP”. Psychologiquement, qu’est-ce que ça fait de ne plus avoir cette dose de temps d’antenne ?
Rien ! Je n’ai jamais été accro à l’air. Cela ne me manque pas du tout. J’ai la chance d’avoir autant de choses en préparation, que ce soit des projets de pièces de théâtre ou de fiction. La télévision reviendra. Ou pas d’ailleurs ! Si ça ne revient pas, tant pis, je me consacrerai à mon métier de producteur. Ce n’est pas si grave.

Un projet de fiction, c’est à dire ?
J’ai un très beau projet de fiction avec Fédération. C’est un thriller qui tournera autour de la télé-réalité, il est en développement depuis un an. C’est très long et cela vous surprendra. J’ai développé cela avec Angela Lorente (productrice de « Loft Story » à l’époque, ndlr). Non, je ne suis pas au chômage si c’est votre question (rires).

 
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