Le monologue d’Isabelle Huppert dans « Bérénice » provoque des réactions, entre huées, rires et incompréhension

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Vittorio Zunino Celotto/Getty Images Isabelle Huppert est dans la pièce Bérénice au Théâtre de la ville.

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Isabelle Huppert est dans la pièce Bérénice au Théâtre de la ville.

THÉÂTRE – ” Je n’écoute plus rien, et pour toujours Adieu « . Ce vers de Racine tiré de l’acte IV de Bérénice est sans doute l’un des plus appropriés pour certains spectateurs ayant assisté à la pièce avec Isabelle Huppert. Bérénice est à l’affiche au Théâtre de la Ville à Paris jusqu’au 28 mars, mais la vision du metteur en scène italien Romeo Castellucci a pour le moins divisé le public, qui a failli en venir aux mains à la fin d’une représentation.

Le journaliste de Figaro Alban Barthélémy rapporte sur X (anciennement Twitter) une soirée mouvementée. Il dit avoir assisté à la pièce du mardi 19 mars et décrit dans un long fil les invectives qui ont eu lieu dans la salle.

Habituellement au théâtre, les spectateurs sont silencieux et concentrés sur ce qui se passe sur scène. Mais devant le Bérénice de Romeo Castellucci, ça ne s’est pas vraiment passé comme ça. Le journaliste rapporte d’abord « quelques personnes quittent la pièce « . Puis certains sont allés jusqu’à s’adresser à l’actrice directement au milieu de la salle :

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Et puis les choses ont empiré : éclats de rire lors de silences tragiques, insultes entre spectateurs – » “Chut”, “Rhô”, ” Fermez-la ! » – et des huées lors du salut final. Un petit chaos qui, selon le journaliste, n’a pas découragé Isabelle Huppert.

Lors du salut final, mon voisin et quelques autres ont commencé à huer. D’autres se lèvent et applaudissent sauvagement. Isabelle Huppert, bravade, revient 3 fois (!) sur scène avec un air de défi », écrit-il encore.

Une scène dans la salle – et devant la salle où se poursuivaient les échanges véhéments – qui semble avoir été reproduite lors d’autres représentations comme le suggère ce spectateur :

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Réalisé par Roméo Castellucci

A l’origine de cette cacophonie d’une part, les choix artistiques volontairement clairs faits par Romeo Castellucci. De nombreuses critiques ont été très acerbes, mettant en avant un spectacle difficilement accessible et souvent inintelligible. Libérer évoque un « Parti pris audacieux avec résultat chaotique “, Télérama titre dans une émission ” radical et enfumé » là où se trouve le public « noyé dans un fouillis ridicule et impuissant d’intentions obscures « . Tandis que Slate résume ainsi la pièce : « Nous ne voyons rien et nous n’entendons pas bien. Quoi de plus ? »

Le directeur visuel est pourtant déjà identifié pour son parti pris qui divise, et les spectateurs ne pouvaient ignorer qu’ils n’assisteraient pas à une représentation classique de Bérénice. ” C’est comme ça à chaque représentation je pense… », commente Pascal Riché, journaliste à L’Obs. ” Castelluci nous ravit depuis les années 1990. Je me souviens des haut-le-cœur provoqués, en 1998 à Avignon, par son Giulio Cesare, d’après Shakespeare. La France l’a alors découvert. » Plusieurs internautes le soulignent également.

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L’affiche n’est pas trompeuse, sur le site du Théâtre de la Ville, la pièce est présentée ainsi :

Sur scène, telle une étoile fixe, Isabelle Huppert incarne Bérénice, la solitude particulière et ontologique du personnage théâtral et de la figure humaine. Il n’y aura sur scène que deux autres acteurs qui joueront Titus et Antiochus, et plusieurs sénateurs romains. Toutes leurs réponses seront incompréhensibles et masquées par la voix de Bérénice. Les éléments sonores du spectacle – tous, perçus ou inaudibles – sont produits par la voix d’Isabelle Huppert et développés par l’artiste Scott Gibbons. »

Il n’y avait donc aucun mensonge sur la marchandise. Mais le pari était peut-être trop ambitieux. Parce que la matière première elle-même est déjà parfois difficile à digérer. La pièce de Racine, composée en cinq actes et en alexandrins, raconte l’histoire d’amour tragique entre l’empereur Titus et la princesse Bérénice, expulsée de Rome.

Contacté par HuffPostle Théâtre de la Ville n’a pas encore réagi. Bérénice de Jean Racine, mis en scène par Romeo Castellucci, y joue jusqu’au 28 mars, puis repartira ensuite en tournée internationale jusqu’en mai 2025 à Milan, Genève, Clermont-Ferrand, Naples et Rennes.

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