Icône de la chanson française, Jean-Jacques Goldman a eu un demi-frère, Pierre, assassiné à Paris en 1979. Militant d’extrême gauche et gangster au cœur du film “Le Procès Goldman”, en salles le 27 septembre.
Deux virtuoses et une même fratrie. Jean-Jacques et Pierre Goldman, de sept ans son aîné, partageaient, outre le même père Alter Mojszet Goldman, un amour infaillible pour les mots. Mais tandis que le premier est devenu l’une des personnalités préférées des Français, jouissant d’une popularité incroyable malgré un retrait de toute vie médiatique depuis plus de vingt ans, le second a connu un sort bien plus tragique.
Dans « Le Procès Goldman » qui sortira en salles le 27 septembre, le cinéaste Cédric Kahn a choisi de se concentrer sur ce frère de l’ombre, ce militant et gangster qui a évolué loin du star system.
Un braquage qui a mal tourné
Pierre Goldman est né à Lyon en 1944 de parents résistants. Adolescent, il décide de rejoindre la Jeunesse communiste, puis l’Union des étudiants communistes de la Sorbonne, avant de rejoindre la guérilla vénézuélienne en 1968.
De retour en France, cet intellectuel et militant d’extrême gauche qui n’avait « ni patron ni patrie », selon Ambre Bartok, auteur de l’ouvrage « Les Goldman » (éd. Pygmalion, 2018), a vu sa volonté se dégrader au fil du temps, comme les idéaux qu’il a défendus, lorsque son demi-frère Jean-Jacques est apparu comme chanteur et compositeur.
---S’étant tourné vers le banditisme, Pierre Goldman est arrêté en décembre 1970 pour le meurtre de deux pharmaciens boulevard Richard-Lenoir à Paris. Un acte qui aurait eu lieu un an plus tôt et qu’il continue de nier.
Abattu devant son domicile, à seulement 35 ans
Condamné en 1974 à la réclusion à perpétuité, Pierre Goldman écrit en prison « Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France », qui se vend à plus de 60 000 exemplaires. A l’époque, il est soutenu par des artistes comme Jean-Paul Sartre et Simone Signoret. Le chanteur Maxime Le Forestier a même composé la chanson « La vie d’un homme ». Après l’annulation du jugement et un nouveau jugement aux assises de la Somme, il fut acquitté en 1976.
Pierre Goldman profite alors de la vie d’homme libre en compagnie de son épouse guadeloupéenne, Christiane Succab-Goldman. Il a également collaboré avec de nombreux journaux.
Mais le 20 septembre 1979, non loin de son domicile du 13e arrondissement de la capitale, le demi-frère de Jean-Jacques Goldman est abattu, en pleine rue, par un supposé petit groupe d’extrême droite. Il avait 35 ans.
Si l’affaire n’a jamais été éclaircie, l’assassinat a été revendiqué : « Aujourd’hui, 20 septembre 1979 à 12h30, Pierre Goldman a payé pour ses crimes. La justice ayant une nouvelle fois montré ses faiblesses et son laxisme, nous avons fait ce que notre devoir nous commandait. Nous revendiquons cet acte au nom du groupe Honneur de la Police. Plus de 15 000 personnes ont assisté à ses funérailles au cimetière du Père Lachaise.