S’il est une séquence fluide que les maîtres Lydia Bouchard, Mel Charlot et Jean-Marc Généreux devraient vanter, c’est bien celle de Chanteurs masqués et de Révolution à la TVA.
Publié à 00h43 Mis à jour à 7h15
Cette combinaison de spectacles fonctionne à merveille, saison après saison. C’est familial, rythmé et fédérateur. Un duo encore plus efficace que Tim et Hortons.
Dimanche soir, le défilé de mascottes géantes, chauffé par Guillaume Lemay-Thivierge, a rivé 1 370 000 téléspectateurs sur leurs écrans, tandis que la cinquième saison de Révolutiondirigé par Sarah-Jeanne Labrosse, a diverti 879 000 amateurs de danse de tous styles.
TVA a ainsi battu le 38e remise des prix Gémeaux à Radio-Canada, regardée par 856 000 curieux. Il s’agit d’une baisse de 100 000 personnes par rapport aux 958 000 fans qui avaient suivi la cérémonie de l’an dernier, sous la houlette de Véronique Cloutier.
Pas de gros scoop ici. Le public se désintéresse de ces célébrations d’autosatisfaction du showbiz scintillant.
Chez Noovo, le tapis rougeOD Andalousie a été visité par 433 000 fans de télé-réalité, en baisse par rapport aux 519 000 fans de la première deOD Martinique. En effet, les audiences de toutes les émissions du dimanche ont chuté si l’on les compare à leurs chiffres de 2022. Cela montre que le pouvoir du direct diminue, même s’il reste somme toute assez impressionnant.
Pour revenir à la troisième saison de Chanteurs masqués, dont le numéro d’ouverture était flamboyant, bravo pour le jeu de mots Mutant Rita. Vraiment, c’est une réussite, le costume, le sticker de présentation, l’enroulement des « r », tout. Et cela montre un effort en comparaison avec le Dinosaure (trop simple) ou l’Agent 00-Penguin au look déroutant.
Parmi les cinq nouvelles créatures examinées par les juges d’instruction, c’est l’hippocampe rose et pêche qui a suscité le plus d’étonnement sur le plateau. Après une relecture de Rivière profonde, haute montagne, personne n’a deviné l’identité de l’étoile cachée dans ce majestueux hippocampe, dont la capsule d’indice était impossible à déchiffrer. Valérie Plante, Danièle Henkel, Catherine Fournier, Louise Deschâtelets, Sylvie Fréchette et même Rosalie Vaillancourt ? Certainement pas. Il s’agissait de l’auteure et productrice Fabienne Larouche.
La production de Chanteurs masqués contacté le créateur de 30 vies et de Virginie en novembre dernier pour la convaincre d’enfiler un déguisement géant et, surtout, de pousser la note en public.
« Je leur ai dit : ça me flatte, mais je chante faux dans la vie, c’est terrible. Je ne fais pas de karaoké parce que c’est trop gênant. Mais depuis que je suis petite, j’écoute Céline Dion, Tina Turner et Whitney Houston», explique Fabienne Larouche, intriguée par la proposition de Chanteurs masqués.
---L’auteur et producteur a rencontré pour la première fois le coach vocal de Chanteurs masqués, Marie-Ève Riverin, qui l’a rassurée. Et surprise, Fabienne Larouche n’a pas évolué dans le registre des sopranos, comme son idole Céline, mais parmi les mezzo-sopranos, comme Adèle, Beyoncé ou Miley Cyrus.
Fabienne Larouche a d’abord tenté de s’approprier Je suis en viepuis j’ai opté pour Rivière profonde, haute montagne. La version finale est le résultat de trois sessions d’enregistrement et de plusieurs semaines de cours particuliers avec Marie-Ève Riverin.
«J’ai trébuché. La robe, la traîne lourde, la chorégraphie, les danseurs, c’était un bonheur à réaliser. Cela m’a fait sortir de ma zone de confort. En fait, cela m’a fait sortir de ma zone de tout. Je veux continuer à chanter. Mon prochain défi est fleurs de Miley Cyrus», explique Fabienne Larouche, qui a préféré ne pas commenter la défaite de STATUT au dernier gala Gémeaux.
D’après ce que j’entends, ça bouge encore très fort dans les coulisses de ce gala télévisé contesté. Nostradumas s’attend à du mouvement prochainement.
Du côté de Révolution, qui inaugure sa cinquième saison, une excellente acquisition celle de Mel Charlot, qui remplace les Twins (Laurent et Larry Bourgeois), partis danser en tournée avec Beyoncé. Vive et entraînante, cette artiste et chorégraphe a rapidement trouvé sa place entre les vétérans Lydia Bouchard et Jean-Marc Généreux, toujours extrêmement rapides à la manette.
Il est difficile de chercher et de trouver des poux Révolution, un spectacle inspirant, bienveillant et énergisant. Par exemple, comment rester indifférent après le passage de l’émouvante Alicia Desjardins, 13 ans, de Mascouche, qui pleurait (de joie) au centre de la scène circulaire ? Nous voulions la serrer dans nos bras.
Ce premier épisode de Révolution contenait le « moment révolutionnaire » le plus vertigineux depuis cinq ans, à savoir celui interprété par Catherine et Laurent, deux artistes de cirque âgés de 24 et 22 ans, sur la pièce De glace par Pierre Lapointe. C’était spectaculaire.
En revanche, le premier candidat, Madini, 30 ans, a complètement oublié d’intégrer son mouvement devant les caméras, une première dans la courte histoire de Révolution Au Québec.
Membre de la troupe Break City All-Stars de la saison 3, l’explosif Sean Wathen, 19 ans, originaire de Beaconsfield, a épaté en solo. Très excité de le voir évoluer vers le contemporain ou un style autre que le hip-hop.
Plus les éditions avancent, plus l’égérie Sarah-Jeanne Labrosse s’implique dans les épisodes de Révolution. C’est tellement plus agréable de la voir affirmée et confiante que de l’entendre chuchoter dans les coulisses. « Va vers la lumière, Sarah-Jeanne ! », dirait sûrement la petite madame en transe dans Esprit frappeur.