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Russie : une femme tuée dans une frappe ukrainienne près de Moscou
La Russie a annoncé mardi qu'une femme avait été tuée après qu'une frappe de drone ukrainien a touché un immeuble résidentiel dans la région de Moscou, rarement touchée par de telles attaques. Dans l'est de l'Ukraine, où les troupes russes continuent de progresser, Moscou a revendiqué le contrôle de la ville de Krasnogorivka, longtemps bastion de la région de Donetsk, ainsi que de trois autres villages. A des centaines de kilomètres du front, une femme de 46 ans est morte après qu'un drone a frappé un immeuble résidentiel à Ramenskoïe, dans la banlieue sud-est de la capitale russe, a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov. Il a également précisé que trois personnes avaient été blessées et transportées à l'hôpital. La capitale russe et sa région environnante ont été la cible de plusieurs attaques de drones depuis l'offensive de grande ampleur du Kremlin en Ukraine en février 2022. Mais c'est la première fois que l'une d'entre elles est meurtrière. Kiev mène ces frappes en réponse aux bombardements russes qui ravagent son territoire depuis plus de deux ans et demi et y tuent des civils presque quotidiennement. Dans la nuit de lundi à mardi, l'armée russe a indiqué sur Telegram avoir abattu au total 144 drones ukrainiens, dont 20 au-dessus de la région de Moscou. – “Une chose terrible” – Devant l'immeuble touché mardi matin, quelques personnes observaient les dégâts, dont certaines étaient visiblement sous le choc, selon un journaliste de l'AFP sur place. La frappe a provoqué un incendie rapidement maîtrisé par les pompiers au 10e étage et a laissé un trou noir béant. Dmitri, 52 ans, habite l'immeuble. Il dit avoir entendu une “puissante explosion” puis avoir tenté de fuir avec sa famille quand une épaisse fumée a rempli sa cage d'escalier. Craignant de mourir asphyxié, il a attendu l'arrivée des pompiers. Le drone a frappé “à environ trois ou quatre mètres de notre maison”, a-t-il raconté. “Une chose terrible est passée tout près de nous”. « Je pense que (les drones) reviendront, que ça ne s'arrêtera pas là… A Koursk, ça a commencé et ça nous a déjà atteints », a déclaré Lioubov Sbrodova, une habitante d'un immeuble voisin, en référence à cette région frontalière russe visée par une offensive ukrainienne. « Nos autorités ne font pas tout ce qu'il faut pour assurer la sécurité de notre ville », fulmine cette gérante de 33 ans, qui dit avoir été réveillée à quatre heures du matin par une première forte explosion. Sur Telegram, le gouverneur de la région a indiqué s'être rendu sur place. Selon lui, une cinquantaine d'appartements ont été endommagés et les débris du drone tombé au sol doivent encore être « déblayés ». Les vols de plusieurs aéroports ont été perturbés. Tôt dans la matinée, un porte-parole de l'agence de l'aviation civile a indiqué que les restrictions imposées aux aéroports moscovites de Vnoukovo, Domodedovo et Joukovski avaient été levées. – Prise d’une ville ukrainienne – Sur le front, malgré l’attaque transfrontalière surprise lancée par Kiev le 6 août dans la région de Koursk, Moscou gagne progressivement du terrain dans la région ukrainienne de Donetsk (est), qui reste l’épicentre des combats. Mardi, le ministère russe de la Défense a revendiqué la prise de trois villages et de la ville de Krasnogorivka, qui fut longtemps un bastion de l’armée ukrainienne, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Donetsk. Krasnogorivka, qui comptait environ 16.000 habitants avant le conflit, était devenue plus vulnérable depuis le début de l’année avec la chute de Marinka et Avdiivka, deux autres villes proches. L’armée russe affirme régulièrement avoir capturé des petits villages, mais il est plus rare que cela concerne des villes. L’ancien ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, limogé en mai 2024, a déclaré que l’offensive ukrainienne à Koursk visait à « forcer » Moscou à négocier et à redéployer des troupes combattant dans l’est de l’Ukraine, mais que ce plan avait échoué. « Nous avons suffisamment de forces, nous continuons à attaquer » dans la région de Donetsk, a déclaré mardi M. Choïgou, désormais secrétaire du Conseil de sécurité russe, dans une interview à la télévision publique. Lundi, l’armée russe a également revendiqué la prise d’un autre village de la région de Donetsk près de la ville de Pokrovsk, vers laquelle ses troupes ont avancé rapidement ces dernières semaines. Pokrovsk, important pôle logistique pour les troupes ukrainiennes, est depuis plusieurs semaines la cible de forces russes supérieures en hommes et en armes. bur/ktr
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