Un pasteur septuagénaire recherché par les États-Unis arrêté pour crimes sexuels

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Un pasteur philippin recherché aux États-Unis pour avoir agressé sexuellement des enfants et des jeunes femmes a été arrêté ce dimanche 8 septembre aux Philippines, deux semaines après le début d'une chasse à l'homme contre ce prédicateur proche de l'ancien président philippin Rodrigo Duterte.

Apollo Quiboloy, autoproclamé « fils de Dieu » et conseiller spirituel de Rodrigo Duterte, a fondé la secte appelée Royaume de Jésus-Christ (KOJC) aux Philippines.

2 000 policiers déployés

Le pasteur a été arrêté avec quatre membres de sa secte au siège de l'organisation dans la ville de Davao (sud), après des négociations entre ses représentants, la police et l'armée, a déclaré à la presse le porte-parole de la police philippine, Jean Fajardo.

« Cet après-midi, ils ont négocié leur reddition pacifique après que nous leur ayons donné un ultimatum de 24 heures », a-t-elle déclaré.

Ils ont ensuite été transférés par avion militaire à Manille où ils seront détenus en attendant d'être jugés pour « maltraitance d'enfants, agression sexuelle et trafic d'êtres humains aggravé », a ajouté Fajardo.

« Le pasteur Quiboloy a été arrêté », avait annoncé plus tôt le ministre de l'Intérieur, Benjamin Abalos, sur sa page Facebook.

Quelque 2 000 policiers ont été déployés le 24 août au siège de la secte pour faire exécuter un mandat d'arrêt. « C'est un effort concerté de tous », a déclaré Nicolas Torre, le chef de la police régionale qui a dirigé l'opération. « Soyons fiers, aujourd'hui nous avons fait notre travail », a-t-il ajouté.

De 12 à 25 ans

En novembre 2021, le ministère américain de la Justice a accusé Apollo Quiboloy et deux autres hommes d’avoir exploité sexuellement des filles et des femmes, âgées de 12 à 25 ans, entre 2002 et au moins 2018.

Selon l’acte d’accusation, le pasteur aurait amené « des filles et des jeunes femmes » aux États-Unis comme assistantes personnelles avant de les forcer à avoir des relations sexuelles avec lui sous peine de « damnation éternelle ».

« Les victimes préparaient les repas d'Apollo Quiboloy, nettoyaient ses résidences, le massaient et étaient obligées d'avoir des relations sexuelles avec lui », ce qu'elles appelaient « service de nuit », a indiqué la justice américaine.

Certains devaient alors lever des fonds pour financer le « style de vie somptueux » des dirigeants du groupe, notamment Apollo Quiboloy, qui possédait de vastes résidences à Hawaï, à Las Vegas et dans une banlieue chic de Los Angeles.

Une arrestation critiquée par l'ancien président Duterte

En février, dans un message audio publié sur sa chaîne YouTube de télévision Sonshine Media, Apollo Quiboloy a annoncé qu’il se cachait par crainte d’être « kidnappé ou assassiné » par les gouvernements américain et philippin.

Les autorités philippines n'ont pas indiqué si les États-Unis avaient demandé l'extradition d'Apollo Quiboloy, qui aurait au moins 74 ans selon le FBI. L'ambassade des États-Unis aux Philippines transmet toutes les demandes aux autorités du pays.

Rodrigo Duterte et sa fille Sara, ancien vice-président des Philippines qui a quitté le gouvernement du président Ferdinand Marcos fin juin, ont ouvertement critiqué le raid policier effectué en août sur la propriété de 30 hectares de la secte.

Quelques minutes après l'arrestation d'Apollo Quiboloy, une chaîne de télévision philippine contrôlée par la secte a publié sur sa page Facebook des photos de membres embrassant des policiers. « Il est clair que les missionnaires de la KOJC ont adhéré aux enseignements du pasteur Apollo Quiboloy, qui consiste à aimer non seulement son prochain mais aussi ses ennemis », peut-on lire dans un message accompagnant les photos.

Pas d’extradition vers les États-Unis « pour le moment »

Le président Ferdinand Marcos a félicité la police pour l'arrestation du pasteur lors d'une conférence de presse lundi. « Nous allons montrer au monde une fois de plus que notre système judiciaire est actif, dynamique et fonctionne bien », a-t-il ajouté.

“Pour le moment, nous n'envisageons pas d'extradition. Nous nous concentrons sur les plaintes déposées aux Philippines”, a déclaré lundi Ferdinand Marcos en marge d'une conférence de presse. Les autorités philippines n'ont pas indiqué si les Etats-Unis avaient demandé l'extradition.

Article original publié sur BFMTV.com

 
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