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Le plaisir excitant du texte féminin… Catherine Ringer a captivé le public de Lourdes

L’espace Robert-Hossein était plein, pour une soirée dédiée à l’érotisme de la vie : une belle leçon d’optimisme léguée par la poète Alice Mendelson, avec la complicité de Catherine Ringer.

« Avec ton sexe, tu m’as construit comme une église, et tu m’as battu comme un tapis… » Les applaudissements crépitent au chant de ce vers très audacieux d’Alice Mendelson, et ça se passe mardi soir, à l’espace Robert-Hossein , devant un public enthousiaste de près de 900 personnes.

Pendant un peu plus d’une heure, la chanteuse Catherine Ringer a récité des textes de cette poétesse méconnue dont, espérons-le, on retiendra un jour le nom (voir notre édition du 21 janvier).

Une sensualité troublante

Catherine Ringer : que reste-t-il de cette égérie de toute une génération, indissociable complice de Fred Chichin, dans l’ancien groupe de « Rita Mitsouko » ? Tout et presque rien. Presque rien, puisqu’il faut reconnaître que cette interprète à la fois sauvage et déjantée de “Marcia Baïla” est devenue beaucoup plus calme avec le temps…

Mais – hormis l’emblématique couette de cheveux tressés qui lui descend jusqu’à la taille – l’essentiel n’est-il pas toujours là : une sensualité troublante, ce sombre secret du désir de plaire aux hommes, un goût prononcé et assumé pour la séduction fatale ?

Dès lors, dans quel meilleur registre que celui d’Alice Mendelson aurait-elle pu puiser ? Toute l’œuvre de cette poète juive – son père disparu à Auschwitz – n’est-elle pas un émouvant appel à la joie et à « l’érotisme de vivre » ?

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«Je vous déteste tous les sourires, je vous déteste tous mon amour. […] Un fer chaud m’attache à tes reins ! » poursuit Catherine Ringer, accompagnée au piano, juste comme il faut, par Grégoire Hetzel.

Quelle audace ! Nous voici transportés, un instant, à mille lieues de tout puritanisme moribond et, à l’heure où les projecteurs restent braqués (à juste titre) sur « Dénoncez votre cochon ! », ne serait-il pas temps de réhabiliter également le droit à l’expression du plus pur plaisir féminin ?

Un plaisir dont on pourrait croire qu’il se tarirait avec l’âge, et pourtant il n’en est rien : « [Désormais] Je peux être amoureux : plus de risque ! », ou encore : « Pour bien vieillir, il est bon d’avoir le vice de la joie ! »

Ainsi, Catherine Singer a conclu son spectacle, en concert (à titre posthume) avec Alice Mendelson, sous une salve d’applaudissements renouvelés : « Le soleil est trop haut, le temps est trop court… » Autrement dit : profitons des plaisirs de la vie !

 
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