Citroën va étendre à toute l’Europe les rappels des très populaires Citroën C3 et DS3, rendues dangereuses par des airbags Takata défectueux, a annoncé mardi la marque du groupe Stellantis.
Une première vague de rappels est prévue fin janvier, portant sur 98 000 de ces véhicules fabriqués entre 2009 et 2019, dont 73 000 en France.
Les airbags du constructeur japonais Takata, aujourd’hui en faillite, ébranlent le secteur automobile depuis 2014 : ils ont causé plusieurs morts dans le monde en projetant des pièces dangereuses sur le visage du conducteur, à cause d’un gaz qui vieillit mal dans les climats chauds et humides. .
En France, 29 accidents liés à ces airbags ont été recensés, faisant 11 morts en outre-mer et un en métropole, a indiqué le ministère des Transports.
Volkswagen, Nissan, BMW et Toyota, entre autres, ont rappelé des millions de véhicules équipés de ces dangereux airbags, avec des campagnes toujours en cours aujourd’hui.
– Outre-mer –
La particularité de la campagne lancée par Citroën et DS au printemps 2024 est qu’elle demandait aux conducteurs – du sud de l’Europe et des outre-mer – d’immobiliser leur véhicule jusqu’à sa réparation.
Le constructeur a donc mobilisé en urgence son réseau de concessionnaires, bombardé de demandes d’automobilistes craignant un accident, pour prêter des milliers de voitures en remplacement et relancer la production de nouveaux airbags adaptés.
La décision de lancer les rappels dans le sud de la France et en Europe a été prise “sur la base de critères à long terme de chaleur et d’humidité des climats”, soit les deux facteurs qui endommagent ces airbags, a rappelé Stellantis.
Stellantis souligne avoir déjà réparé les voitures de « plus de 94 % des clients enregistrés dans le sud de l’Europe », soit 400 000 véhicules.
Volkswagen a lancé une campagne similaire – appelée « stop drive » – mais uniquement en Guadeloupe, Martinique et Guyane française pour les modèles Golf, Polo et Fox concernés.
L’accent est en effet mis sur l’Outre-mer, la Polynésie et la Réunion incluses, où les airbags se désintègrent plus rapidement et provoquent davantage d’accidents.
“Le rythme (des réparations) observé en Outre-mer n’était pas suffisant”, a déclaré à l’AFP le ministère des Transports.
-Les campagnes de rappel ont plus de mal à convaincre les automobilistes de passer au garage, selon le ministère.
Le Service de Surveillance des Véhicules et Moteurs (SSMVM), l’autorité nationale chargée de contrôler la conformité des véhicules, a demandé en décembre 2024 à tous les constructeurs et importateurs des zones d’outre-mer de rappeler avant le 15 février tous les véhicules concernés et de mettre en place un « stop drive » pour certains véhicules.
Les préfectures y ont également lancé des campagnes d’information en janvier, notamment dans les stations-service.
– Rappels au nord –
En France métropolitaine, le SSMVM a également demandé aux constructeurs de fournir une liste exhaustive des véhicules concernés, ainsi que de justifier l’absence de rappels à ce jour.
L’Etat n’exclut pas “d’éventuelles mesures complémentaires” si les rappels ne sont pas assez efficaces.
Parallèlement, plusieurs propriétaires de C3 ont porté plainte contre Stellantis pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « pratiques commerciales trompeuses », demandant notamment des compensations financières.
L’UFC-Que Choisir a également annoncé dans un communiqué son intention de porter plainte.
Cette nouvelle campagne de rappel s’étendra progressivement au nord de la France et à l’Allemagne, à l’Autriche, la Hongrie, la Moldavie, la Suisse, l’Ukraine et l’Irlande, puis à d’autres pays européens dans les prochaines semaines, concernant un total de plus de 869 000 véhicules dont 400 000 en France. , a indiqué le groupe dans un communiqué.
S’il s’agit d’une campagne de rappel classique et non d’un « stop-drive », c’est parce que « les données actuellement disponibles indiquent un niveau de risque considérablement inférieur à celui de la région Sud », explique le constructeur.
La première vague de cette nouvelle campagne, qui durera jusqu’en juin, a été lancée par des courriers envoyés depuis le lundi 20 janvier qui s’adressent principalement aux propriétaires de véhicules datant de 2009 et 2010. Ils sont priés de prendre rendez-vous en concession pour avoir leur les airbags ont été changés.
L’étalement des rappels « tiendra compte de la disponibilité des pièces et de la capacité du réseau à effectuer la réparation », a assuré Stellantis.
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