Depuis le début des négociations pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, la question de l’après-guerre était au centre des discussions entre négociateurs, intermédiaires et presque tous les pays de la région. Mais jusqu’à présent, aucune formule n’a été trouvée.
Parmi les objectifs de la guerre annoncés par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu figuraient la destruction du Hamas et sa disparition de la scène gazaouie. Cet objectif, maintes fois répété, a été fortement soutenu par les États-Unis et d’autres alliés européens.
Lundi encore, dans un message enregistré pour féliciter le président Donald Trump, M. Netanyahu est revenu à la charge en déclarant : J’ai hâte de travailler avec vous pour restituer les otages restants, détruire les capacités militaires du Hamas et mettre fin à son pouvoir politique à Gaza, et garantir que Gaza ne constitue plus jamais une menace pour Israël.
Après l’entrée en vigueur de la trêve, son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a souligné qu’Israël était déterminé à atteindre ses objectifs dans la guerre à Gaza, notamment le démantèlement du gouvernement et des capacités militaires du Hamas.
Dans une interview avec Affrontez la nation sur la chaîne américaine CBS, Mike Waltz, futur conseiller à la sécurité de Donald Trump, a déclaré que le mouvement palestinien Hamas ne gouvernera jamais Gaza.
Le Hamas plaide pour un gouvernement d’unité nationale
Du côté palestinien, les choses sont plus complexes.
Le Hamas, vainqueur haut la main des élections législatives de 2006, contrôle exclusivement la bande de Gaza après avoir chassé l’Autorité palestinienne à l’issue d’un conflit fratricide qui a fait plusieurs morts.
Des membres du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’entretiennent avec des combattants des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, sur la place Saraya, dans l’ouest de la ville de Gaza, le 19 janvier 2025.
Photo : Getty Images / AFP / OMAR AL-QATTAA
Depuis lors, l’Autorité palestinienne gouverne partiellement la Cisjordanie occupée et le Hamas dirige la bande de Gaza.
Dès l’annonce de la trêve, le président Mahmoud Abbas a indiqué que l’Autorité palestinienne était prête à assumer pleinement ses responsabilités dans la bande de Gaza, réaffirmant l’autorité juridique et politique de l’État de Palestine sur ce territoire.
Cependant, le Premier ministre Netanyahu a rejeté cette option à plusieurs reprises.
De son côté, le Hamas a déclaré qu’il ne souhaitait pas gouverner la bande de Gaza après la guerre.
-Après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, Mahmoud Al Mardaoui, l’un des dirigeants du mouvement palestinien, a indiqué dans une interview à Al Jazeera que le Hamas souhaitait la constitution deun gouvernement d’unité nationale
composé de toutes les factions palestiniennes.
M. Al Mardaoui a affirmé que cette proposition avait reçu le soutien des pays arabes et musulmans lors de la conférence de Riyad, en Arabie saoudite, en novembre 2024, mais l’Autorité palestinienne a refusé cette proposition.
Auparavant, des sources du Hamas avaient déclaréAFP qu’ils seraient prêts à confier les affaires civiles de Gaza à une entité palestinienne.
La proposition de Blinken n’a pas trouvé preneur
Avant son départ du Département d’État, l’ancien secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui aura effectué 12 voyages au Moyen-Orient depuis le 7 octobre 2023, a plaidé pour un rôle substantiel de l’autorité palestinienne dans la bande de Gaza.
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Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à Ramallah, le 7 février 2024
Photo : Associated Press / Mark Schiefelbein
Selon lui, l’Autorité palestinienne pourrait demander l’aide de partenaires étrangers qui l’assisteraient dans la mise en place d’une administration intérimaire qui serait responsable des secteurs civils clés et de la coordination civile avec Israël.
Il a précisé que cette administration serait composée de représentants de Gaza et de l’Autorité palestinienne.
Sur le front sécuritaire, M. Blinken a réclamé une mission temporaire composée de troupes de pays alliés des États-Unis, employant également des Palestiniens.
Cependant, les dirigeants palestiniens, toutes factions confondues, affirment de leur côté que c’est à eux de décider de l’avenir de Gaza, rejetant toute ingérence extérieure.
Avec des informations d’Al Jazeera, Reuters, Times of Israel et Agence -
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