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Trump lance une nouvelle sortie brutale de l’accord de Paris sur le climat

Les États-Unis, deuxième pollueur mondial derrière la Chine, en étaient déjà brièvement sortis sous le premier mandat républicain, avant que Joe Biden n’y fasse son retour. Ce nouveau retrait devrait entrer en vigueur dans un an.

Donald Trump a entamé lundi un nouveau retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, un plein retour en arrière dans la lutte contre le changement climatique qui met en péril les efforts mondiaux visant à le ralentir. Le républicain, climato-sceptique notoire, a tenu parole en signant dès son premier jour de retour au pouvoir un décret présidentiel puis une lettre aux Nations Unies en ce sens. « Je me retire immédiatement de l’accord de Paris sur le climat, une arnaque injuste et unilatérale »» a déclaré Donald Trump devant des milliers de personnes rassemblées dans un stade de Washington, avant de signer les documents devant elles. « Les États-Unis ne saboteront pas leurs propres industries pendant que la Chine pollue en toute impunité »il a continué.

Conclu sous l’égide des Nations Unies il y a près de dix ans, l’accord de Paris rassemble la quasi-totalité des États du monde et vise à maintenir le réchauffement climatique en dessous d’un certain seuil en réduisant considérablement les émissions de gaz à effet de serre. serre. Les États-Unis, deuxième pollueur mondial derrière la Chine, en étaient déjà brièvement sortis sous le premier mandat républicain, avant que Joe Biden n’y fasse son retour. Ce nouveau retrait devrait entrer en vigueur dans un an.

L’incapacité de Donald Trump à comprendre la signification de ce moment est aussi incompréhensible que cruelle. »

Ben Jealous, directeur de l’ONG environnementale Sierra Club

“L’incapacité de Donald Trump à comprendre la signification de ce moment est aussi incompréhensible que cruelle”a fustigé Ben Jealous, directeur de l’ONG environnementale Sierra Club, dans un communiqué transmis à l’AFP. Les États-Unis, première puissance économique mondiale et pollueur historique, ont eu le « une profonde obligation morale » d’“agissez le plus courageusement possible” verser « éviter le pire de la crise climatique ».

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Dans une série de décrets, Donald Trump a annoncé une foule d’autres mesures visant principalement à défaire le bilan de son prédécesseur. Le nouveau président a ainsi ordonné aux agences fédérales de rejeter les engagements financiers internationaux sur le climat pris par la précédente administration et de mettre fin aux aides allouées à l’achat de véhicules électriques. Il a également décrété l’état de« urgence énergétique » visant à stimuler la production pétrolière et gazière aux États-Unis, déjà premier producteur mondial, en annulant notamment les interdictions de forage dans plusieurs zones, dont une dans une zone protégée en Alaska. “Nous redeviendrons une nation riche et c’est de l’or (noir) liquide sous nos pieds qui va nous aider”» a-t-il proclamé plus tôt lors de son discours d’investiture.

D’autres mesures, comme un moratoire sur le développement des parcs éoliens et un démantèlement de la loi climatique phare de Joe Biden dite « IRA », qui permettait de gros investissements dans les énergies propres, ont été annoncées. Certaines de ces actions pourraient toutefois nécessiter l’intervention du Congrès et être contestées devant les tribunaux.

« Un avantage » à saisir dans les énergies renouvelables

Même si les deux dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées au niveau mondial, ce revers devrait ralentir considérablement la trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis, selon les projections des experts. Cela pose également le risque que d’autres grands pollueurs, comme la Chine et l’Inde, réduisent leurs ambitions environnementales, voire quittent l’accord de Paris. Même si aucun pays n’a jusqu’à présent suivi Washington dans cette direction, le gouvernement argentin du président ultralibéral Javier Milei – allié de Donald Trump – a récemment déclaré “réévaluer” sa position sur la question.

“La porte reste ouverte”» a assuré le chef de l’ONU sur le changement climatique, Simon Stiell, après l’annonce de l’administration Trump. Si ce retrait est “regrettable”cela ne signifie pas la fin de cette action multilatérale, a insisté Laurence Tubiana, architecte de l’accord de Paris. « Le contexte actuel est très différent de celui de 2017. La transition mondiale bénéficie d’une dynamique économique imparable. » Le secteur des énergies renouvelables continue de croître, constate Simon Stiell, pour qui c’est le « la bonne affaire économique de la décennie ». « L’ignorer équivaut à laisser cette richesse aux économies concurrentes. » Si les investissements dans ce domaine devaient se poursuivre à l’échelle locale, le retrait des États-Unis pourrait ainsi donner à la Chine et à l’Union européenne “un avantage”estime Ani Dasgupta, directrice du think tank américain World Resources Institute.

 
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