raconter le chaos et les inégalités avec le poète Nassuf Djailani », un podcast qui crie la vérité

Critique
Un échange riche sur la situation dramatique du 101e département français et des plus pauvres.

Le 14 décembre, le cyclone Chido dévastait Mayotte, laissant une population exsangue et démunie. Originaire de Chiconi, le journaliste et poète Nassuf Djailani, co-fondateur de la maison d’édition Project’îles dédiée à la littérature de l’océan Indien, parle de son île meurtrie.

S’il salue la solidarité entre les habitants –«C’est le génie des petits gens, composer et ne pas casser» –il déplore la lenteur de l’aide humanitaire et des secours à l’intérieur du pays, coupé du monde, et le comportement de ces politiques qui, avant de s’inquiéter pour les victimes, parlent de la question migratoire. “Quand il y a des morts, il faut se taire et saluer leur mémoire” souligne-t-il.

Nassuf Djailani appelle ses concitoyens à se réapproprier leur histoire, notamment à travers la culture, pour ne pas disparaître. « Nous essayons d’inventer des possibles en investissant dans la littérature car nous souffrons d’une maladie qui s’appelle l’enclos. Le drame de l’outre-mer, c’est d’avoir les yeux fixés sur la métropole et d’attendre que les choses nous tombent dessus et cela nous rend stériles. »

Un échange riche où poésie et littérature visent à redonner la fierté aux Mahorais.