News Day FR

Les enseignants flamands écrivent à leur ministre pour exprimer leur consternation face à des comportements problématiques à l’école

Cas de conscience

Les jeunes qui reproduisent ces comportements extrêmes sont souvent abandonnés de leur famille, envoyés d’école en école, parfois plusieurs fois par an. Le directeur de Zavo, une école de Zaventem (Brabant flamand) qui compte 2.100 élèves, explique combien chaque cas est délicat. Et comment il se retrouve définitivement placé dans un équilibre instable. “D’un côté, il faut protéger les enseignantsil a dit à Standard. D’autre part, il s’agit de l’avenir d’un étudiant, d’un mineur.» Et de raconter le cas de conscience auquel il a été confronté juste avant les vacances de Noël lorsqu’un élève de sixième secondaire s’en est pris à son professeur. Pour l’équipe pédagogique, c’était un geste de trop qui ne peut être sanctionné autrement que par un licenciement définitif.Mais il devait aussi penser à son avenir. Pouvons-nous renvoyer ce jeune chez lui alors que dans 6 mois il aura peut-être obtenu son diplôme ?

Pour les signataires de la lettre ouverte, la gestion de ces comportements extrêmes doit être une priorité du monde politique. Car le problème bouleverse tout le système, au point d’aggraver la pénurie d’enseignants. “Si je regarde les raisons qui poussent les gens à quitter l’enseignement, dans 90 % des cas, c’est le comportement de l’élève qui en est l’explication.», appuie le directeur de Zavo.

Les enseignants « au centre »

Zuhal Demir, destinataire de la lettre, a reconnu la légitimité de la démarche et la pertinence des propos des auteurs. Mais elle ne semblait pas beaucoup moins impuissante qu’eux. Elle a soutenu que ce problème dépasse l’école, qu’il est «un problème social“qui fait référence à”la responsabilité écrasante des parents« . La ministre flamande de l’Éducation promet que des mesures seront prises en concertation avec son homologue du Bien-être et de la Lutte contre la pauvreté, Caroline Gennez (Vooruit). Quelles mesures ? Cela reste vague. L’objectif, dit-elle, serait de mettre «le professeur au centre« . On peut supposer, à propos d’un ministre N-VA, qu’il s’agit de renforcer l’autorité des enseignants et leur pouvoir de coercition sur les étudiants. Elle suggère en tout cas de supprimer la possibilité accordée aux étudiants de faire appel de certaines sanctions mais sans apporter de précisions.

Même les auteurs de la lettre ouverte sont plus concrets. Ils demandent aux pouvoirs publics de renforcer la prévention, afin de pouvoir intervenir plus rapidement lorsqu’un jeune présente des signes de décrochage scolaire. Ils réclament également davantage de places dans des structures d’accueil spécialisées. La directrice d’une école de Beringen (province du Limbourg) raconte Les dernières nouvelles qu’un étudiant de son établissement qui nourrit de graves pensées suicidaires est coincé depuis le mois de mars sur la liste d’attente d’une unité de soins psychiatriques. La jeune fille est heureusement suivie de près par deux professeurs qui gardent leur téléphone portable allumé en permanence pour être sûrs de ne pas manquer un appel à l’aide urgent de l’élève. “Mais est-ce vraiment normal qu’ils doivent faire cela ?», demande le réalisateur.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 
-

Related News :